Les dernières apparitions publiques

Programme pour les deux semaines à venir. L'émotion du Cardinal Scola; et celle de Peter Seewald, qui a rencontré le Pape à deux reprises récemment, et qui révèle qu'il ne l'avait jamais vu si épuisé et découragé, au point que seulement en rassemblant ses dernières forces, il a réussi à terminer le troisième volume sur Jésus. (16/2/2013)

     

Le 28, la dernière intervention publique, et le Conclave pourrait commencer plus tôt que prévu
Asia News
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La dernière intervention publique de Benoît XVI devrait avoir lieu dans l'après-midi du 28, à son arrivée à Castel Gandolfo, sans doute pour adresser un salut à la communauté locale, tandis que le conclave pourrait commencer plus rapidement que prévu. Ce sont les principales informations concernant Benoît XVI qu'a livrées aujourd'hui le Père Federico Lombardi lors d'un briefing.

Aujourd'hui, comme déjà hier, la journée du pape Benoît XVI a été «normale»: il a reçu le président du Guatemala, Otto Fernando Pérez Molina, qui est donc le dernier chef d'Etat à être reçu, en dehors de la rencontre de samedi prochain avec le Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, décrite par le P. Lombardi "simple et très personnelle."

Aujourd'hui, à la fin de l'audience avec Pérez Molina, comme hier, le Pape a salué toutes les personnes présentes, y compris les journalistes (ndt: !!!). A ceux qui sont absents, il a envoyé un mot de remerciement pour ce qu'ils ont fait ces dernières années.

Après le président guatémaltèque, ce fut au tour de 12 évêques de Lombardie, qui ont conclu leur visite "ad limina". Ce sont les derniers évêques que Benoît XVI reçoit à cet effet, les prochaines visites "ad limina" ont en effet été supprimés.

Dans l'après-midi, ce sera au tour de Mario Monti de monter dans le bureau du Pape. "Une audience privée, très simple, évidemment d'adieu", a dit le père Lombardi.

Demain, il y aura l'avant-dernier Angélus de Benoît XVI. Sur la place Saint-Pierre il y aura aussi le maire de Rome, Gianni Alemanno, avec le Conseil municipal et la bannière de la ville. Il n'y a pas d'audience prévue avec le maire.

Dimanche après-midi commencera la retraite, qui prendra fin le samedi suivant. Durant cette période, comme d'habitude, le Pape n'a pas d'activités publiques.

A l'audience du 27 il y a déjà 35 000 demandes de billets. Il s'agira d'une liturgie de la Parole, plutôt que d'une audience au sens technique. C'est la grande occasion publique finale du Pape

Le 28, la rencontre avec les cardinaux et dans l'après-midi, le départ pour Castel Gandolfo.
Départ et arrivée, selon toute probabilité, seront repris par la télévision du Vatican.
A Castel Gandolfo, il est probable que le pape restera un peu, le temps que s'achèvent les travaux de rénovation du couvent au Vatican, où il ira donc en mai. A ce sujet, répondant à une question, le père Lombardi a parlé de «raisons très compréhensibles de caractère également logistique, et aussi significatif par le caractère spirituel et de communion. Je considère que réellement, avoir Papa Benedetto proche, présent spirituellement dans la prière, est une grande richesse, de communion pour son successeur, et pour nous tous. Je considère comme inutiles les craintes d'interférence».

«Il a 86 ans, il est habitué à vivre dans ce type d'environnement, pour envisager de passer à un environnement totalement nouveau, il aurait fallu une manifestation de volonté, qui de toute évidence n'existe pas. Il continue à être dans le lieu où il a servi l'Église. Je trouve cela tout à fait normal et je pense qu'une alternative n'a même pas été prise en considération».

