Obama 2

Pourquoi les medias sont-ils totalitairement obamaniaques? La réponse pourrait se trouver dans cet article du Pr. De Mattei (8/11/2012).

Du bulletin VIS, 7 novembre

Le Saint-Père a fait parvenir un message de félicitation au Président des Etats-Unis d'Amérique, qui vient d'être réélu pour un mandat de quatre ans. Il assure M. Barack Obama de ses prières afin que Dieu l'assiste dans ses hautes responsabilités, tant envers son pays qu'envers la communauté internationale, "afin que les idéaux de liberté et de justice qui ont guidé les pères fondateurs continuent de resplendir dans l'histoire du pays".
Pour sa part, le Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a déclaré que la tâche du Président constitue une immense responsabilité, étant donné le rôle que jouent les Etats-Unis d'Amérique sur la scène internationale: Puisse-t-il, a ajouté le P. Federico Lombardi, "répondre aux attentes de ses concitoyens, servir le droit et la justice de tous, dans le respect des valeurs essentielles, spirituelles notamment...dans le développement de la culture de la vie et de la liberté religieuse qui sont chères à la tradition américaine".
(VIS)

     

Que dire de la réélection d'Obama qui n'ait déjà été dit - et souvent fort bien, sur des sites amis?
Eh bien, au moins ceci: tout au long de la campagne électorale américaine, qui ne s'est posé cette question, sans trop savoir y répondre: pourquoi les medias du "système" nous rebattent-ils les oreilles avec l'élection du Président des Etats-Unis, puisqu'en principe, nous ne sommes pas électeurs? Après tout, on s'en moque, de qui sera élu, et le nom du prochain chancelier de l'Allemagne, ou du prochain président du Conseil italien, nous importe tout autant. Et surtout, pourquoi ces mêmes medias sont-ils si frénétiquement, si totalitairement, obamaniaques?
Bien entendu, il y a eu l'argument du premier-président-noir-de-l'histoire, mais s'il était admissible en 2008, il ne l'est plus aujourd'hui. La preuve a été faite que les américains ne sont pas plus racistes que les français, on ne va pas y revenir sine die.
Quant à l'assurance santé dont bénéficieraient grâce à Obama les américains les plus pauvres, je ne vois pas en quoi il intéresserait spécialement les français, déjà bien occupés à défendre - et pas toujours avec générosité - leur petit pré carré.
Donc, il y a une autre raison.
Je pense que Roberto de Mattei (dont j'ai déjà dit qu'il s'agit d'une personnalité "clivante") nous aide à y voir clair.
Article sur Corrispondenza Romana.
Ma traduction.


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Obama 2: le sécularisme avance aux Etats-Unis et dans le monde
Roberto de Mattei
8.11.2012
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Quel est l'avenir des Etats-Unis après la ré-élection de Barack Obama? Le charisme du président américain est certainement terni, après quatre années au cours desquelles ont été maintenues très peu des promesses faites en 2008. Mais ce qui reste, et qui a déjà caractérisé le premier mandat, c'est un programme de gouvernement ouvertement séculariste. L'action politique de Obama s'oppose frontalement aux principes de l'ordre naturel et chrétien et risque de se proposer comme modèle pour le monde entier, comme c'est déjà arrivé pour l'Espagnol Zapatero.

Le Professeur Patrick O'Malley, dans un article publié en Italie par le Comité pour la vérité et la vie a bien résumé les raisons qui l'ont conduit, comme la majorité des catholiques américains à voter contre Obama (ndt: à vérifier...). Le président américain considère l'avortement comme un droit absolu dans presque tous les mois de la grossesse et se prononce en faveur de la liberté totale pour une femme de se faire avorter soit chirurgicalement soit chimiquement (RU486 et tous les autres abortifs chimiques). Il est également en faveur du Partial Birth Abortion, ou avortement par naissance partielle - dans lequel l'enfant à avorter est forcé de quitter le sein maternel et lorsque la tête apparaît, est écrasé et tué.

Obama et les démocrates sont également en faveur d'une libéralisation massive de l'euthanasie. Mais surtout, ils veulent contraindre les universités, les écoles, les hôpitaux, les cliniques, les ONG et d'autres entreprises sociales catholiques (et les entreprises privées gérées par des catholiques pratiquants) à assurer à leurs salariés une couverture sanitaire qui fournit des contraceptifs, l'avortement, la stérilisation, le suicide assisté, et ainsi de suite. La pénalité pour ceux qui choisissent de ne pas se conformer à cet impôt d'état s'élève à des centaines de dollars par jour pour chaque employé. Cela signifie la banqueroute et / ou de la renonciation de l'Église à son activité d'assistance. Face à cette grave situation, l'Eglise américaine a, pour la première fois dans l'histoire, réagi contre un président américain, lançant plus de 45 poursuites pour violation du deuxième amendement de la Constitution, qui garantit la liberté de croyance et de religion.

En ce qui concerne la Cour constitutionnelle, qui est la plus haute instance aux États-Unis, Obama a déjà nommé deux juges radicalement libéraux au cours de son premier mandat, et il a promis d'en nommer d'autres sur la même ligne au cours de son second mandat. La société américaine sera profondément influencée, au cours des 20 ou 30 prochaines années, par la composition laïciste de la Cour qui interviendra légalement sur les questions morales les plus importantes, à commencer par le droit à la vie.
Obama est enfin un fervent partisan du mariage homosexuel, qu'il veut légaliser dans chaque Etat par une loi nationale ou par une décision de la Cour suprême, valable dans tout le pays. Le délit d'homophobie menace tous ceux qui voudront défendre l'ordre naturel, par exemple, en s'opposant publiquement à l'endoctrinement "pro-gay" qui se fait dans les écoles et les institutions publiques. Dans ce cas aussi, ce qui est en jeu, c'est la liberté des chrétiens et des défenseurs de l'ordre naturel.

