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Indigestion de Pape? Vision erronée de l'Eglise

Mgr Negri n'est décidément pas un catholique adulte: il invite les catholiques à suivre inconditionnellement le pape, sans céder aux sirènes médiatiques. (10/4/2013)

     

Au lendemain de l'élection de François, Mgr Negri écrivait pour la Bussola - en gros: "Je ne connaissais pas jusqu'à ce jour le cardinal Bergoglio, mais je l'accueille avec joie, et je le servirai loyalement".
A l'époque, il ne savait pas encore (c'était difficile à imaginer) que les medias allait s'emparer de l'image du Pape pour en faire un très surprenant objet d'engouement populaire.
Aujourd'hui, il revient sur l'argument, et sans céder à la françoismania qui s'est emparé de chacun, y compris apparemment dans les hautes sphères de l'Eglise, il invite les catholiques à adhérer inconditionnellement au Pape (*).

Mgr Negri n'est décidément pas un catholique adulte, et c'est sa force. Comme je respecte et apprécie beaucoup sa parole, il me semble qu'elle mérite un écho.
Article original ici: http://www.lanuovabq.it/

     

Indigestion de Pape? Une vision erronée de l'Eglise
Luigi Negri
10/04/2013
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On ne comprend rien du Pape, de sa fonction, de la vie de l'Église et de l'obéissance qui réunit autour de lui tout le peuple chrétien, si on ne part pas de la conscience profonde que l'Église est un mystère qu'on ne peut réduire à aucune condition humaine et aucune logique sociologique. «Entité ethnique sui generis», comme l'a appelée le Pape Paul VI dans la catéchèse du 28 Juin 1972.
L'autorité, et de manière significative l'autorité du Pape, est la présence objective du mystère du Christ dans son Eglise aujourd'hui. Sans cette présence, l'Église n'aurait pas son fondement. Et de ce fondement elle ne tirerait pas chaque jour l'énergie pour son témoignage dans le monde et pour sa mission face à l'homme de ce temps, de chaque temps.

Pour cette raison, la réduction du fait du Pape à la satisfaction ou non des médias, à la compréhension ou l'incompréhension du langage, au fait de correspondre ou non aux attentes de la société, sont un signe de cette réduction de l'événement Eglise à des dimensions purement humaines.

Et c'est le grand danger qui pèse sur le Christianisme aujourd'hui : accepter cette inexorable dénaturation de son identité, dûe au fait que la mentalité non chrétienne prétend devenir le critère de lecture et d'interprétation du fait ecclésial.

Par conséquent, comme je l'ai dit dans les premiers instants après l'élection du cardinal Bergoglio au trône de Pierre sous le nom de François, nous devons vivre ce moment comme l'acceptation, le renouvellement de l'acceptation du mystère du Christ qui vient à nous, ici et maintenant.
Et nous devons donc souligner l'aspect essentiel , objectif et non celui de nos convictions personnelles ou de nos compréhensions personnelles: une profonde obéissance à la volonté du Christ qui se manifeste dans la présence de ce pape comme elle s'est manifestée dans la présence de tous ceux en qui durant ces 2000 années, l'Esprit Saint de Dieu a placé la fondation de l'Église.
Le suivre, adhérer inconditionnellement à sa présence et son magistère, faire de notre vie personnelle une partie vivante de la suite du Christ, rend notre chemin certainement fécond.
La fécondité est le résultat d'une dépendance, tout comme la Résurrection était le résultat d'une passion vécue dans l'obéissance au Christ. L'Eglise d'aujourd'hui, face à l'avènement de François reprend ce chemin d'adhésion au Mystère, de pénétration dans le Mystère du Christ.

Ainsi, que le fait du Pape devienne - comme il se doit - un grand événement ecclésial: une occasion de conversion, comme l'a dit si souvent le Pape Benoît XVI, occasion de conversion de l'intelligence et du cœur. Si nous nous arrêtons au contraire aux idées et aux réactions des médias, nous n'aurons pas un contact vrai avec le pape, mais avec cette image de lui peu ou prou artificielle, que les médias mettent à notre disposition. L'encensant aujourd'hui, et l'attaquant inexorablement quand il ne pourra faire autrement que prendre la responsabilité de juger avec précision toutes les distorsions, les dérives de la mentalité séculariste et christianophobe.
C'est pourquoi je pense que nous devrions demander au Seigneur , dans notre relation avec le pape, la grâce d'une conversion renouvelée, pour une appartenance plus profonde à l'Église et pour renouveler en nous l'élan de la mission. Comme Don Giussani disait dans sa dernière interview: «Vivre notre foi avec joie et force à la face du monde».

Note
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(*) Il me semble que critiquer François aujourd'hui, c'est justifier a posteriori tous les opposants à Benoît XVI, qui lui ont littéralement "pourri" la vie pendant huit ans.