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Tout devient clair

JL Restàn, résolument optimiste, commente la succession de moments intenses, dans le passé proche et le futur immédiat, qui marquent le début du pontificat de François. Traduction de Carlota (2/7/2013)

Texte original ici: www.paginasdigital.es

     

Tout devient plus clair

José Luis Restán
2/7/2013
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L’été qui commence dans l’hémisphère nord, prélude au torride « ferragosto » (vacances d'été autour du 15 août, en Italie) romain, ne fait pas peur au Pape venu du quasi-bout du monde.
La dernière semaine de juin et la première de juillet ont été prodigues en annonces et décisions : la nouvelle Commission pour l’IOR (ladite Banque du Vatican), l’annonce de l’encyclique Lumen Fidei (1) et le voyage à l’île de Lampedusa, où il priera lundi prochain à côté des immigrants retenus là-bas.
En ces jours se multiplient en outre les colloques avec des évêques du monde entier, en vue de la réforme de la Curie mais aussi du pourvoi d’importants sièges épiscopaux, et il ne faut pas oublier que s’approche aussi le premier voyage de son pontificat, cap vers un Brésil en ébullition, où l’attendent des millions de jeunes.
Et tout cela sans abandonner la prédication quotidienne à Sainte Marthe, puisque François pense que la situation requiert une présence directe, constante et incisive du Pape.

Samedi dernier il a présidé pour la première fois la fête des apôtres Pierre et Paul.
En suivant des chemins très différents, la Providence a voulu que les deux arrivent à Rome et y fassent couler leur sang pour la foi. Et le Pape a rappelé que pour cette raison « l’Église de Rome est devenue immédiatement et spontanément, le point de référence pour toutes les Églises éparpillées dans le monde. Non pas par le pouvoir de l’Empire, mais par la force du martyr, du témoignage donné au Christ ! Dans le fond c’est toujours et seulement l’amour du Christ qui génère la foi et qui pousse en avant vers l’Église ».
C’est un sillon dans lequel François a mis le soc et il ne pense pas l’enlever tant qu’il n’aura pas approfondi ce qui est nécessaire.
De nouveau, l’avertissement face à la tentation de chercher un appui et une consistance dans des constructions accessoires, ou bien pire, dans différentes idoles. Pierre et Paul ont dû aussi apprendre cela, comme nous devons l’apprendre aujourd’hui. Par exemple Pierre dut supporter la dure réprimande du Seigneur quand il prétendait l’empêcher de monter à Jérusalem pour être crucifié. « Quand nous laissons prévaloir nos idées, nos sentiments, la logique du pouvoir humain et nous ne nous laissons pas instruire et guider par la foi, par Dieu, nous nous devenons des pierres d’achoppement », rappelait François, c’est pourquoi l’Église ne peut pas s’appuyer sur autre chose que la foi.

La Commission pour l’IOR répond aussi à cette conviction. C’est ce qu’explique le souverain pontife lui-même dans le document par lequel il établit que « suivant l’invitation de notre prédécesseur Benoît XVI de consentir aux principes de l’Évangile à pénétrer aussi les activités de nature économiques et financières… et à la lumière de la nécessité d’introduire des réformes dans les Institutions qui aident le Siège apostolique, nous avons décider d’instituer une Commission Consultative pour l’Institut pour les Œuvres de la Religion qui recueille des informations ponctuelles sur la position juridique et sur les diverses activités de l’Institut afin de consentir, quand ce sera nécessaire, une meilleure harmonisation de ce dernier avec la mission universelle du Siège apostolique » (http://fr.radiovaticana.va).
Ainsi, quand François affirmait que le Saint Siège a besoin d’un institut financier « seulement jusqu’à un certain point » ce n’était pas pour rien. Dès lors nous allons voir comment et de quelle manière il convient d’en avoir un, pour qu’il serve exclusivement l’unique mission de l’Église.

Le travail de purification commencé dans tant de domaines par Benoît XVI trouve aujourd’hui une confirmation et une accélération, avec le style franc et expéditif de François. Et cela ne peut pas être un hasard que, peu de jours avant que ne sorte à la lumière l’encyclique Lumen Fidei (1), le Pape François, qui l’a complétée et paraphée, en assumant le « document fort » légué par son prédécesseur, ait voulu lui rendre un hommage significatif durant la prière de l’Angelus (http://www.vatican.va) : « …le Pape Benoît XVI nous a donné ce grand exemple. Quand le Seigneur dans la prière, lui a fait comprendre quel était le pas qu’il devait accomplir, il a suivi, avec un grand sens de discernement et de courage, sa conscience, c’est-à-dire la volonté de Dieu qui parlait dans son cœur. Et cet exemple de notre Père nous fait beaucoup de bien à nous tous, comme un exemple que nous devons suivre ».

Il nous vient à l’esprit ce coup de fouet du 11 février : « dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides transformations et secoué par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Évangile, il est nécessaire aussi d’avoir la vigueur tant du corps que de l’esprit…
« Il fallait une plénitude de force que nous voyons maintenant en acte.
Et il semble que tout devient plus clair.

Note (B)

(1) La première encyclique du Pape François intitulée Lumen Fidei sera publiée vendredi 5 juillet (VIS).

C'est la fameuse "encyclique à quatre mains", dont j'avais parlé à plusieurs reprises, qui devait sortir à l'automne, et s'intituler Fidem Servavi (cf. L'encyclique à 4 mains s'appellera “Fidem servavi” ).
Bref, tout était faux, dans les anticipations des vaticanistes. Mea culpa, de les avoir relayées. Cela m'apprendra.
Ces mêmes vaticanistes étaient très soucieux d'exclure le pape émérite de la paternité de l'Encyclique, expliquant même que François allait profiter de la période des vacances pour "y travailler" et le cas échéant y faire des ajouts.
Le délai si bref prouve que ce n'est pas le cas. Ce qui nous assure que le texte à sortir sera - à l'exception, peut-être, du titre - l'oeuvre de Benoît XVI.
Une nouvelle preuve de continuité....