Homoparentalité: la guerre des mots

A propos d'une décision de la Cour de cassation italienne, deux points de vue. L'un des deux étant totalement occulté par les médias mainstream, on en arrive à une majorité de gens favorable au "mariage pour tous" (12/1/2013)

Bourrage de crâne!!



Lu sur Le Figaro
(en réalité une dépêche de l'AFP)
Homoparentalité/Italie:verdict historique
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La Cour de Cassation italienne a décidé que les couples homosexuels pouvaient très bien élever des enfants, un sujet qui occupe le devant de la scène politique dans un pays catholique où le débat électoral avant les législatives de février bat son plein.

"Il n'y a pas de certitudes scientifiques ni de données concrètes, mais tout simplement un préjudice" derrière l'idée que "le fait de vivre dans une famille homosexuelle est dommageable pour la croissance équilibrée de l'enfant", indique la Cour.

En affirmant que l'environnement d'une famille homosexuelle est préjudiciable pour un enfant, "on donne pour acquis ce qui est en fait à démontrer, c'est-à-dire le caractère dommageable de ce contexte familial pour l'enfant", affirme la juridiction suprême italienne.

La Cour se prononçait sur le recours d'un homme qui a vu l'enfant né de sa relation avec son épouse confiée à cette dernière. Or celle-ci, ex-toxicomane, est à présent en couple avec une femme qui travaillait dans la communauté où elle s'est fait soigner.

L'organisation de défense des droits des homosexuels Arcigay a salué immédiatement "un verdict historique", affirmant que "c'est l'amour qui fait grandir l'enfant et non pas l'orientation sexuelle de ses parents".

Le sujet des droits des couples homosexuels, du mariage à l'adoption des enfants, est un sujet de débats récurrent en Italie, surtout en période électorale, chaque parti cherchant à séduire un maximum d'électeurs sans s'attirer les foudres de l'Eglise catholique.

Cette dernière répète régulièrement qu'à ses yeux la seule +vraie+ famille est fondée sur le mariage entre un homme et une femme



Familles gay, la Cour de Cassation réécrit la Constitution
Giavanna Arcuri, La Nuova Bussola
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Nous y revoilà. La musique est toujours la même. Pour la énième fois, des juges ont changé les lois, au mépris du Parlement et au mépris du bon sens. Voici les faits.
Un homme de religion islamique - dont on ne connaît que les initiales: ETS - donne naissance à un enfant avec une italienne (IB), qui, après un certain temps quitte l'homme pour aller vivre avec une femme. Pas avec n'importe qui. En fait, IB était toxico-dépendante et était tombée amoureuse de l'éducatrice du centre de soins pour toxicomanes qui s'était occupée d'elle. L'homme, juste pour mettre un peu de sel dans l'histoire, en vient aux mains avec cette éducatrice. Et alors, la Cour d'appel de Brescia établit la garde exclusive en faveur de la mère. En bref, un belle embrouille: ils ne sont pas mariés, elle est toxicomane, il est un peu abusif et l'enfant va grandir dans un couple homosexuel.

Mais l'homme n'accepte pas, et va en cassation. Les arguments sont des meilleurs. En effet, l'avocat du père, dans le recours, a soulevé «un impact négatif sur l'enfant», au motif qu'il serait éduqué par deux femmes, et de surcroît lesbiennes. En outre, il y a le fort doute, sinon la certitude, qu'un tel couple ne serait pas en mesure d '«assurer le développement équilibré de l'enfant». Et en plus, cette décision des juges de Brescia, selon le requérant, porte préjudice «aux droits de la famille comme société naturelle fondée sur le mariage, en vertu de l'article 29 de la Constitution, sur l'équivalence des enfants nés hors mariage avec les enfants légitimes et l'article 30 de la Constitution sur le droit fondamental de l'enfant d'être éduqué dans les principes d'éducation et religieux des deux parents».

Dans ces quelques lignes du recours réside la substance de la première partie de l'histoire. Confier la garde de l'enfant à une femme liée affectivement à une autre femme, s'accompagne de graves conséquences juridiques et sociales.

Primo: c'est un peu comme si les juges de Brescia avaient légitimé et inventé un autre type de famille que celle naturelle fondée sur le mariage:. la «famille» homosexuelle. Cependant, c'est une décision anticonstitutionnelle, étant donné que dans notre système juridique de famille, il y a seulement celle qui est née d'un couple marié.

Secundo: les enfants nés hors mariage, doivent jouir des mêmes droits que les enfants nés d'un couple marié. Au premier rang de ces droits, il y a celui d'être élevés par leurs parents biologiques, même si les parents sont en désaccord entre eux (la garde exclusive n'advient que pour des motifs graves.)
Dans le cas de Brescia, les juges ont décidé non seulement d'empêcher le père de voir son enfant - à l'exception d'une courte période de temps toutes les deux semaines - mais ont inclus l'enfant dans un environnement non adapté à son éducation, le discriminant par rapport à tous les autres enfants qui sont élevés par des couples hétérosexuels.

Comment a répondu hier la Cour de cassation? Les hermines (allusion à la tenue de cérémonie des magistrats) n'ont pas admis le recours parce que selon eux , à la base des plaintes «il n'y a pas de certitude scientifique ou de données d'expérience, mais le simple préjugé qu'il est préjudiciable au développement équilibré de l'enfant de vivre dans une famille centrée sur un couple homosexuel », concluant que «l'on donne pour évident ce qui au contraire doit être prouvé, c'est-à-dire la nocivité de ce milieu familial pour l'enfant» (ndt: et le principe de précaution?).

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