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13 mars 2013 (II)

"Du berger allemand au pittbull américain": Un article paru sur le site Papale Papale qui étudie les racines des attaques contre l'Eglise, et imagine l'élection comme Pape du cardinal Dolan. Deuxième partie: "Le sport préféré des intellectuels? Bafouer le catholicisme". (20/8/2013)

>>> 13 mars 2013 (I)

     
Deuxième partie
Le sport préféré des intellectuels? Bafouer le catholicisme.

Pour comprendre ce qui s'est passé durant ces huit dernières années qui ont probablement été le "chant du cygne" d'une certaine vision sécularisée et sécularisante de l'Eglise catholique, qui voit les prêtres plus dans le rôle d'"assistantes sociales" que de pasteurs d'âmes, et le futur vers lequel nous nous dirigeons comme Eglise-Ecclesia, il est bon de faire un pas en arrière dans le temps, à la recherche de ces racines idéologiques qui ont engendré le fiel qui s'est déversé sur le Pape pour atteindre l'Eglise.
Le prix Pullitzer de poésie, l'américain Peter Vereck, écrivait en 1959: "l'anticatholicisme est l'antisémitisme des intellectuels". Dit avec les mots d'aujourd'hui, nous pouvons affirmer que l'unique antisémitisme, entendu comme xénophobie "politiquement correcte" est actuellement l'anticatholicisme. Cette attestation de conflit armé permanent contre l'Eglise, est confirmée quotidiennement par ce que l'intelligentsia dominante, à travers les médias, fait parvenir démagogiquement au "peuple ignorant, au point que le Vatican s'est vu contraint récemment à rappeler à l'ordre la presse, pour ingérence indue dans les affaires de l'Eglise.

D'autres confirmations viennent d’incursions vulgaires de pseudo-comiques ou pseudo-intellectuels, souvent en position de premier plan dans le panorama de l'information et de l'édition, national ou international, qui frappent l'Eglise et ses représentants, et rencontrent malheureusement le consensus jusque chez les personnes consacrées, au point que certaines d'entre elles se montrent à la télévision, singeant les pseudo-comiques et intellectuels, et critiquant de manière indécente la rigueur du magistère de l'Eglise sur certains thèmes
Entre autre, nous en sommes arrivés au point absurde que ces comiques et pseudo-intellectuels se font la course à celui qui les sortira les plus grosses, discutant de choses qu'ils ne connaissent pas, même superficiellement, dont ils ignorent même l'élémentaire A-B-C, répandant des nouvelles déformées, sinon complètement fausses sur l'Eglise, le pape et même, hélas, la doctrine catholique et la foi chrétienne.

Les chaussures Prada? ...

Quand un bobard veut devenir vérité
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Il est de fait que - pour donner un exemple terre-à-terre, malgré les informations pointues, voire trop minutieuses pour mes goûts, concernant l'habillement passé et futur du Pape émérite, les sagaces intrigants n'ont pas cessé d'ironiser sur les fameuses chaussures de Prada qui n'étaient pas de Prada, comme expliqué récemment à de multiples reprises par les mêmes chroniques minutieuses, comme si cette information qui démentit cette "légende" ridicule, n'avait pas existé, n'avait jamais été divulguée.
Légende qui, entre autre, s'est révélé une excellente opération de 'guérilla marketing' (technique ce marketing qui exploite une critique négative pour faire la publicité d'une marque ou d'un produit), pour la fameuse marque milanaise de "fashion", parce qu'elle a envahi pendant des années les réseaux sociaux et les médias sans aucun coût pour la "maison de mode" milanaise".
La "légende" puérile des chaussures de Prada est la preuve faite que notre société est désormais devenue un "melting pot" de fausse information, marqué par une absence chronique d'approfondissement, de vraie connaissance, qui engendre l'ignorance. La connaissance, aujourd'hui, se forme à travers des slogans que nous faisons nôtres, partageant non pas tant le contenu que la seule forme extérieure du message, sans approfondir ce qui préside à cette annonce.
Nous déléguons à l'extériorité du slogan, ou pire encore, au "look" du testimonial , ou au crédit que nous donnons au "media" qui diffuse le message, la tâche de déterminer nos orientations, nos convictions, nous nous approprions des idéologies et des croyances qui sont représentées synthétiquement et superficiellement par n'importe qui, que ce soit une personne physique ou un "groupe d'appartenance" à notre convenance, en qui il nous semble nous reconnaître.

