Accueil | D'un Pape à l'autre | Retour au Vatican | Collages de Gloria | The hidden agenda | Lumen Fidei | Lampedusa | Benoît et les jeunes

Accueillir les migrants dans un esprit de charité

Le mois prochain, comme annoncé il y a quatre mois, François devrait visiter un centre de réfugiés romain (25/8/2013)

Le 10 avril dernier, Radio Vatican et Vatican Insider annonçaient que le pape François souhaitait visiter le centre Astalli, à Rome. Selon son habitude des contacts informels, très prisée des médias, il avait lui-même décroché son téléphone pour communiquer son intention au père Giovanni La Manna, responsable de ce centre dirigé par des jésuites et qui vient en aide à des milliers de sans-papiers (cf. Le Pape François dans un centre de réfugiés à Rome).

Il semble que ce vœu du Pontife soit sur le point de se concrétiser. Toujours selon Vatican Insider, la visite devrait avoir lieu le 10 septembre prochain.

Sans nier la dimension "évangélique" d'assistance aux pauvres que revêt le geste, on peut redouter qu'une fois de plus, il soit instrumentalisé par la gauche immigrationiste.
Un de ses collaborateurs confiait récemment: "François veut abattre le mur entre le Nord et le Sud, comme JP II fit tomber celui de Berlin entre l'Est et l'Ouest". Je ne sais pas s'il l'a vraiment dit, ou s'il s'agit d'une intention - consciente ou non - de sa part, mais après Lampedusa, on ne peut nier qu'il s'agit encore d'un signal très fort.

Sur ce sujet, voir aussi

Accueillir les migrants et les réfugiés

...dans un esprit de charité
http://vaticaninsider.lastampa.it/
ALESSANDRO SPECIALE
-------

Le Père La Manna, président du Centre Astalli, se rappelle des paroles du Pape en attente de la visite prévue le 10 septembre.

Le Pape Français tiendra sa promesse. Même si les détails sont encore en cours de définition, très probablement, le 10 septembre prochain, le Pontife visitera le centre Astalli pour les réfugiés, géré par ses confrères jésuites dans le centre de Rome.

Le centre, branche italienne du Jesuit Refugee Service, le réseau mondial des jésuites au sevice des réfugiés, a assisté grâce à ses services (un dispensaire, trois centres d'accueil, une école d'italien) plus de 20 mille personnes en 2012 dans la seule agence de Rome, et sert, à sa cantine, 450 repas par jour.

La visite, en forme privée (!!), a été annoncée par François lui-même au Président du centre, le Père Giovanni La Manna, par un coup de téléphone surprise le 6 avril dernier, après la lettre d'invitation que lui avait envoyé le jésuite. "Il m'a dit qu'il conservait la lettre sur son bureau, pour garder l'invitation en mémoire", avait raconté La Manna.

Les choses s'étaient passées pratiquement de la même manière à l'occasion du 1er voyage hors de Rome, celui dans l'île de Lampedusa. Là aussi, le Pape avait annoncé par surprise son voyage, "sous forme privée", toujours en réponse à la lettre ouverte que lui avait adressée le curé de l'île, don Stefano Nastasi.
Et là aussi, la visite voulait mettre en évidence la proximité de François aux immigrés contraints de quitter leur pays, pour fuir la guerre ou la misère.
Il s'agit d'un thème particulièrement cher au Pape François qui, dès le premier jour de son élection, a invité les chrétiens à ne pas s'enfermer dans leurs maisons et leurs églises, mais à sortir, pour aller vers les périphéries, géographiques et existentielles, de l'humanité.
La condition des réfugiés, avait dit le Pape Bergoglio en mai dernier aux membres du Conseil Pontifical pour la Pastorale des migrants, "ne peut laisser indifférent... Comme Eglise, rappelons-nous qu'en soignant les blessures des réfugiés, des déplacés et des victimes des trafics, nous mettons en pratique le commandement de la charité que Jésus nous a laissé, quand il s'est identifié avec l'étranger, avec celui qui souffre, avec toutes les victimes innocentes de violences et d'exploitation" (ici).

Pour Bergoglio, fils d'émigrants piémontais (1), être aux côtés de ceux qui sont contraints de quitter leur propre pays à cause de la guerre ou de la pauvreté, est une des tâches centrales de l'Eglise. Et pas seulement pour offrir une assistance immédiate à ceux qui en ont besoin, mais pour faire entendre sa voix à cette "mondialisation de l'indifférenceé dénoncée par le Pontife à Lampedusa: le bien-être répandu permet en effet d'ignorer "le frère mort sur le bord de la route" de la parabole du Bon Samaritain, avait admonesté le pape, et rend les homme "insensibles" "au cri des autres, nous faisant vivre dans une bulle de savon".

"Depuis les périphéries, on peut mieux lire le centre. Nous sommes la périphérie de l'Italie et de l'Europe, mais nous sommes au centre de la question migratoire, nous sommes en mesure de lire les peines de la société actuelles", commente pour Vatican Insider don Stefano, le curé de Lampedusa. Et cette tâche, ajoute-t-il, est déjà entièrement comprise dans le nom choisi par François, un nom qu'il porte "presque comme un parement liturgique" , avec une très grande familiarité et une simplicité désarmante".

Pour le Père La Manna, du Centre Astalli, le salut que le pape portera aux réfugiés du centre de Rome "nous aide à redécouvrir l'enthousiasme et la satisfaction de passer notre vie dans le service de l'aide au pauvres".

* * *

(1) Relire la réponse d'Antonio Mastino ici: Le Pape et l'immigration