La Croix sort le poignard

La trêve aura été de courte durée, et le Pape n'est pas encore parti que les lamentations de Mgr Minnerath se voient offrir une ample tribune dans la feuille "catho" déloyale (1). Réactions indignées (18/2/2013)

>>> A relire, au sujet de Mgr Minnerath:
Polémiques jusqu'au bout

Je publie deux réactions de protestation d'amies qui contribuent régulièrement à mon site, en plus d'être des lectrices du journal "dit catholique" qui n'a pas perdu une occasion de se "payer le Pape" durant huit années.

Monique T.

"La Croix" d'aujourd'hui (18/02) étale avec complaisance les déclarations de cet évêque sur la renonciation du Pape et cet article sera lu par des milliers de gens, dont beaucoup d'ecclésiastiques, qui opineront du bonnet en disant: "Jean- Paul II au moins..."
Tous ces faux-jetons qui n'ont cessé de souhaiter secrètement la fin du pontificat, ou qui ont déploré l' élection du Cardinal Ratzinger prétendent maintenant être abandonnés afin de pouvoir lancer des accusations supplémentaires. Que l'on puisse encore cracher ainsi sur Benoît XVI à 15 jours de son départ m'est insupportable! Rien ne lui aura été épargné !

     

Jeannine

Je viens de lire la prise de position virulente et sans appel de Mgr Minnerath sur le départ de Benoît XVI.
Jusqu'à la fin de son pontificat rien ne lui sera épargné. Cet évêque l'accuse de disqualifier le choix de ses prédécesseurs qui eux ont été fidèles jusqu'au bout et d'influencer l'attitude des suivants. Le voir s'attendrir sur le chagrin des fidèles et accuser Benoît XVI de jouer avec l'affection qu'ils portent au Pape me met hors de moi. Pour chacune des polémiques du pontificat j'ai le souvenir de laïcs et de religieux qui tiraient à boulets rouges sur le Saint-Père allant jusqu'à demander qu'il parte et prêts à le traduire devant une Cour Internationale pour crime contre l'humanité : alors, me parler d'affection qu'il faut traiter avec beaucoup de considération, c'est un comble!!
Je suppose que Mgr Minnerath est en train de cultiver sa cote d'amour auprès de son diocèse. Pas de tentative d'explication pour ses ouailles mais une condamnation sans appel de celui qui part; pas très charitable cela. Je ne pense pas que l'archevêque de Dijon faisait partie de ses proches et qui sait vraiment ce qui s'est passé entre les VAL des évêques français et début février 2013?

Une semaine de propos très largement laudatifs mais la trêve est finie.
Il suffit de lire l'article de Frédéric Mounier:" une gouvernance chahutée " pour tirer la conclusion de ce qu'il expose avec beaucoup de détails et que je résume par une formule à l'emporte-pièce : huit années pour rien.
Déjà le commentaire de l'Angélus de ce jour, avec l'annonce d'une assistance de 50.000 personnes (estimations très variables) pour une place Saint-Pierre comble!!, la critique du manque de chaleur de Benoît XVI pour ces dernières rencontres : tout cela prouve bien qu'on peut noircir des pages pour un journal en étant incapable de réaliser que Benoît XVI n'est pas l'homme des mouchoirs trempés et des adieux déchirants.

Je pense que d'autres voix vont le rejoindre. Ils vont se charger de lui faire payer son manque de coopération pour leur rendre la vie plus facile. Etant donné qu'ils le pratiquent depuis presque 8 ans je me demande ce qu'ils pouvaient espérer de son attitude pour son départ : un grand show hyper-médiatique qui, étant fructueux sur le plan financier, aurait fait descendre sur ces faiseurs d'opinion un grand voile d'indulgence. De la minute où Benoît XVI a annoncé sa décision je savais que tout se passerait selon la personnalité de Joseph Ratzinger : effacement, simplicité, vérité, tâche accomplie, même si elle est jugée pratiquement nulle, détachement à l'égard de toutes ces manifestations sentimentales qui bien souvent sont parfaitement hypocrites. Dans les jours difficiles il n'est pas utile de multiplier les situations qui engendrent l'attendrissement Son attitude trouve un très large écho en moi et c'est pourquoi je me sentais en parfait accord avec lui et que je suis si malheureuse de savoir que je ne le verrai plus, que je ne l'entendrai plus.
...

