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Les huit sages du Pape Bergoglio

L'analyse d'Andrea Tornielli, qui y voit (c'est un point de vue selon moi à retenir) "un pas vers la collégialité" (13/4/2013)

>>> Cf.
François et la fenêtre du Pape (Les interrogations d'Angela Ambrogetti)
Et aussi: visnews-fr.blogspot.fr...communique-de-la-secretairerie-detat

     

Depuis l'élection, Andrea Tornielli s'est révélé un "bergoglien" de fer, comme en témoigne sa biographie aussi hagiographique que brève de François, traduite ces jours-ci en français (*).

Pélerin affirme:
C'est un des cardinaux qu'il connaissait le mieux... Nul doute que l'élection de Jorge Mario Bergoglio a suscité chez Andrea Tornielli une immense joie. Le journaliste de la Stampa rencontrait régulièrement l'archevêque de Buenos Aires quand celui-ci venait à Rome.

     

Les raisons du choix du pape Bergoglio de nommer huit cardinaux comme conseillers
Andrea Tornielli
(Vatican Insider, 13/4/2013, ma traduction)
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Le choix de se doter d'une sorte de «conseil de la couronne», composée de huit cardinaux des cinq continents, annoncé aujourd'hui par François, est le premier résultat concret des discussions qui ont eu lieu dans les congrégations du pré-conclave.
Annoncée de manière significative le jour où s'achève le premier mois de son pontificat, la décision du pape Bergoglio a peu à voir avec la récente désignation des «sages» par le Président de la République Italienne Giorgio Napolitano pour tenter de régler la crise difficile ouverte après les élections (ndt: c'est évidemment la première idée qui avait germé à l'esprit des gens de mauvaise foi, et Andrea Tornielli les recadre): dans le cas du Vatican, en fait, les huit cardinaux n'ont pas de mandat limité (dans le temps), et en plus d'avoir à faire des propositions pour la réforme tant attendue de la Curie romaine, ils devront aider le Pape à gouverner l'Église universelle.

Ils ne seront pas une «commission», mais seulement un groupe de travail, avec des pouvoirs consultatifs. Mais le signal est important, car il s'agit d'une tentative d'impliquer un groupe de cardinaux qui - à l'exception du président du Gouvernorat Giuseppe Bertello - sont ou ont été tous des archevêques résidentiels, et ont occupé des postes importants au sein de leurs conférences épiscopales respectives.

Bertello a été l'un des Grands électeurs du pape Bergoglio (ndt: comment le sait-on?), il a une longue expérience diplomatique, il a été parmi les premiers à être reçu par le nouveau pape et son nom est l'un de ceux qui circulent pour être Secrétaire d'État. Les sept autres sont Francisco Javier Errazuriz Ossa, archevêque émérite de Santiago du Chili, Oswald Gracias, archevêque de Bombay, Reinhard Marx, archevêque de Monaco de Bavière, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, Archevêque de Kinshasa, Sean Patrick O'Malley, archevêque de Boston; George Pell, Archevêque de Sydney. Enfin, le second latino américain, ainsi que coordinateur du groupe de travail, est Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa. Tandis que ce sera l'évêque d'Albano (ndt: dont fait partie Castel Gandolfo), Marcello Semeraro, qui fera fonction de secrétaire.

Ils devront travailler avec François, «le conseiller dans le gouvernement de l'Église universelle» et «étudier un projet de révision» de la Constitution apostolique "Pastor Bonus", qui régit l'activité de la Curie.
Les critiques du pape Bergoglio ont déjà fait remarquer l'étrangeté de cette décision, étant donné qu'un organisme pour aider le Pape et collaborer avec lui dans le gouvernement de l'Église existe, c'est le consistoire des cardinaux.

En fait, comme nous l'avons vu clairement au fil des ans, le consistoire - c'est-à-dire la réunion de tous les cardinaux - est une organisme peu opérant, à cause du nombre de ses membres.
On aurait donc pu penser à un groupe de travail composé des cardinaux de Curie. Le pape, qui semble de toutes façons prêt à intensifier la relation directe avec les chefs de dicastère de la Curie, a choisi pour ce «Conseil de la couronne», sept cardinaux sur huit qui ne prêtent pas leur service à Rome. Une façon de faire participer plus directement les églises locales et dans le même temps d'avoir un outil consultatif agile, en mesure de se réunir plusieurs fois par an, ou du moins d'être consultés sans difficulté sur les questions d'urgence, dans le cas où le Pape le juge nécessaire. Une proposition similaire avait déjà été évoquée à plusieurs reprises par l'historien de l'Eglise Alberto Melloni (ndt: progressiste de pointe).

La mise en place du groupe de travail laisse entendre que la réforme de la Curie sera mise en chantier dès que possible, parce qu'évidemment considérée comme une priorité dans les discussions entre les cardinaux avant le dernier conclave.

Note

(*) François, le Pape des pauvres.

Présentation de l'éditeur:
« François, répare ma maison ! » : c'est l'appel que Dieu adresse à François d'Assise dans les Fioretti. De la même manière, le cardinal Jorge Mario Bergoglio a reçu ce message lors de son élection en mars dernier, à l'issue du plus bref conclave de l'histoire (????). Cet ouvrage montre, à travers les textes, les idées, les mots du pape François, comment ce fils d'immigrés, à la fois simple et érudit, fait de l'exigence évangélique et de la non-violence, les piliers de sa pastorale.
Une biographie complète, qui donne les clefs pour comprendre cette personnalité plus complexe qu'il n'y paraît et révèle un pasteur qui incarne le renouvellement et la « purification » de l Église.

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Andrea Tornielli avait déjà écrit un livre de circonstance, lors de l'élection de Benoît XVI.
Benoît XVI, la biographie.

Présentation de l'éditeur (à comparer):
Théologien progressiste, artisan de Vatican II ou, au contraire, véritable Panzerkardinal, gardien inflexible de l'orthodoxie catholique ? Benoît XVI est-il l'inquisiteur rétrograde décrit par certains ou bien un pape suffisamment ouvert au dialogue pour porter un message moderne aux catholiques du monde entier ? Pour comprendre ce proche de Jean-Paul II, il faut remonter à son enfance dans une famille modeste de l'Allemagne nazie. La foi est alors un rempart contre la barbarie et Ratzinger développe une curiosité intellectuelle qui fera de lui l'un des théologiens les plus ouverts du XXe siècle. Mais son action récente au service de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a balayé cette image progressiste. Morale, génétique, sexualité, liturgie... : ses opinions tranchées en ont fait le visage dur du catholicisme de ces dernières années. Par de nombreux témoignages et en retraçant la vie et l'évolution des convictions de Benoît XVI, l'auteur dresse un portrait honnête et sans concession. Il montre également, côté privé, l'homme qu'il connaît bien pour l'avoir rencontré régulièrement depuis 1992. Une biographie essentielle et complète qui donne les clés pour comprendre Benoît XVI, avec sa part d'ombre et de lumière.