A propos de «demeure» de Benoît XVI après le 28 Février, à Castel Gandolfo, il vivra dans ses appartements "habituels". Qui ne seront pas scellées, car ils ne contiennent pas de documents particuliers. La question rentre dans ce que prévoit «Universi Dominici gregis», la constitution apostolique qui fixe les règles pour le Siège vacant.
À ce propos, le père Lombardi a déclaré que le cardinal camerlingue de la Chambre apostolique et le conseiller juridique vont travailler sur les éclaircissements à donner. En dehors des questions d'étiquette et de praxis, le point le plus important concerne les hypothèses ou les propositions sur le moment de début du conclave, dans le sens où la situation est différente de la précédente. La Constitution dit que le conclave commence entre 15 et 20 jours après la mort du pape, pour donner le temps aux cardinaux de se rendre à Rome, mais dans ce cas, avec la communication du retrait, et du Siège vacant, par anticipation, s'ils étaient déjà tous là, il n'y auraitplus personne à attendre. C'est une question qui se pose. En d'autres termes, on cherche à savoir si les règles peuvent être entendues afin d'anticiper le début, et donc la fin du conclave.

Rentre enfin dans l'activité normale du pape, le renouvellement, annoncé aujourd'hui, de la Commission cardinalice de contrôle de l'IOR.... Le renouvellement, a dit le père Lombardi, a été fait pour éviter l'expiration de la Commission pendant la vacance du Siège.

A noter, enfin, à propos des déclarations attribuées à Benoît XVI par Peter Seewald, auteur du livre-entretien avec le Pape 'La lumière du monde' : «Après ce livre, il a commencé à travailler sur une biographie du pape, de caractère non scientifique, mais journalistique. C'est pourquoi il avait sollicité des entretiens et certainement il en a fait cet été, et probablement un autre à la fin Novembre, début Décembre. Ce qu'il publie ces jours-ci (ndt: dans l'hebdomadaire allemend Focus) est sans doute le fruit de ces deux entretiens. Pas de plus récents, il n'y a aucune raison de ne pas croire ce que dit Seewald. Je ne crois pas qu'il y ait des informations objectives particulièrement nouvelles».

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Annexe
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1. Il Corriere della Sera anticipe un article à paraître dans l'hebdomadaire allemand Focus.
«Je ne peux pas pénétrer dans cette psychologie a dit le Pape à propos de Paolo Gabriele, dans une conversation il y a environ dix semaines avec son biographe Peter Seewald, publiée aujourd'hui dans la revue allemande Focus . Le pape a également dit qu'il n'était pas «ni perdu ni fatigué» après Vatileaks. Et il ajoute qu'il était important que soit «garantie l'indépendance de la magistrature, qu'un monarque ne dise pas, "maintenant, je vais prendre les choses en main".»
A la question sur ce qu'il y avait à attendre de son pontificat, le Pape a dit: «De moi? Pas grand-chose. Je suis un vieil homme, mes forces diminuent. Je pense que ce que j'ai fait peut aussi suffire».
Seewald révèle qu'il n'avait jamais vu le Pape si épuisé et découragé, au point que seulement en rassemblant ses dernières forces, il a réussi à terminer le troisième volume de Jésus. «C'est mon dernier livre», a confessé Benoît XVI.
www.corriere.it

[Les gens qui attendent de lui d'autres livres disent vraiment n'importe quoi. Son oeuvre complète est gigantesque. Et si l'on ajoute tout l'enseignement du Pape, nous sommes tous loin d'en avoir découvert les pépites! Lisons donc déjà ce qui est!]

2. Les évêques de Lombardie en visite ad limina
Le cardinal Scola: Nous étions tous très émus: tous les évêques, un par un. Le Pape nous a salués en fait deux fois, au début et à la fin, il nous a offert une croix pectorale, et tous les évêques ont dit leur bien personnel et celui de leurs fidèles, pour le Saint-Père. Il y avait un "taux" d'émotion très haut, parmi nous. Je dirais que le plus serein était le Pape.
«C'était très beau, aussi par ce côté de familiarité - souligne Scola - Nous avons rappelé à la fin que nous ressentions la responsabilité d'être les derniers à être reçus en visite ad limina, et il nous a dit: "Cette responsabilité signifie que vous devez être une lumière pour tous" . Espérons que nous en serons capables».
vaticaninsider.lastampa.it