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Les loups dans l'Eglise

Réaction aux propos "gay_friendly" de Mgr Piero Marini sur le site Da porta Sant'Anna (23/4/2013)

Voir aussi:
>>> Le faux-pas de Piero Marini
>>> Les loups sortent de leur tannière

Image ci-contre: Mgr Marini invité du Lion's Club, en 2008 (www.108ib3.it/)

     

Les loups dans l'Eglise

21 avril 2013
Don Salvatore Lazzara
www.daportasantanna.it/2013/04/i-lupi-nella-e-della-chiesa/
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Un prélat bien connu de la Curie romaine, a livré un bilan pour le moins déconcertant du pontificat de Benoît XVI. J'espère que l'interviewe a été mal traduite. En attendant, lisons ses propos: «On peut respirer de l'air frais, c'est une fenêtre ouverte sur le printemps et l'espoir. Jusqu'à présent, nous avons respiré la mauvaise odeur des eaux marécageuses, avec la peur de tout et des problèmes tels que Vatileaks et la pédophilie. Avec François, on ne parle que de choses positives (...) avec le nouveau pape, on respire une atmosphère différente de liberté, une église plus proche des pauvres et moins problématique» (ndt: en substance, c'est bien ce qu'a dit Piero Marini)

Un air frais? De mauvaises odeurs? Des eaux marécageuses? Avec le Pape François, on ne parle que de choses positives? Ce sont des questions qui ne me laissent pas de paix. Chaque pape porte dans le ministère pétrinien son empreinte de nouveauté. Dans l'Église, il y a des loups déguisés en agneaux. Ils essaient de semer la zizanie, et la confusion dans les coeurs des simples.
Nous ne pouvons pas oublier la franchise avec laquelle Ratzinger a parlé à l'Eglise pour l'inviter à la repentance, au pardon. Il a été le premier pape à rencontrer les victimes de pédophilie. Benoît est resté à Madrid sous la pluie (ndt: la tempête!) avec des millions de jeunes à contempler Jésus dans l'Eucharistie. Les médias ainsi que certains secteurs de l'Église, voyaient en lui un ennemi à abattre. Jésus a subi le même sort. Il a été mis à mort parce qu'il a proclamé non pas la vérité des hommes, mais celle de Dieu . Et à présent, il est temps d'arrêter les comparaisons. L'Eglise ne se construit pas avec des chaussures rouges ou noires, elle n'est pas crédible que si le pape ne porte pas l'hermine. Le pape n'est pas pauvre s'il porte ou non l'anneau d'or ou d'argent.
Préoccupons nous de transmettre le trésor de la foi en évangélisant les hommes avec joie. La vérité de l'Evangile n'a pas à être proclamée à partir des intérêts personnels, autrement, on devient des mercenaires. Le Pape Bergoglio a mis en garde contre de telles attitudes. C'est ce qu'il a déclaré à la messe célébrée à l'occasion de l'ordination des nouveaux prêtres:

«Conscients d'être choisis parmi les hommes et constitués en leur faveur pour attendre les choses de Dieu, exercez dans la joie et la charité sincère l'oeuvre sacerdotale du Christ, uniquement attentifs à être agréable à Dieu et non à vous-même. Dispensez à tous cette Parole de Dieu que vous vous avez reçu avec joie. Rappelez-vous vos mères, vos grands-mères, vos catéchistes, qui vous ont donné la Parole de Dieu, la foi. Lisez et méditez assidûment la Parole du Seigneur, pour croire ce que vous avez lu, enseigner ce que vous avez appris dans la foi, vivez ce que vous enseignez. Et rappelez-vous aussi que la Parole de Dieu n'est pas votre propriété: c'est la Parole de Dieu. Participant à la mission du Christ, Chef et Pasteur, en communion filiale avec votre évêque efforcez-vous d'unir les fidèles dans une unique famille pour les conduire à Dieu Père par le Christ dans l'Esprit Saint. Gardez toujours devant les yeux l'exemple du Bon Pasteur, qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour tenter de sauver celui qui était perdu» (Pape François).

