L'Eglise: comment parler aux jeunes?

Les "cultures jeunes": c'est le thème choisi par le cardinal Ravasi pour la prochaine Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la Culture. Angela Ambrogetti pose la question: à force de suivre les modes, l'Eglise ne risque-telle pas de perdre la prophétie? (1er/2/2013)

Lu sur Radio Vatican

Le Vatican se met à l'écoute des jeunes
fr.radiovaticana.va/
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Le Vatican se met à l’écoute des jeunes. Du 6 au 9 février prochain, le Conseil pontifical pour la Culture se réunira en Assemblée plénière au Vatican et sous l’impulsion de son président, le cardinal Gianfranco Ravasi connu pour ses initiatives inventives comme le « Parvis des Gentils », les trois jours de travaux seront consacrés « aux cultures émergentes des jeunes ».
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Il ne s’agit pas d’étudier les jeunes au microscope, avertit le cardinal Gianfranco Ravasi, mais de les comprendre. Ces quatre jours de travaux seront ainsi consacrés à leur culture, ce qu’ils écoutent, ce qu’ils lisent, mais aussi à leur langage, leur présence massive sur les réseaux sociaux, comme sur Twiter. Mais cette initiative, le président du dicastère le reconnaît, c’est aussi pour combler une faille, celle de la difficile transmission de la foi à la jeunesse.
Outre une analyse poussée sur le langage et les rituels numériques des jeunes, les participants de cette assemblée plénière assisteront aussi à une conférence sur leur « alphabet émotionel » (ndlr: ???), leurs aspirations et leurs soifs.
Les jeunes sont pleins de contradtiction a expliqué le cardinal Ravasi. Ils s’isolent avec leur casque et leur musique, mais sont toujours en réseau sur facebook, ils sont individualiste mais suivent les mouvement de masse. Or, on le sait, poursuit-il, c’est de la contradiction que naît la richesse (ndlr: ???).
Le président du dicastère plus que de parler de la foi des jeunes (ndlr: ???), insiste sur la foi que l’Eglise a en ces jeunes. D’ailleurs ceux-ci seront bien présents. Plusieurs interventions seront animées par des étudiants et l’ouverture de cette assemblée plénière est dans les main de the Sun, un groupe rock italien (ndlr: ???) qui depuis ses débuts s'est rapproché de l’Eglise pour faire sa conversion le thème central de ses chansons.

J'avoue que tout cela me laisse quelque peu perplexe, même si je comprends perfaitement la sollicitude de l'Eglise (et du Pape, qui parle sans cesse d'urgence éducative) pour la jeunesse. Il est certes normal - et même crucial - de chercher,y compris en tâtonnant, comment atteindre la génération qui est notre futur. Je suppose que les initiatives du très inventif cardinal Ravasi sont à ranger dans cette démarche "expérimentale".
Il me semble que, sans apporter de réponses (impossibles à ce stade), Angela Ambrogetti pose des questions très intéressantes.
J'ai traduit son éditorial de Korazym.org, en mettant en gras quelques passages particulièrement forts.

(Il sera intéressant de lire, le cas échéant, le discours que prononcera le Pape aux participants à cette Plénière. A suivre, donc, la semaine prochaine)

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Note: Je sais qu'il subsiste des coquilles dans mes articles, et que je suis mal placée, mais mon site est une initiative privée. En relisant, une fois en ligne, j'essaie de les corriger, parfois, j'oublie, mais je suis seule...
Ici, le texte de Radio Vatican en français est truffé de fautes d'orthographe et de syntaxe , ce qui est totalement inacceptable pour ce qui se prétend "la voix du pape". J'ai corrigé, et peut-être en reste-t-il...

Une Eglise «qui suit» perd la prophétie
Angela Ambrogetti
31 Janvier 2013
http://www.korazym.org/
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Ivre de webmania ? Le risque existe un peu.
Depuis qu'au Vatican ils ont découvert les réseaux sociaux (avec quelques années de retard), il semble que tout doit être fait uniquement par voie informatique.

Il est évident que l'on doit utiliser Internet pour entrer en contact avec le monde. Aussi parce que le réseau est un lieu, plus qu'un moyen. Et c'est justement pourquoi il faut en comprendre à fond les logiques, les règles, qui ne devraient pas être dictées d'en haut, mais se former depuis la base. C'est le défi que doit relever l'Église en entrant dans la «place» médiatique. Aider les habitants du réseau à créer leur propre constitution, qui soit même meilleure que l'européenne, née et morte parce que personne ne voulait accepter les racines chrétiennes de notre culture.
Le Conseil Pontifical pour la Culture a choisi pour son Assemblée Plénière de parler des culture jeunes émergentes. En fait, les thèmes au programme ne semblent pas si «émergents» que cela, plutôt même déjà quelque peu exploités. Mais au moins, c'est un début. Etre jeune, c'est vivre une grande dualité. Le blanc et le noir sont les couleurs de la jeunesse, l'échelle des gris vient avec l'expérience.

Pensons-nous vraiment que les jeunes ne peuvent plus s'insérer dans la culture chrétienne à travers la paroisse, la liturgie et les sacrements?
Par exemple, pourquoi y a-t-il tant de jeunes dans les expériences plus «conservatrice»? Une question que peu de gens se posent quand on parle des jeunes dans l'Eglise. L'Evangile et la foi sont-ils vraiment juste un fait culturel, une bataille sociologique? Les questions fondamentales de l'homme, celles qui sont en fin de compte existentielles, sont toujours les mêmes.

La société apporte des réponses «à la mode», selon les époques et les intérêts qui sont en jeu, mais l'Église devrait au contraire être au-delà de la mode et des intérêts, parce que l'Eglise est prophétie. Ce qu'en revanche l'on constate, ces dernières années, c'est souvent une quête effrénée de «suivre» le temps, les modes et les moyens. Le risque est de perdre tout simplement la prophétie. Quand, de la philosophie, de la théologie, on passe à la sociologie, le risque est d'examiner les faits sans en évaluer les causes. Les maux ne se soignent pas avec des médicaments symptomatiques. Alors, les chrétiens veulent-ils «courir derrière» la mode, ou plutôt poser des objectifs ambitieux et à contre-courant, comme le suggére l'Évangile? Bien sûr, les techniques, le langage, doivent être adaptés aux temps, aux lieux. Le Conseil a appelé cela «inculturation», ce n'est pas un fait nouveau.

Le cardinal Ravasi reconnaît lui aussi que l'Eglise risque de travailler à «suivre». Mais les jeunes ne peuvent pas être analysés uniquement avec les modèles froids de notre sociologie, avec la pastorale «classique». Le problème, c'est qu'après avoir intercepté les niveaux culturels «hauts», il faut maintenant atteindre tout le monde, jusqu'à la culture pop. Et on ne sait pas encore comment.
L'Assemblée plénière sera-t-elle une première étape?