Le Te Deum de Mgr Negri: pour Benoît XVI, le géant

Le dernier numéro de l'hebdomadaire "Tempi" recueille une série de "Te Deum" de figures significatives du paysage social italien. Parmi celles-ci, Mgr Luigi Negri: «dans le témoignage très fort du Pape, la relation avec Jésus redevient vie et culture. Et secoue une Eglise qui court le danger de se soumettre au jugement du monde» (30/12/2012)

>>> Voir aussi:
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Mgr Negri transféré à l'archidiocèse de Ferrare
¤ L'Eglise du dialogue, et l'Eglise des martyrs

     

Te Deum, Luigi Negri: Pour le géant Benoît XVI
http://www.tempi.it (ma traduction)
29 Décembre 2012
Luigi Negri

Comme chaque année, le dernier numéro de l'hebdomadaire Tempi recueille une série de «Te Deum» de figures significatives du paysage social italien.
Parmi celles-ci, le cardinal Angelo Scola, et Mgr Luigi Negri


Ci-dessous le Te Deum de Mgr Luigi Negri:

Le Te Deum (1) pour une année écoulée est comme un dialogue profond entre notre cœur et celui de Dieu. C'est en regardant vers Lui que se dégagent les grandes lignes de ses grandeurs, s'ouvrent de nouvelles routes, de nouvelles voies.
Le premier merci à Dieu est pour la présence de Benoît XVI, ce géant doux et très fort qui soutient le chemin de l'Église, lui infusant lumière et énergie et cette nouveauté qui fait du chrétien un homme «grand».
Nous avons appris tous les jours la grandeur du Pape;, j'ai eu l'occasion unique d'être à ses côtés au récent Synode où sa présence, son témoignage et son enseignement nous ont garanti l'action de l'Esprit-Saint en ces jours.
Ce gigantesque témoignage qui est le sien devient un don pour l'Année de la Foi, où il sera à nouveau possible, en suivant le Pape, de retourner à la foi dans son expérience originelle: la rencontre avec Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui vient à nous dans le mystère de son Eglise et qui nous entraîne dans un voyage à Sa suite, Lui qui nous amène plus près du changement total de la vie: «Cette stupeur d'une vie nouvelle», dont le bienheureux Jean-Paul II continue à être l'image pour le christianisme, pour tous les temps et donc aussi la nôtre.

La grandeur témoignée par le Pape rencontre une Eglise qui en plusieurs occasions a montré une faiblesse qui n'est pas d'abord de caractère moral (faiblesse qui existe aussi, et dont parlent et jasent les médias!). La faiblesse fondamentale de l'Église provient du refus, plus ou moins conscient, de penser et de vivre selon la culture qui vient de la foi. Jacques Maritain avait dit après le Concile Vatican II, que le péril de l'Église était de se mettre à genoux devant le monde.
Nous sommes faibles parce que le fondement de notre agir, de notre savoir, n'est plus la foi, mais le critère du monde. Cette absence d'une culture chrétienne humble et sûre est aussi la raison du manque de ce courage qui nous a été témoigné par les martyrs chrétiens qui en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient ont pu dire, comme Asia Bibi : «Si vous me condamnez parce que je suis chrétien, je suis heureuse».
Nous devons beaucoup prier pour que la foi devienne culture et vision de la vie, et réalité qui devient élan pour la communication et la mission envers nos frères humains. La faiblesse de l'Église rencontre cette situation d'inconsistance qui caractérise la vie de la société: l'individualisme, le consumérisme, le mépris de soi-même et de l'autre s'il n'est pas réductible à une possession, la tendance à tirer le meilleur bien-être possible. Tout cela fait de la société un terrain de violence auquel nous nous habituons sans nous en rendre compte. La violence qui va de la désintégration de la famille à celle de la société, du suicide et de l'homicide comme solutions aux problèmes à la manipulation de la vie humaine dès la conception. Ce monde, dans lequel l'Eglise de Dieu est appelé à être présente avec cette charge d'humanité nouvelle, connaît une tragédie aux proportions cosmiques, dont les événements socio-politiques ne sont qu'un contrepoint à l'immensité du drame dans lequel notre pays est appelé à vivre.

Et ici, le Te Deum se fait prière murmurée, sûre que Dieu nous accordera sa protection et fera de nos frères des hommes loyaux avec eux-mêmes et capables d'une responsabilité humaine renouvelée.

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(1) Te Deum, titre abrégé des premières paroles en latin, Te Deum laudamus (« Dieu, nous te louons »). Cette prière d'action de grâce peut être chantée le dimanche et certains jours de fête, mais également lors d'occasions festives comme les processions ou les victoires.