Pourquoi le Pape restera au Vatican

ou les ultimes salves de Satan. Le correspondant au Vatican de Reuters, Phil Pullela, donne des explications qui semblent hélas plus que crédibles (17/2/2013)

Image ci-dessus: Dans les jardins du Vatican, le monastère Mater Ecclesiae des moniales.
(www.stephanecompoint.com)

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Il y a deux jours, Monique m'écrivait:

Je frémis en pensant à ce qui pourrait se produire après le 28 février. Il ne sera plus protégé par l'immunité due aux chefs d'Etat et je me demande si le TPI et autres officines de la haine ne vont pas recommencer à le harceler jusque dans son monastère! Pourvu que je me trompe!

Il semble hélas que mon amie ait vu juste, si l'on en croit cet article de Phil Pulella...

J'aurais d'ailleurs pensé qu'il relevait d'une complotite aggravée, si je n'avais rassemblé un dossier aussi imposant sur le thème. Tous les faits évoqués plus bas sont avérés, si les accusations contre le Pape sont toutes fausses et sans objet..
Et toutes les affaires concernant les abus sexuels ont été largement décrites, commentées, justifiées dans d'autres pages de ce site (à l'exception de la dernière, impliquant le cardinal Mahonny).

>>> cf. "Affaires de pédophilie dans l'Eglise" (benoit-et-moi.fr/2010-I) et "Voyage au Royaume-Uni" (benoit-et-moi.fr/ete2010).

Ce fut sa croix, plus que tout le reste, peut-être.

Avis à tous les Savonarole en pantoufles qui lui font une dernière fois la leçon, et lui reprochent d'être "descendu de la croix" - alors qu'ils seraient incapables, même en se mettant à plusieurs, de faire en un an ce qu'il faisait en une semaine, et surtout que rares sont parmi eux ceux qui ont levé un petit doigt pour le défendre lors des grandes crises: humainement il n'en pouvait plus, et je n'ai aucun doute que c'est le Seigneur qui lui a donné son congé. Sa liberté n'ôte rien à la liberté de ses successeurs, et donc, il est malhonnête de dire que son acte enlève quelque chose à la sacralité de la Papauté.


L'article ci-dessous est reproduit sur le site de Teresa (freeforumzone.leonardo.it).
Bien entendu, les deux premières raisons invoquées n'ont pas le moindre intérêt, et ne sont qu'un écran de fumée. Je les ai mises en italique.
Ma traduction.

     

En restant au Vatican, Benoît XVI aura la sécurité et l'immunité de juridiction
Philip Pullella
16 Février (Reuters)
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La décision du pape Benoît de vivre au Vatican après sa démission lui fournira la sécurité et la confidentialité. Elle lui offrira également une protection juridique contre toute tentative de le poursuivre dans le cadre de cas d'abus sexuels dans le monde entier, selon des sources de l'Eglise et des experts juridiques.

«Sa présence au Vatican est absolument nécessaire, sinon il pourrait être sans défense. Il n'aurait plus son immunité, ses prérogatives, sa sécurité, s'il est ailleurs», dit un responsable du Vatican, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
«Il est absolument nécessaire» qu'il reste au Vatican, indique la source, ajoutant que Benoît doit avoir une «vie digne» dans ses dernières années.
Des sources indiquent que les responsables du Vatican ont eu trois principales considérations en décidant que Benoît doit vivre dans un couvent au Vatican après sa démission 28 le Février.

La police du Vatican, qui connait déjà le Pape et ses habitudes, sera en mesure de garantir sa vie privée et sa sécurité et n'aura pas à le confier à un service de police étranger, ce qui serait nécessaire si il déménageait dans un autre pays: «Je vois un gros problème s'il allait quelque part ailleurs. Je pense en termes de sa sécurité personnelle. Nous n'avons pas un service secret qui peut consacrer des ressources énormes (comme cela se fait ailleurs) aux ex-présidents».
Une autre considération est que si le Pape allait dans un autre pays, vivant reclus dans un monastère dans son Allemagne natale, par exemple, l'emplacement pourrait devenir un lieu de pèlerinage.
Cela pourrait être compliqué pour l'Eglise, en particulier dans le cas peu probable où le prochain pape prendrait des décisions qui déplairaient aux conservateurs, qui pourraient alors aller au lieu de résidence de Benoît pour lui rendre hommage: «Ce serait très problématique», dit un autre responsable du Vatican.

