Les pressions du cardinal Dziwisz
La canonisation de Jean-Paul II bloquée par la renonciation de Benoît XVI. Se serait-il "vengé" en insinuant auprès de la presse polonaise que l'"on ne descend pas de la Croix" (4/3/2013)
L'information de l'agence TM news, partenaire italien de CNN, paraît vraisemblable...
Image ci-dessous: Stanislaw Dziwisz salue Benoît XVI le 28 février dans la Salle Clémentine (KTO, vers 54')
La canonisation de Wojtyla bloquée par la renonciation de Ratzinger
http://www.tmnews.it/
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Il y a une histoire dans l'histoire de la démission de Benoît XVI sur le trône de Pierre. Et elle concerne son vénéré prédécesseur Jean-Paul II. L'histoire se déroule en trois scènes.
La première est le 11 Février, Papa Ratzinger rencontre les cardinaux du Consistoire ordinaire public au Vatican. Au programme, il y a la canonisation des martyrs d'Otrante, tués par les musulmans en 1480 en haine de la foi chrétienne. Mais certains au Vatican et en Pologne, espérent que, comme c'est déjà arrivé au début du processus de béatification de Pie XII, le préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints Angelo Amato soumettra à la signature de Ratzinger un document caché, celui du décret de canonisation de Karol Wojtyla. L'attente est dans l'air, de sorte que quand du Palais apostolique se propage la nouvelle que le Pape a pris une décision tonitruante, plus d'un pense à un Wojtyla saint. Benoît XVI, au contraire, avait démissionné.
La bombe de la démission fait le tour du monde. Les cardinaux de tous les pays sont en état de choc. L'un, en particulier, est amer. Il s'appelle Stanislaw Dziwisz, il est archevêque de Cracovie, pendant près de quarante ans, il a été le secrétaire personnel de Jean-Paul II, d'abord comme cardinal, puis comme Pontife Romain. Il était l'ombre du pape polonais, il est aujourd'huile gardien de sa mémoire. En ces heures trépidantes, selon l'agence «TMNews», Dziwisz aurait contacté l'entourage de Benoît XVI pour demander au Pape encore régnant de débloquer la canonisation de Jean Paul II. Mais de Joseph Ratzinger est venu un démenti catégorique. Non certes parce qu'il ne vénère pas son prédécesseur, comme il l'a amplement démontré d'abord en raccourcissant le délai d'attente de cinq années généralement nécessaire pour lancer une cause à partir du moment de la mort, puis en le béatifiant sur la place Saint-Pierre, le 1er mai 2011. Ratzinger est convaincu - et il l'a clairement indiqué à plusieurs reprises - de la sainteté de Jean-Paul II. Mais ce n'est pas dans la hâte que l'on peut prendre une décision aussi importante, d'autant plus qu'une canonisation est un acte «infaillible» du Pontife et Benoît XVI se préparait, en quittant le trône de Pierre, à abandonner aussi la prérogative de l'infaillibilité.
Troisième scène, 28 février, le dernier jour de son pontificat. Benoît XVI prend congé, dans la Salle Clémentine, de 144 cardinaux, ceux résidant à Rome et plusieurs «étrangers» déjà arrivés dans les villes-sièges du catholicisme. Parmi les derniers qu'il salue, Stanislaw Dziwisz. Les caméras renvoient une brève et froide conversation (ndt: sur les images du direct, je dois à la vérité de reconnaître que ce n'est pas évident). C'est le pape qui prend la parole en premier, ce qu'il n'a pas fait avec les 143 autres cardinaux. Il regarde le cardinal polonais avec un regard poli mais sévère. Dziwisz secoue la tête. Tous deux se quittent sans sourire. De nombreux observateurs, à ce moment, pensent au «choc à distance» qui a eu lieu entre Ratzinger et Dzwisiz. Le polonais, mémoire d'un Wojtyla qui n'a pas démissionné, commente la renonciation du pape à la radio polonaise avec l'expression «on ne descend pas de la croix». Avant une rectification, mais en attendant, le tir a été envoyé. Et dans la dernière audience sur la place Saint-Pierre, Benoît XVI insiste: «Je ne descends pas de la croix» (cf. La dernière catéchèse ).
Dans ces courts instants où tous deux ont pris congé, loin des micros, peut-être ont-ils reparlé du sens de la démission et de la «Croix». Mais peut-être ont-ils aussi parlé de la canonisation de Jean Paul II. Fortement souhaitée par Dziwisz, et laissée par Benoît XVI à son successeur.