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Une pasteur épiscopalienne devenue catholique

après celle luthérienne, un autre témoignage de conversion. Traduction de Carlota (11/4/2013)

Cf. Une pasteur luthérienne devenue catholique

Image ci-contre: Linda Poindexter

     

Je vous adresse là encore un témoignage formidable d’une femme qui en plus d’être pasteur occupait une place dans la haute société mondaine de son pays, les Etats-Unis… à partir d’un article en espagnol de Javier Lozano de Religión en Libertad (voir www.religionenlibertad.com) et d’autres articles en anglais mentionnés plus bas.
(Carlota)

     

La conversion est un processus intérieur dans lequel on arrive à la certitude que tu vas réellement vers quelque chose de meilleur. Toutefois l’arrivée à l’Église Catholique n’est pas toujours facile pour celui qui franchit le pas du fait de toutes les circonstances qui peuvent entourer cette conversion. Et si l’on n’est pas d’accord qu’on en parle à Linda Poindexter qui, après des années de discernement à embrasser le catholicisme non sans avoir auparavant dépassé quelques difficultés.

Cette Nord-Américaine était l’épouse de l’une des plus importantes personnes des EU, le contre-amiral John Poindexter, conseiller de la Sécurité Nationale sous Ronald Reagan, puis plus tard sous George W. Bush, directeur du Bureau des Projets de Recherche Avancée du Pentagone. Mais à cela il faut ajouter un important détail : Linda était pasteur épiscopalienne (ndt les Anglicans des Etats-Unis) au moment de sa conversion au catholicisme.

Des motifs variés l’ont amenée peu à peu vers l’Église. La figure de la Vierge, l’Eucharistie, le concept de l’autorité et le fait qu'elle n'aimait pas la façon dont les questions morales étaient menées, dans sa confession religieuse, par rapport à l’avortement ou à l’ordination des homosexuels, ont été des points culminants

Pasteur épiscopalienne
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Elle avait été ordonnée pasteur en 1986 parce qu’elle avait le souci d’aider d’une manière plus active dans sa communauté. Durant 13 années elle a exercé ce ministère. Cependant déjà à ces moments-là elle avait commencé à évaluer certaines circonstances de ses frères catholiques. Quand elle a été ordonnée : « je me suis trouvée face à des obligations contradictoires : les besoins de ma famille et ceux de ma communauté. C’était difficile pour moi de veiller à l'une et à l'autre. Mes enfants ne vivaient plus à la maison mais je me rendais compte que la maternité ne finit jamais. Quand sont arrivés les petits-enfants, cela a été dur de ne pouvoir être avec eux. Là j’ai commencé à comprendre la logique du célibat sacerdotal comme une authentique bénédiction de Dieu ».

De la même façon, Linda se sentait fière de « pouvoir décider en [toute] indépendance de ce qui est doctrinal » car « je rejetais l’idée de recevoir l’interprétation de la Parole de Dieu d’une personne ou d’une institution » (ndr je comprends par rapport à l’Église catholique, son pape et le magistère).

Ses réticences sur les questions morales
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Sa pensée a changé peu à peu après avoir observé comment son église changeait. « J’ai vu que la Convention de l’Église épiscopalienne se trouvait toujours contre une quelconque législation restrictive de l’avortement » (ndt: je comprends que les « doctrines » des épiscopaliens, comme pour également les anglicans, pour ne citer qu’eux, se font au cours de Conventions, réunions institutionnelles, où l’on procède à un vote des membres de cette église), et elle a été très préoccupée « par une église qui ne censurait pas ouvertement l’assassinat des enfants innocents ».
Peu à peu cela a généré en elle des questions morales auxquelles elle ne parvenait pas à réponde. « Au début je soutenais d’une manière erronée que je ne pouvais imposer à personne ma propre morale, mais j’ai commencé à me rendre compte que l’avortement est toujours contraire au vouloir de Dieu », affirme Linda Poindester. Elle ajoute, de même, qu’elle est arrivée à cette conviction grâce au témoignage de l’Église Catholique et son engagement pour la vie. « Souvent je rendais grâce à Dieu pour le témoignage tellement cohérent de l’Église Catholique sur les questions de morale et de doctrine et j’ai commencé à ressentir un énorme respect pour le Saint Père et à prier pour lui ».

