Sur le départ de Benoît

Je reproduis ici de belles lettres reçues hier après le départ du Pape Benoît (2/2/2013)

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Des lecteurs m'ont écrit

     

D'Hélène P. , du Canada

Merci, Béatrice, pour les deux vidéos bouleversantes du départ du Vatican et pour l'extrait du livre du père Viot. Je souscris au commentaire de Monique (Témoignage d'un prêtre ). Oui, hélas, je connais moi aussi, et je crois que c'est général au Québec, le "vide sidéral" créé dans les paroisses sur le pape (vide du temps de Jean-Paul II, le même durant le pontificat de Benoît XVI, ce géant de la pensée philosophique et théologique, ce géant de la vie spirituelle, cet immense pasteur que nous avons eu, et qui en huit ans a accompli une tâche de titan, sur tant de "fronts").

Cette omerta, cette loi du silence, crée l'esprit de chapelle, détruit le sens de l'universalité de l'Eglise et engendre l'ignorance ainsi que la passivité au moment où les laïcs sont appelés à jouer un rôle immense dans le monde, face à des enjeux terribles tels que la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté, du mariage homosexuel et de ses conséquences.

Les Eglises nationales d'Occident, même lorsqu'elles se prétendent "progressistes", sont en réalité très attachées au passé qui a vu déconsidérer les laïcs et réduire l'Eglise aux ministres ordonnés et aux communautés religieuses. Jean-Paul II et Benoît XVI ont fait un effort immense pour mettre en oeuvre l'ecclésiologie de Vatican II qui reconnaît explicitement la pleine appartenance des laïcs à l'Eglise.

Je vis pour ma part à l'échelle de l'Eglise tout entière grâce à Internet; les sites catholiques me permettent d'échapper à l'étouffement.

Moi aussi, pour terminer, comme d'autres de vos lecteurs, je pleure beaucoup depuis le 13 février. J'ai une immense souffrance; Benoît XVI a été "mon pape" comme disent beaucoup de jeunes catholiques de France. J'ai une peine ecclésiale et une peine personnelle.

Il nous reste à suivre le bien-aimé Benoît XVI, désormais "simple pèlerin" comme il l'a dit hier depuis la fenêtre à Castel Gandolfo, à le suivre dans son invitation à "la joie d'être au Christ".

     

De Claudine P., de Belgique

Comme beaucoup de vos lecteurs, j’ai ressenti une immense tristesse lors de l’annonce de la renonciation de notre cher pape, émérite depuis hier soir. J’étais toutefois soulagée en me disant que la charge devenait trop lourde par rapport à ses forces. Malheureusement, les critiques sont nombreuses même parmi les catholiques pratiquants tant au sujet du pontificat qu’au sujet de la renonciation. Je crois que beaucoup l’ont ignoré ou n’ont fait confiance qu’aux media... J’ai apprécié jusqu’au bout les manifestations de sa foi, son intelligence, son humilité et son courage; aujourd’hui, c’est le vide, mais le père Lombardi a donné de ses nouvelles concernant son emploi du temps à Castel Gandolfo. Cela met du baume au coeur ; toutefois je crains que les opposants à la renonciation en profitent pour critiquer sa décision de plus belle et le cardinal Danneels, qui aura 80 ans en juin, va encore représenter la Belgique au conclave ; il ne se gêne pas pour stigmatiser Sa Sainteté Benoit XVI, pape émérite.

J’espère de tout coeur que nous continuerons à avoir de bonnes nouvelles notamment via votre site et en vous remerciant pour le travail accompli pendant toutes ces années, je vous souhaite beaucoup de sérénité à son exemple.

     

De Geneviève, de Paris

Au revoir Saint-Père!

Quelle journée avons-nous vécue hier !! A la fois magnifique, simple, belle et émouvante, et tellement intense !
Quelle émotion en voyant l'hélicoptère s'élever doucement. Il y avait comme un parfum d'Ascension...
Quelle émotion encore en voyant Benoit XVI à la loggia de Castel Gandolfo. Son visage semblait détendu.
Ses paroles étaient vraiment les paroles d'un Père à ses enfants chéris. Je ne suis plus jeune, mais j'ai pleuré, hier et à la fin de la journée j'étais aussi fatiguée que si j'avais été à Rome toute la journée.

Avec mon mari nous avons regardé, sur KTO, la réception des Cardinaux, le matin. Le Pape était épuisé à la fin de cette cérémonie !
Puis, un peu avant 17 heures nous avons regardé le flash spécial, puis la cérémonie du départ Cour St Damase, les adieux, l'héliport, l'hélicoptère survolant Rome, l'arrivée à Castel Gandolfo, la foule bon enfant et enthousiaste, puis Benoit XVI souriant et apparemment détendu mais qui a vite disparu à notre regard.
Je veux croire qu'il y aura de temps en temps des petits miracles qui permettront de le voir ou de l'apercevoir, ou au moins d'avoir de ses nouvelles comme celles de ce soir.
Nous avons encore regardé le flash spécial, et puis la retransmission de la messe de 20 heures à N.D. de Paris puis le "débat" qui a suivi avec un canoniste dominicain, le Père Jacquinet et un autre prêtre dont j'ai oublié le nom.
Nous étions fiers d'appartenir à la grande famille de l'église et émus de savoir que le monde communiait au même moment dans un même sentiment ...

Mai tout cela est maintenant dans le passé et nous entrons dans une période tout à fait nouvelle

Je suis un peu perdue ! J'étais bien bas dans la prière et dans mon cheminement spirituel. C'est la visite de Benoit XVI à Paris qui a été un déclic. Je me suis mise à lire ses homélies, ses discours, toute ses messages lors de ses voyages et tout cela m'a transformée. Il aimait tellement le Christ que je l'ai aimé à nouveau aussi. Il va me manquer terriblement !!
...
Je prie le Seigneur d'abord qu'Il veille sur Benoit XVI, qu'il le soutienne, qu'il le protège, qu'il l'aime, qu'il l'assiste en tout, et qu'il le garde le plus longtemps possible en bonne santé et heureux.