Vanity Fair: un cadeau empoisonné?

La nouvelle a été reprise en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, dans la sphère anglophone... Don Georg fait la une d'un magazine people, qui a purement et simplement détourné son image. Mise au point d'Angela Ambrogetti (20/1/2013)

Titre de la couverture (et sous-entendus?):
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Être beau n'est pas un péché.
De "George Clooney de Saint Pierre" à numéro 2 du Vatican: après l'ordination comme évêque, portrait (de près) d'un Monsignore particulier.

     

En France, c'est Libération qui reprend la nouvelle. Comme par hasard...
Et comme par hasard aussi, notre ineffable "vaticaneuse", aussi mal informée qu'à l'accoutumée, en fait le sujet de sa chronique "religieuse" (il y a manifestement là un détournement de "label") hebdomadaire sur Europe 1.

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Vanity fair est un titre américain qui a aussi une édition en italien, et qui fait partie d'un groupe de presse (Condé Nast) comptant parmi ses "fleurons" Vogue et GQ. Une version en français, pilotée par Michel Denisot, devrait voir le jour en 2013 (cf. Le Monde)

Ceci pour situer le journal dont le secrétaire du Pape fait cette semaine la couverture de la version en italien.

Ce n'est pas la première fois que don Georg apparaît sur des magazines italiens, et nous en avons déjà parlé, par exemple ici: benoit-et-moi.fr/2007.
Mais à chaque fois, il s'agissait de compte-rendus d'entretiens qui avaient effectivement eu lieu.
Cette fois, c'est différent. Il semble que le journal ait fait un montage de différentes interviewes, publiées dans la presse allemande, et agrémentées de photos plus ou moins anciennes: beaucoup ont été citées ici (cf. http://tinyurl.com/bchq6oj).
Il ne faut certes pas voir le mal partout, mais on peut soupçonner que, juste en CE moment, le présenter en "cover-boy" d'un magazine people de la pire presse mondialisée, militante de tous les bouleversements sociétaux et accessoirement supplétif actif de la police de la pensée (voir par ex. ici), n'est pas forcément destiné à lui attirer la sympathie des milieux catholiques, encore moins ceux du Vatican. Sans compter que le procédé, qui consiste à utiliser son "image" sans même l'en informer est, par les temps qui courent, à la limite de la délinquance, et même, on le sait bien, se règle souvent devant les tribunaux. Ici, ce ne sera sans doute pas le cas. Alors, pourquoi se priver?

Il semble en effet que tout se soit fait à son insu.
Explications d'Angela Ambrogetti, sur le site korazym.org (ma traduction).

L'archevêque Gaenswein et le glamour
Angela Ambrogetti
20 Janvier 2013
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«Moi, le numéro deux du Vatican? Ceux qui disent cela ne connaissent pas la vie intérieure du Vatican.»
Mgr Georg Gänswein commente pour Bild am Sonntag l'article avec la photo de couverture d'un magazine glamour qui le rapproche de l'image désormais poussiéreuse du père Ralph dans le roman «Les oiseaux se cachent pour mourir».
«Je ne connaissais pas du tout le magazine -dit l'archevêque à Bild - Je n'ai vu les photos et l'article qu'après que mon attention ait été attirée sur la publication de plusieurs côtés. Ma première impression: (Mon Dieu!) Mamma mia, comment est-ce possible? Il n'y a eu aucune interviewe, aucune séance photo. Je ne savais rien. Ma deuxième impression: c'est assez inoffensif, et même plutôt positif, même s'il contient de nombreuses déclarations irritantes. De plus, la photo est vieille. Elle date d'il y a trois ans et a été faite à Castel Gandolfo lors d'une rencontre avec votre journal (i.e. Bild).

Bild: Sur la couverture, vous êtes décrit comme le «numéro deux du Vatican».

Gänswein: De la folie pure. Ceux qui disent cela, ne connaissent pas le Vatican et sa vie interne. La réalité est différente. Mais je le répète, l'article est positif envers moi.

Bild: Venir tout juste d'être nommé évêque, et être secrétaire du pape, et ensuite être comparé avec le «père Ralph» dans le film "Les oiseaux se cachent pour mourir", n'est-ce pas paradoxal?

Gänswein: Je vais le prendre avec humour. L'article est écrit avec ironie. Mais pour parler sérieusement: j'ai une relation tout à fait détendue et naturelle avec la partie féminine de l'humanité (ndt: un passage de l'article de Vanity fair, en réalité une confidence faite par Georg Ganswein en 2006, dans une interviewe à Radio Vatican, cf. http://beatriceweb.eu/Blog06/ !). En outre, toute tempête médiatique ne crée pas de réel problème, tant qu'il n'y a pas de distorsion de la réalité , et - pour dire les choses d'une manière positive - tant qu'elle contribue à éveiller la curiosité sur Jésus-Christ et son Église. Le bon Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Mais il doit être clair qu'au centre , il n'y a pas un homme, au centre, il n'y a pas moi. Au centre, il doit toujours y avoir le Seigneur Jésus-Christ.