Tel est le genre d'information que nous avons importée d'outre-océan, des USA, en même temps que beaucoup d'autres us et coutumes: une information rapide et superficielle, qui survole les nouvelles sans les approfondir, sans leur donner suite, parce que l'important, ce n'est pas la nouvelle, l'information, l'important, c'est la nouveauté, c'est le scoop!! D'abord, ce sont les Etats-Unis qui ont importé la culture de l'Europe, mais à partir de la première moitié du XXe siècle, et ensuite avec le boom de l'après-guerre, une inculturation en sens inverse a commencé, nous nous sommes américanisés, commençant à boire une sorte de potion qui, au cours des années, a effacé nos racines culturelles catholiques pour les transformer en racines "liberal", protestante.
Une contre-contre réforme, donc. Et nous, catholiques, nous pensions avoir circonscrit les réformistes dans quelques pays d'Europe du Nord, et à l'inverse, nous avons retrouvé le problème chez nous, sous un autre aspect, bien plus subtil car masqué par la démocratie démagogico-médiatique; cette démocratie, comme l'écrit justement Pieter Viereck, qui prêche la liberté sans préjugés envers aucune catégorie, sociale, de race ou de croyance, mais maintient intact le préjugé envers l'Eglise catholique.

L'athée anglo-saxon qui admettait:

... je n'ai pas honte du tout de m'en prendre à l'Eglise catholique
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En ce sens, nous pouvons aussi citer sans crainte de démenti un autre anglo-saxon, le journaliste et écrivain, et aussi faiseur d'opinion de premier plan Christopher Hitchens, anticlérical fameux, ennemi juré de l'Eglise, critique très acerbe de Mère Teresa et de son œuvre, qui a dit: "il existe, pour les motifs les plus variés et irrationnels, d'innombrables préjugés: homophobie, antisémitisme, racisme, tous doivent être condamné, mais l'unique préjugé qui continue en revanche à être promu par les gens instruits des milieux influents est celui contre le catholicisme".
Cet aveu de culpabilité de ce type de pensé "intellectuelloïde" dont Hitchens a été l'un des représentants essentiels, lui a été arraché au cours d'un débat fameux et enflammé par William "Bill" Donohue, professeur de sociologie et président de la "Catholic League for Religious and Civil Rights".
Comme cela se passe habituellement quand les athéo-laïcistes n'ont plus d'arguments, ils s'attaquent aux stéréotypes habituels, et Hitchens continuait d'accuser Donohue d'être un "bigot obscurantiste", mais il n'a pu nier, face à la montée de la discussion cette réalité indéniable, que le préjugé contre l'Eglise catholique non seulement n'est pas condamné par l'intelligentsia dominante, à l'instar de tous les autres préjugés, mais qu'il est même promue par celle-ci, comme si l'Eglise était une sorte de cancer de la société.
Tout de suite après cet aveu, Hitchens tenta une sorte de réaction, affirmant d’un ton cassant: "je dois dire, pour l'amour du débat, que quand dans ce pays (les USA) la religion est mise en accusation, l'Eglise catholique et impliquée davantage que sa quote-part de responsabilité. Peut-être que j'y suis aussi pour quelque chose, mais je n'en ai absolument pas honte". .
Hitchens a été l'un des opinionistes les plus influents des dernières décennies, prototype de cette pensée liberal, atéo-laïciste, de matrice illuministe (des Lumières) et franc-maçonne, de la nouvelle culture ‘stars and stripes’ (ndt : allusion au drapeau américain) qui, au terme de la seconde guerre mondiale, a envahi le monde, faisant sienne l'idée marxiste que "la religion est l'opium des peuples", décidant que l’heure était venue de déclencher l'ultime offensive contre la religion en général, et en particulier contre l'Eglise catholique.

