Le Pape insulté sur Twitter

"Il me rappelle tellement un certain Jésus de Nazareth et son message". Le commentaire du site italien plutôt tradi et très pro-Benoît "Cantuale Antonianum", justifie pourquoi il faut (on peut?) admettre la présence du Pape sur le réseau social (17/12/2012)

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Image ci-contre (commentaire de Cantuale Antonianum): Pierre, surpris alors qu'il s'enfuyait de Twitter, rencontra Jésus avec la Croix, et lui demanda: «Domine, quo vadis», «Seigneur, où vas-tu». Et Jésus lui répondit: «Je vais sur Twitter, pour être crucifié encore une fois»

Texte ci-dessous:
http://www.cantualeantonianum.com/2012/12/il-papa-svillaneggiato-su-twitter-mi.html

     

Aujourd'hui, j'ai lu quelques messages scandalisés par les méchancetés et les blasphèmes qui sont envoyés en réponse aux tweets papaux.
Effectivement, ce n'est pas bien beau à voir. Mais je ne pense pas que c'est l'indicateur que quelque chose ne va pas, ou que c'est un désastre, comme il semble à certains blogueurs d'un certain poids (ndt: ici est cité Francesco Colafemmina, dont j'ai déjà parlé: La minute dominicale d'humour. Il est intégralement négatif, et son opinion est parfaitement respectable, mais peut en effet être discutée).
Au contraire! Sur ce point, je suis plutôt d'accord avec le Père Antonio Spadaro, de Civiltà Cattolica (ndt: également cité ici: Benoît XVI sur Twitter: pour faire quoi?, il est un partisan convaincu, et néanmoins raisonné de la présence du Pape sur Tweeter). Le site Vatican Insider publie ici (1) ses réponses aux premiers arguments contre l'exposition médiatique du Pape via Twitter.

Je ne résiste pas à la tentatation de "gazouiller" ici une citation de l'Evangile, qui provoquera peut-être un certain malaise chez ceux qui hochent la tête pour les gros mots adressés à @Pontifex. Une citation qui démonte la défense du Saint-Père insulté - et il l'est vraiment, je ne le nie pas! Jésus a dit, si vous vous en souvenez, au sommet du mont des Béatitudes: « Heureux êtes-vous quand les hommes vous insulteront, ... diront toutes sortes de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez heureux. ... ». (Mt 5,11 à 12, voir aussi Lc 6,22).

Essayons maintenant d'être évangéliques, et de vivre avec le Pape cette béatitude. C'est dur, je sais (et Jésus le savait aussi), mais le Fils de Dieu a continué à afficher publiquement son message, sur la Place, jusqu'à la Croix, où - comme nous le rappelle saint Pierre, dans sa première lettre (2 , 23): «Outragé, il ne répondait pas aux outrages, et souffrant, il ne menaçait pas de vengeance, mais renvoyait Sa cause à Celui qui juge avec justice». Et, toujours le premier Pape écrivit - cela s'applique aussi à ses successeurs - «Heureux êtes-vous, si vous êtes insultés pour le nom du Christ, parce que l'Esprit de gloire et l'Esprit de Dieu, repose sur vous »(1 Pierre 4:14).
Mais vous comprenez? S'il est insulté pour le nom du Christ, c'est un bon signe: l'Esprit de Dieu demeure sur lui! Une histoire folle!

C'est l'indifférence qui serait vraiment un gros problème, mais les millions de followers du Pape nous disent que l'indifférence, au moins ici, il n'y en a vraiment pas trace.

Que les démons et leurs assistants se déchaînent contre toute initiative vraiment évangélique n'est pas nouveau: mais beaucoup de ces coquins se sont inscrits et sont curieux de savoir ce que tweete le pape, beaucoup d'autres ont été rejoints par les retweets .... Qui sait s'ils ne finiront pas comme Longin (le centurion) : il a percé le flanc de Jésus par méchanceté, et il s'est trouvé ensuite guéri de sa cécité d'un œil, en plus d'être converti au message du Christ (ce n'est pas dans l'Évangile, mais c'est quand même une belle histoire).
Souvent, l'Evangile fonctionne ainsi: Quand tout semble humainement aller mal, une âme est sauvée: c'est vrai que le mauvais larron blasphémait contre le pauvre Jésus crucifié, mais ce fut l'étincelle qui a allumé le courage du bon larron: et celui-ci, avec un tweet privé @Jésus, a volé la première place au Paradis! (ce qui est dans l'Évangile, Luc 23,39 à 43).

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(1) Le Père Spadaro: «Quelle joie de voir les tweets de Benoît XVI»
http://vaticaninsider.lastampa.it/

«Au moment où le Pape a ouvert son compte Twitter, on a eu des réactions de signes divers et opposés», écrit le Père Spadaro, SJ, directeur de la Civiltà Cattolica, sur son blog www.cyberteologia.it: «Certaines de grand enthousiasme, d'autres d'inquiètude... Une de ces réactions est la suivante: "Les messages du Pape sur Twitter courent le danger d'être banalisés car exposés aux commentaires stupides ou aux répliques ironiques".
C'est vrai - dit le père Spadaro - lorsque l'on s'expose, on est plus vulnérable. Et plus on s'expose, plus on l'est. Pourtant, l'Evangile est fait pour être annoncé et donc exposé, comme la semence, pour chaque type de terre. Ce n'est pas en le mettant à l'abri qu'il peut porter ses fruits. L'Évangile dans le monde est souvent bafoué, tournée en dérision. Les paroles du Pape sont souvent l'objet d'attaques, des médias. Très souvent, il est aussi mal compris, en plus d'être moqué. Ce n'est pas nouveau. Je dirais même qu'il faut s'y attendre. En particulier, au début d'une initiative telle que la présence du Pape dans un réseau social. En général, même si l'on utilise la prudence chrétienne, ce ne peut pas être un motif pour se taire».
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