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Une affaire de gros sous

L'étrange affaire du blocage des terminaux de paiement par carte bancaire au Vatican (17/6/2013)

>>> Du même auteur, à ce sujet: benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/vatican-contre-reste-du-monde-la-guerre-continue
>>> Et aussi: Saint-Pierre n'avait pas de compte en banque

     

Les ventes en ligne de timbres et de pièces de monnaies arrêtées pendant des mois.
Le blocage des cartes de crédit coûte au Vatican des millions d'euros.
Maria Antonietta Calabrò
Corriere della sera, 16 juin 2013
Ma traduction
(Raffa)
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Il est bien connu que pour les collectionneurs du monde entier, l'occasion du «Siège Vacant» est toujours une opportunité très appréciée pour commander des timbres et des pièces de monnaie du Vatican. Et puis la dernière fois, l'évènement tellement exceptionnel de la démission de Benoît XVI en faisait une occasion pour laquelle il n'y avait qu'un adjectif: «historique». Cela, entre autre, aurait donné au Saint-Siège la possibilité de remplir les caisses éprouvées par la crise économique, compte tenu du nombre énorme de commandes en cours, et du caractère exceptionnel de la situation.

Mais les commandes pour les timbres et les pièces du Vatican se font presque pour moitié en ligne, avec l'achat grâce aux cartes de crédit. Ceux qui ont cherché des timbres en ligne ont reçu, depuis la fin février, un message bien décevant: autrement dit que le système d'acceptation de la carte de crédit ne fonctionnait pas, et que les commandes ne pouvaient être effectuées.Et ceci, malgré qu'ait été communiqué par le Vatican, dès la mi-février, que le blocage de l'utilisation des cartes de crédit imposée à partir du 1er Janvier par la Banca d'Italia, pour inadéquation aux contrôles anti-blanchiment, avait été résolu.
En réalité, l'impossibilité d'acheter en ligne a duré pendant cinq bons mois: jusqu'au 27 mai, en ce qui concerne les timbres et les monnaies. Mais l'achat depuis chez soi - par exemple - des billets pour les ouvertures nocturnes, en été, des Musées du Vatican, ou l'achat de livres d'art «on line» ont connu jusqu'à fin mai une série de problèmes.

Si tout est désormais rétabli, pour les timbres et les pièces de monnaie, «le mal est fait», et il est d'une certaine façon irréparable, a expliqué l'Associated Press, repris par le Washington Post. «L'Office numismatique est en retard de plusieurs mois, avec un carnet de commande jusqu'en novembre»
Donc, le blocage des cartes de crédit au Vatican a été beaucoup plus long et coûteux que ce que l'on pouvait penser. Personne ne se hasarde à une quantification exacte: mais il pourrait s'agir de dizaines de millions d'euros. Vu que cela a concerné toutes les activités du petit Etat-Cité.
Par exemple, les soldes hivernaux dans l'espace du Gouvernorat ont été lourdement touchés: les clients ne pouvaient certes pas se présenter avec des centaines d'euros en liquide pour acheter: Habituellement, en effet, surtout durant les soldes, on paie par carte de crédit, étant donné que l'on a tendance à dépenser un peu plus pour profiter des offres. Et même quand, dans un second temps, les cartes ont été réactivées, les cartes italiennes acceptées étaient uniquement celles du circuit européen VPay.

La Banca d'Italia n'a pas voulu commenter cette limitation. Le Vatican avait annoncé que la Société suisse Aduno Group avait rétabli le service le 12 février (ndt: Benoît XVI a annoncé sa démission le 11 !!!). Mais alors, seuls les terminaux des points de vente ont redémarré. Les ventes électroniques, le e-commerce sont tout autre chose, et il a fallu cinq mois, jusqu'à la fin mai, pour adapter les interfaces web des différentes réalités commerciales avec les terminaux d'Aduno, delon un porte-parole d'Aduno Karin Broder.

Le précédent titulaire du service, la Deutsche Bank Italia, filiale italienne de la Deutsche Bank, et comme telle soumise au contrôle et aux directives de la Banca d'Italia, depuis de nombreuses années n'avait pas demandé, et donc pas obtenu, l'autorisation nécessaire pur installer les POS (point of sale). Le motif a été communiqué par la Banque d'Italie le 6 décembre 2012: que le Vatican n'est pas considéré comme pays «équivalent» en termes de blanchiment.
Quatre ans pourraient encore s'écouler (jusqu'à la fin de toute la procédure d'adaptation aux standards internationaux) jusqu'à ce que le Saint-Siège et la Cité du Vatican soient reconnus «équivalents» par l'Italie.