La troisième considération-clé est l'exposition potentielle de Joseph Ratzinger aux revendications juridiques sur les scandales d'abus sexuels de l'Église catholique.
En 2010, par exemple, Benoît a été nommé comme défendeur (objet d'une plante) dans une action en justice, alléguant qu'il avait omis de prendre des mesures en tant que cardinal, en 1995, quand il avait été informé du cas d'un prêtre qui avait abusé de garçons dans une école américaine pour les sourds durant les décennies antérieures.
Les avocats ont retiré le cas l'an dernier et le Vatican a dit que c'était une grande victoire qui prouvait que le pape ne pouvait pas être tenu pour responsable des agissements de prêtres abuseurs.
Benoît est n'actuellement pas nommé spécifiquement dans d'autres cas. Le Vatican n'en attend pas non plus, mais n'écarte pas la possibilité.
«S'il avait vécu n'importe où ailleurs, alors nous aurions pu avoir des fous qui continuent à déposer des plaintes, ou un magistrat aurait pu l'arrêter comme d'autres (ex-) chefs d'Etat l'ont été pour des actes présumés, alors qu'il était chef de l'Etat», dit une source.
Un autre responsable dit: «Bien que ce n'était pas la principale considération, c'est certainement un corollaire, une conséquence naturelle».
Après sa démission, Benoît ne sera plus le monarque souverain de l'État de la Cité du Vatican, qui est entouré par Rome, mais restera citoyen et résident du Vatican.
Ceci continuerait à lui fournir l'immunité en vertu des dispositions des Accords du Latran, tant qu'il est au Vatican et même s'il fait des escapades en Italie en tant que citoyen du Vatican.
Les Accords du Latran de 1929 entre l'Italie et le Saint-Siège, qui établissait la Cité du Vatican en tant qu'Etat souverain, déclaraient que la Cité du Vatican serait «toujours et en tous les cas considérée comme un territoire neutre et inviolable».

Il y a eu des appels répétés à l'arrestation de Benoît XVI pour les abus sexuels dans l'Eglise catholique.
Quand Benoît est allé à la Grande-Bretagne en 2010, l'auteur britannique et militant athée Richard Dawkins a demandé aux autorités d'arrêter le pape pour répondre à des questions sur le scandale d'abus sexuels des enfants dans l'Eglise.
Dawkins et le défunt journaliste américano-britannique Christopher Hitchens ont chargé des avocats d'étudier les moyens d'une action en justice contre le pape. Leurs efforts n'ont pas abouti parce que le pape était un chef de l'Etat et donc jouissait de l'immunité diplomatique.
En 2011, plusieurs victimes d'abus sexuels commis par le clergé ont demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter sur le pape et trois fonctionnaires du Vatican sur les abus sexuels.
Le groupe basé à New York, "Center for Constitutional Rights" (CCR) et un autre groupe, le "Survivors Network of those Abused by Priests "(SNAP), a déposé une plainte auprès de la CPI (cour pénale internationale), alléguant que les responsables du Vatican ont commis des crimes contre l'humanité, car ils ont toléré et permis les crimes sexuels .
La CPI n'a pas suivi l'affaire, mais n'a jamais dit pourquoi. Elle ne fait en général pas de commentaires sur les raisons pour les lesquelles elle ne poursuit pas des affaires.
Le Vatican a toujours dit qu'un pape ne peut pas être tenu responsable en cas d'abus commis par des prêtres qui sont employés des différents diocèses à travars le monde entier et ne dirige pas les employés du Vatican. Il affirme que le chef de l'Eglise ne peut pas être comparé au PDG d'une entreprise.
Les groupes de victimes disent que Benoît, en particulier dans son job précédent à la tête du département doctrinal du Vatican, avait jeté un oeil aveugle sur les politiques des Églises locales, qui déplaçaient les agresseurs de paroisse en paroisse au lieu de les défroquer (ndt: ce qui n'a rien à voir avec une sanction juridique de l'Etat!!) et de les remettre aux autorités.
Le Vatican a démenti. Le pape a présenté ses excuses pour les abus dans l'Église, a rencontré des victimes d'abus lors d'un grand nombre de ses voyages, et a ordonné une enquête majeure sur les abus en Irlande.
Mais les groupes qui représentent quelques-unes des victimes disent le Pape quittera ses fonctions avec une tache sur son héritage, parce qu'il était en position de pouvoir au Vatican pendant plus de trois décennies, d'abord en tant que cardinal puis en tant que pape, et aurait dû faire plus.
Les scandales ont commencé des années avant l'époque où le cardinal Joseph Ratzinger a été élu pape en 2005, mais la question a éclipsé son pontificat depuis le début, tandis que de plus en plus de cas venaient à la lumière dans les diocèses à travers le monde.
Pas plus tard que le mois dernier, l'ancien archevêque de Los Angeles, le cardinal Roger Mahony, a été dépouillé par son successeur de toutes ses fonctions publiques et administratives [au sein de l'Archidiocèse] après que quelques milliers de pages de dossiers détaillant les abus dans les années 1980 aient été rendus publics.
Mahony, qui était archevêque de Los Angeles de 1985 à 2011, a présenté ses excuses pour les «erreurs» qu'il a faites comme archevêque, disant qu'il n'avait pas été en mesure de faire face au problème des abus sexuels impliquant des enfants. Le Pape n'a pas été nommé dans cette affaire.
En 2007, l'archidiocèse de Los Angeles, qui dessert 4 millions de catholiques, a conclu un dédomagement civil de 660 millions de dollars, pour plus de 500 victimes de pédophilie, le plus gros arrangement de ce genre aux États-Unis. (ndt: nous y voilà! l'argent est le nerf de la guerre. Il s'agit purement et simplement de ruiner l'Eglise).

Le porte-parole du Vatican le père Federico Lombardi a déclaré que le pape «a donné à la lutte contre les abus sexuels une nouvelle impulsion, en s'assurant que de nouvelles règles ont été mises en place pour prévenir les abus à l'avenir et écouter les victimes. C'est un grand mérite de son pontificat et pour cela nous serons reconnaissants».