     

Note: l'article de la Croix

(1) Renonciation de Benoît XVI?: l’archevêque de Dijon « comprend très bien le désarroi » des fidèles
http://www.la-croix.com/Religion
Mgr Roland Minnerath a souligné l’importance des potentielles « conséquences collatérales » de la décision du pape pour ses successeurs, ainsi que sur l’image de la papauté.

« Je suis toujours surpris », affirme l’archevêque, qui a dit également « comprendre très bien le désarroi de beaucoup de fidèles », qui se demandent « pourquoi il n’est pas resté jusqu’au bout ». « On peut dire que c’est vraiment une décision très personnelle », a jugé Mgr Minnerath, qui estime que cette renonciation n’est en rien comparable à celles des papes antérieurs ayant quitté le trône pontifical. « C’était sous la pression de leur environnement. Ici, ce n’était sous la pression de personne », a-t-il avancé.

Les papes précédents, a poursuivi Mgr Minnerath, « avaient bien compris que si un jour ils devaient tomber malades, ou ils devaient perdre la raison, ils devaient déclarer qu’ils renonçaient. La plupart ont fait cela. La plupart ont fait une sorte de testament, remis à leur secrétaire (…). Et ça, c’est absolument compréhensible. Mais Benoît XVI a toute sa raison, sa force intellectuelle et son rayonnement spirituel. » Mentionnant les visites ad limina de novembre, au cours desquelles les évêques français ont rendu visite au successeur de Pierre, l’archevêque de Dijon affirme que Benoît XVI « était en pleine forme intellectuelle. Bien sûr, il était fatigué, mais d’une vigueur de pensée, de repartie absolument remarquable ».

« Qu’est-ce qui est important dans le ministère du pape??, a interrogé l’archevêque français. Est-ce que c’est ses dons, ses qualités intellectuelles?? Ou est ce que c’est le don qu’il fait de lui-même au Christ?? Finalement, est ce que ce n’est pas ça qui porte du fruit plus que tout le reste?? », a poursuivi Mgr Minnerath, citant l’exemple de Jean-Paul II, « qui nous a aussi donné l’exemple de ce qu’est une fidélité jusqu’au bout ». « Le Christ et Pierre sont liés à jamais », a-t-il également ajouté.

L’archevêque de Dijon a souligné l’importance des potentielles « conséquences collatérales » de la décision du pape pour ses successeurs, ainsi que sur l’image de la papauté. « Benoît XVI ne doit pas disqualifier le choix qu’ont fait les autres de rester jusqu’au bout, a-t-il martelé. Parce que quand on est pape, on assume jusqu’à la mort. C’est tout, ça a toujours été comme ça. » Il a différencié le « gouvernement des choses temporelles » et le pontificat. « C’est être un témoin, et on est témoin à tous les ages, quand on est en bon état, et aussi quand on est fatigué. »

« IL NE FAUT PAS JOUER AVEC L’AFFECTION DES FIDÈLES »
« Le pape noue avec tous les fidèles un rapport qui n’est pas seulement institutionnel, mais aussi affectif. Il ne faut pas jouer avec l’affection des gens, des fidèles », a-t-il aussi jugé. « Si on réduit le ministère papal ou le ministère épiscopal à une prestation, (…) il y a quelque chose qui n’est pas respecté de la mystique de l’appel du Christ. »

Benoît XVI « a marqué par sa simplicité, sa gentillesse », a par ailleurs ajouté l’archevêque français. « C’est un homme d’une grande finesse, gentillesse, douceur. »

Loup Besmond de Sennevill