Ses visites en cachette à l’église catholique
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Arrivée à ce point, elle a perdu la paix et a eu besoin de la retrouver. La prière n’était plus possible où elle travaillait. « J’étais affecté à une paroisse (comme pasteur) et il m’était difficile de prier sur le lieu même de mon travail (*). Il y avait une église catholique à quelques minutes et j’avais l’habitude d’y aller prier. Je me mettais un cache-nez pour cacher mon col. Je me rappelle avoir ressenti un vague désir, presque une aspiration : Fasse qu’un jour je puisse être catholique ».
Dans l’église, en entrant « j’ai fait la génuflexion et je me suis agenouillée pour prier. À partir de ce moment j’ai ressenti une paix et un bien être énorme. Je me suis demandé si je devais me faire catholique ». Peu à peu ses visites à cette église se sont faites plus fréquentes. « J’allais en cachette à la messe de midi et j’étais en train de m’amouracher du catholicisme ».

La Vierge et le Catéchisme
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Dans ce cheminement elle a été aidée comme tant d’autres convertis par l’œuvre du cardinal John Henry Newman, qui a fait le même chemin qu’elle. Très vite aussi elle a ressenti la Vierge Marie comme une mère. « J’ai acheté différents livres sur la Vierge et il m’est venu l’idée de prier le Rosaire. Cela m’a fait un grand bien », se rappelle maintenant Linda Poindexter.

De là elle est passée au stade de la connaissance réelle de la foi catholique alors qu’elle était encore pasteur épiscopalienne. « J’ai acheté un catéchisme catholique. Quel grand cadeau que cette exposition tellement claire de la foi ! ».
Sa conversion était en marche. « J’ai commencé à assister à la messe une à deux fois par semaine et je continuais à lire, prier et réfléchir sur ma possible conversion. Les dimanches je continuais à aller avec mon mari à l’église épiscopalienne, mais la liturgie m’ennuyait. Je ne sentais aucune dévotion.

« Une pluie de grâce » à la Veillée Pascale
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Le moment clef s’est produit à l’Avent 1998, durant lequel elle est allée à la messe tous les jours et « j’ai expérimenté une pluie de grâce ». La décision était prise. Linda Poindexter a été reçue dans l’Église Catholique à la Veillée Pascale 1999. Deux ans plus tard son mari est devenu aussi catholique.

Linda a laissé le sacerdoce (ndt comprendre son état de pasteur épiscopalienne) et est devenue une laïque dans l’Église Catholique. Elle a pu être de nouveau une grand-mère et jouer un nouveau rôle dans l’évangélisation. Mais maintenant elle profite d’une manière extraordinaire de l’Eucharistie, « une présence réelle du Christ, si évidente… ».

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Notes de traduction

(*) Je vois ici dans l’une de ses « interviews » en anglais, bien le verbe « to work », travailler, utilisé. Je ne sais s’il faut dans l’esprit de Linda, y trouver un sens plus complet, mais pour nous catholique, cela fait vraiment très terme ONG qui ne correspond absolument pas à celui de sacerdoce que nous employons habituellement. Le document en lien permet aussi de voir comment John et Linda Poindexter ont choisi leur église, - non pas exclusivement le lieu physique, mais aussi communauté ecclésiale : Ils se sont mariés à la chapelle de l’École Navale (épiscopalienne). « John a été élevé comme méthodiste, donc nous avons envisagé plusieurs églises quand nous nous sommes mariés et nous sommes rapidement fixés sur l'Église épiscopalienne, principalement pour le côté liturgique de l’Adoration » - je comprends ce qui est en dehors des lectures des Évangiles et des sermons).
Par ailleurs sur zénit version anglais – en 2001, un article était consacré à Linda Poindexter – voir ici .
Peut-être que la conversion de cette dame a été évoquée sur des blogs français à la même époque.