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Michael Triegel, portraitiste du Pape Benoît

Il s'agit d'un des plus importants peintres figuratifs allemands contemporains, représentant de la "nouvelle école de Leipzig". Cet article est paru sur la section allemande de Radio Vatican, le jour de l'anniversaire du saint-Père Benoît. Traduction de Marie-Anne (19/4/2013)

A propos de l'artiste: www.galerie-blondel.com/selection/Triegel

Video du vernissage (en présence de Mgr Gänswein et de Mgr Müller, préfet de la CDF): http://youtu.be/LfIHyE-zXWI
Voir aussi ce compte-rendu en italien: www.mnews.it/2013/04/benedetto-xvi-ritratto-da-michael.html

Les portraits sont très étonnants (ou plutôt, ce qui étonne, c'est leur valorisation par l'entourage même du Pape, et le fait que le premier portrait - à droite ci-dessous - ait été choisi pour décorer l'Institut Benoît XVI à Ratisbonne), car pour moi, dans aucun des deux (malgré la maîtrise technique - la qualité du dessin, le superbe rendu des détails, comme la croix pectorale, l'anneau, les mains, le tissu de la soutane, le fauteuil... bref, l'artiste a un talent indéniable), il n'y a absolument rien qui rappelle l'expression de Benoît XVI, mais tout de ce qu'un nombre non négligeable de gens y ont vu (hélas...).
Même les rides ne sont pas réalistes (Benoît XVI n'a jamais eu de rides, ces derniers temps, son visage s'est simplement creusé, épurant, si c'est possible, ses traits.
C'est un portrait en miroir du peintre, plus que du sujet.
Ce qui est rassurant, malgré tout, c'est l'évolution du regard de l'artiste entre les deux oeuvres - peut-être parce que ce dernier a eu la gentillesse de le rencontrer?

Article original en allemand: de.radiovaticana.va/
Traduction de Marie-Anne:

Un nouveau portrait de Benoît XVI à Rome : c’est un portrait de l’homme et pas celui du pape.
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Depuis mardi on peut voir un nouveau portrait du pape allemand Benoît XVI à l’ambassade d'Allemagne près le Saint Siège à Rome.
Il a été réalisé par Michael Triegel, qui a déjà peint un portrait sur lui pour l’Institut Benoît XVI à Ratisbonne (éditeur des œuvres complètes de Joseph Ratzinger).
Ce nouveau portrait ressemble beaucoup à l’ancien mais pas tout à fait. Trieger avait fait des dessins et des études à partir de quoi il a réalisé un nouveau tableau.
Le premier a été critiqué, jugé trop réaliste, presque une caricature. Ce jugement pourrait être porté aussi sur ce deuxième tableau.
“Je suis conscient du fait qu’un bon portrait doit être toujours à la limite de la caricature parce qu’on doit exagérer un peu. Mais ici la caricature ne veut pas dire péjorative. Toutefois, il est indéniable qu’on ne cherche pas embellir la réalité. Il ne s’agissait pas de peindre une puissance de ce monde, ni une vedette de la jeunesse, mais un homme qui à l’époque du premier portrait avait 83 ans et qui est maintenant âgé de 86 ans. Du même coup je voulais me démarquer d'une société qui sans cesse met l’accent sur la jeunesse, l’innovation et le progrès. Je voulais montrer que la vieillesse aussi a sa valeur et son importance - même avec ses taches et ses rides ! - non seulement la jeunesse. “

Et il l’a peint comme il l’a vu. Et il l’a fait les deux fois comme il l’avait pensé et senti. Il y a tout de même une différence, c’est que sur le second tableau, Benoît XVI sourit, les traits de son visage sont devenus beaucoup plus doux.

“J’en étais moi-même étonné parce que cela n’a pas été prémédité. Cela peut venir du fait que lorsque je peins je ne travaille pas qu’avec ma tête sulement mais aussi avec mon subconscient, et sans doute mon regard sur lui a changé entre les deux réalisations."

Un voyage aux sources
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C’est Triegel lui-même qui a acheminé son œuvre jusqu’à Rome, pour l’ambassade. Ce voyage représente pour lui un retour aux sources. Après la chute du mur il a pu visiter enfin Rome et regarder tous les tableaux qui l’ont impressionné en tant que peintre et qui continuent à le guider.

- Ce voyage en voiture revête-t-il un caractère sentimental ?
- Oui, bien sûr. Il y a seulement 23 ans j’ai pu, après la chute du mur, arriver en Italie, avec une tente et 1000 DM dans la poche. Cela a été pour moi une seconde naissance dans le sens de Goethe. Ce voyage signifie pour moi que le cercle est bouclé ; avec ce tableau une partie de moi restera dans cette ville où j’ai tellement reçu en tant qu’artiste.

- Êtes vous devenu "un peintre de papes" ?

Il n’aime pas du tout cette appellation. Il a déjà fait 370 tableaux dont quatre autels, et seulement deux portraits du pape. Mais la question doit être posée : un jour pensera-t-il à peindre aussi le pape François ??

- Comme je n’ai pas tellement cherché à peindre le pape Benoît, je ne cherche pas non plus de peindre le pape François. Il y a sûrement de bons peintres en Amérique du Sud. Cela pourrait m’intéresser mais pour le moment je suis content d’être arrivé au bout de celui-ci."