Je voudrais souligner où se trouve la «nouveauté» dont parlent avec enthousiasme les nouveaux défenseurs de la papauté. Serait-ce une joie différente de celle prêchée par les prédécesseurs? Serait-ce l'air frais? Les calomnies qui ressortent de sentiments personnels détruisent et obscurcissent le visage radieux de l'épouse du Christ.

Dans le prolongement du Magistère, je voudrais porter à votre attention deux brèves exhortation de Benoît XVI. D'une manière anonyme, je les ai fait lire à plusieurs personnes. Elles étaient enthousiastes. Dès que je les ai informées qu'elles étaient du Pape émérite, elles ne voulaient pas y croire. Elles pensaient qu'il s'agissait de déclarations du pape François (ndt: ou de l'idée que ces gens se font des deux: en réalité, il est impossible de confondre les deux papes, au moins par le style des discours!!). L'épisode nous fait comprendre comment nous sommes conditionnés constamment dans le «jugement»:

1. «N'ayez pas peur de paraître différents et d'être critiqués pour ce qui peut sembler être perdant ou passé de mode: ceux qui semblent plus éloignés de la mentalité et des valeurs de l'Évangile, ont un besoin profond de voir quelqu'un qui ose vivre selon la plénitude de l'humanité révélé par Jésus-Christ » (ndt: discours à Loreto, 2 septembre 2007, ici).

2. «Il existe une tendance dans l'exégèse qui dit: Jésus en Galilée aurait annoncé une grâce sans condition, absolument sans condition, donc également sans pénitence, une grâce comme telle, sans conditions humaines préalables. Mais il s'agit là d'une fausse interprétation de la grâce. La pénitence est grâce; c'est une grâce que nous reconnaissions notre péché, c'est une grâce que nous reconnaissions avoir besoin de renouvellement, de changement, d'une transformation de notre être. Pénitence, pouvoir faire pénitence, est le don de la grâce. Et je dois dire que nous chrétiens, également ces derniers temps, nous avons souvent évité le mot pénitence, il nous paraissait trop dur. A présent, face aux attaques du monde qui nous parle de nos péchés, nous voyons que pouvoir faire pénitence est une grâce. Et nous voyons qu'il est nécessaire de faire pénitence, c'est-à-dire de reconnaître ce qui ne va pas dans notre vie, s'ouvrir au pardon, se préparer au pardon, se laisser transformer. La douleur de la pénitence, c'est-à-dire de la purification, de la transformation, cette douleur est une grâce, car elle est renouvellement, elle est l'œuvre de la miséricorde divine.» (ndt: ici).

L'église, fondée sur le sang de Jésus mort sur la croix, ne doit pas prêcher ce que le monde veut entendre pour être applaudie, ou pire pour recevoir l'approbation de ceux qu'on dit "éloignés". Ce type de personnes restera toujours loin. Certes, comme le Bon Pasteur, elle a le devoir d'aller chercher «la brebis perdue» pour la conduire à la bergerie, dans l'enceinte de la famille de Dieu. La tâche de l'Église est de proclamer et d'annoncer le Christ ressuscité! Sa parole, son message, comme un feu brûlant, brûle le péché pour donner naissance à la grâce. Si les ministres de l'autel deviennent des fonctionnaires, le Christ est encore crucifié. Les portes de l'enfer ne prévaudront pas. Il faut passer dans le creuset de l'épreuve, sans crainte. A ce moment, nous entendrons les paroles de Jésus: «courage, c'est moi, n'aie pas peur» . Rappelons comment, au nom d'un «faux» dialogue, les églises du nord de l'Europe, ont été vidées de manière structurelle dans des proportions énormes. Bien qu'accueillant les instances du monde, les défections se multiplient.
Suivons le Christ, modèle de l'homme nouveau. Lui seul a les paroles de la vie éternelle!