Sur les questions cruciales de l'ordre moral, l'Amérique est divisée en deux et certains redoutent une guerre civile. S'exprimant il y a quelque temps devant un groupe de prêtres, le cardinal Francis George, archevêque de Chicago, a déclaré qu'il prévoyait de mourir dans son lit, mais que son successeur mourrait en prison, et le successeur de celui-ci finirait comme martyr sur la place publique. Il a ajouté, à propos de l'autre évêque qui suivrait le martyr: « Son successeur recueillera les débris d'une société en ruine et peu à peu aidera à reconstruire une civilisation, comme l'Église a fait tant de fois dans le cours de l'histoire humaine» . Ce sont des mots qui doivent nous réconforter. Jésus-Christ règne sur l'histoire et quand la défaite de l'Église semble inévitable, sapproche, irréversible, l'heure de la victoire.

En termes de politique internationale, est-il possible de faire des prévisions pour le second mandat présidentiel de Barack Obama? Pour un catholique qui a l'esprit surnaturel, il n'y a pas de prévision qui puisse ignorer la prophétie de Fatima. Moins de cinq ans nous séparent du centenaire de l'apparition de la Vierge Marie à trois jeunes bergers de la Cova da Iria, entre Mai et Octobre de 1917. Benoît XVI lui-même a dit que la prophétie de Fatima n'est pas encore pleinement réalisée. Elle conserve donc une actualité dramatique, en ce qui concerne l'avenir de l'Eglise, des nations, des âmes individuelles. Dans la prophétie, la Dame donna une clé pour comprendre la politique internationale du siècle à venir, en disant que si l'humanité ne s'était pas convertie, la Russie répandrait ses erreurs à travers le monde. La menace pour l'humanité ne venait pas des États-Unis d'Amérique, mais de la Russie et c'était une menace d'ordre idéologique, plus que politique et militaire, la Russie a été le point de départ, le monde le point d'arrivée, d'une diffusion de fausses doctrines , ne se limitant pas à des points secondaires de caractère politique ou économique, mais se rapportant à une idéologie radicalement déformée.

L'erreur de la Russie, au XXe siècle, a été le communisme, et le communisme est une conception de l'homme et de l'histoire fondée sur le matérialisme évolutioniste. Après la chute du mur de Berlin, l'évolutionnisme et le matérialisme sont les deux dogmes vécus, avant même d'être proclamés, par l'Occident, mais ils constituent encore les fondements idéologiques d'un régime politique contemporain qui continue de s'inspirer de Marx, Lénine et Mao Tsé-toung: la Chine communiste du président Hu Jintao. En Chine, depuis 1949, l'année de la prise du pouvoir par les communistes de Mao Tsé-toung, la liberté est réprimée dans le sang, la population souffre de la faim et vit en semi-esclavage, et pour ceux qui s'opposent s'ouvrent les portes du Laogai, les camps concentration où les gens meurent de faim.

La Chine est le premier pays au monde par le nombre de condamnations à mort (90% des peines capitales dans le monde), des «avortement d'Etats» ou de la suppression de nouveaux-nés, mais aussi pour le commerce des organes à transplanter, pour l'exploitation du travail des enfants, pour la persécution des religions. Le génocide de masse en Chine a le visage de l'avortement sélectif. En 1978, Deng Xiaoping imposa la politique de l'enfant unique avec une loi qui imposait aux femmes chinoises de n'avoir pas plus d'un enfant. Cette loi est toujours en vigueur, avec des conséquences catastrophiques au point de susciter, ces jours-ci, jusque chez la nomenclature, les premières réactions. Aujourd'hui en Chine, il y a un grave déséquilibre dans la proportion des sexes, en raison de l'assassinat systématique des petites filles par leurs parents. Les Chinoises, en effet, contraintes à n'avoir qu'un seul enfant, pratiquent l'avortement non seulement sur les enfants après le premier, mais aussi sur le premier, si c'est une fille. En 2005, on a estimé un excès de 1,1 million d'hommes à travers le pays, et le nombre d'hommes âgés de moins de 20 ans a dépassé le nombre de femmes de quelque 32 millions.

Obama a reçu avec tous les honneurs le président Hu Jintao à la Maison Blanche.
Entre le chef d'Etat afro-américain et le chinois, il y a une affinité de fond. Aucun des deux ne considère immoral le meurtre de l'innocent: tous deux promeuvent l'avortement dans leurs pays. Le Planned Parenthood, la plus puissante organisation abortiste au monde, a financé la campagne électorale de Barack Obama à hauteur de 1,4 millions de dollars. Ce dernier a pris position en faveur de l'avortement sélectif, et aux États-Unis, le Parti démocrate a rejeté une proposition visant à interdire l'avortement en fonction du sexe de l'enfant à naître. Aucune barrière morale ne sépare Obama et Hu Jintao, qui est également secrétaire général du Parti communiste chinois. Le terrorisme de l'avortement les unit. Et le premier pays au monde à introduire l'avortement dans sa législation était, en 1920, la Russie communiste.