La (désastreuse) pensée théo-liberal (*)

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Cette pensée - typique des Etats-Unis - qui, en apparence seulement, semble n'avoir aucun rapport avec l'idéologie communiste, idéologie bannie dans ce pays au temps de la guerre froide, est au contraire clairement liée (à mon avis) à la pensée protestante importée en Amérique du Nord par l'Europe, avec la colonisation initiée par les "Pères-pélerins". Pensée protestante qui autorise un rapport beaucoup plus "liberal", dans le sens relativiste du mot, avec le Dieu chrétien, relativement au rapport qu'a un catholique, se transformant ainsi en une pensée: "théo-liberal", ou "théo-relativiste".
Le nôtre, celui chrétien, est un Dieu: Père, Amour et Miséricorde. Père, parce que créateur. Amour parce qu'il engendre par amour pur, sans aucun opportunisme, et Miséricorde parce que, toujours par amour pur, il s'est fait crucifier pour "prendre sur lui le péché du monde", et sauver ses créatures. Mais il est aussi un Dieu juste, et comme tel, il ne peut être ni interprété ni évalué en une sorte de contre-jugement fait en propre.
La pensée "theo-liberal" tend au contraire à s'auto-justifier, de manière totalement autoréférentielle, comme dans une sorte de psychanalyse freudienne, plus que se reconnaître fils de Dieu; et comme par hasard, c'est justement des Etats-Unis qu'est arrivée la psychanalyse de consommation courante. Les protestants ne reconnaissent pas le Sacrement de la Réconciliation que le prêtre catholique administre dans la Confession, parce qu'ils ne reconnaissent pas la médiation de l'Eglise, mais ils voient dans le rapport direct avec Dieu, sans intermédiaires, la voie du Salut: chose qui représente une évidente exagération interprétative de l'Evangile, c'est-à-dire de la Parole de Dieu, puisque c'est l'homme, comme Jésus l'a souligné à maintes reprises, très accommodant avec ses péchés, qui est toujours prêt à renvoyer à demain le repentir.
Cette pensée athéo-liberal, théo-liberal ou théo-relativiste, a trouvé au fil des années et avec une accélération vertigineuse après la chute du mur de Berlin, un "habitat" accueillant dans l'intelligentsia post-communiste, ex-soixante-huitarde et gauche-caviar de ces pays européens à majorité catholique qui étaient le rempart contre le communisme athée. Et cette pensée a malheureusement aussi contaminé des hommes d'Eglise, convaincus ainsi d'en construire une plus adaptée aux exigences du monde moderne, sans penser que ce n'est pas l'Eglise qui doit s'"humaniser", mais c'est l'homme qui doit se "diviniser".
Entre autre, il s'est agi d'une forme pure et simple d'inculturation, qui s'est désormais transmise d'une génération à l'autre, et a ouvert une brèche justement dans le milieu où l'inculturation se transmet: la famille. Le credo de cette nouvelle religion, commencée avec la libération sexuelle des hippies, abordant ensuite l'avortement et le divorce pour arriver aujourd'hui au "mariage gay" est devenu partie intégrante de notre culture sociale, à la face de cette culture catholique qui était le fondement de notre société.
Il faut dire aussi que l'œuvre de démolition de nos racines culturelles a été assez aisée, parce que l'Eglise a réagi avec une excessive modération, avec une voix étouffée, comme c'est dans son caractère.
L'exemple le plus significatif de cette défense faible et étouffée fut le Pontificat du grand et incompris Paul VI, qui fut investi en plein par le tsunami idéologique et d'inculturation de la pensée "liberal".

Note:
(*) "Liberal" est en anglais dans le texte.

A suivre....