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Bataille de prélats par médias interposés

Dans le quotidien bavarois Passauer Neue Presse, Mgr Müller répond à son confrère allemand, le cardinal Reinhard Marx. Il recadre les rebelles de Cologne. Et envoie un petit coup de griffe à l'ineffable Küng (13/12/2013)

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Müller s'explique en bon allemand aux rebelles de Munich et de Cologne
Sur la communion aux divorcés et l'élection des évêques, rien à faire, dit le gardien de la foi dans une interview. Kasper n'est pas d'accord.
http://www.ilfoglio.it/soloqui/21063
Matteo Matzuzzi
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Aucun désir de bloquer le débat, loin de là. Mais l'enseignement du Christ et de l'Église ne peut pas être objet de discussion. C'est la réponse que le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr Gerhard Ludwig Müller, donne au Cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, qui l'avait critiqué pour ses affirmations sur la pastorale matrimoniale. Il y a quelques semaines, en effet, lors d'une rencontre des évêques de Bavière, Marx avait déclaré que personne, et encore moins Müller, ne pourrait tronquer la confrontation sur toutes les questions inédites qui seront au centre du Synode prévue pour l'automne prochain à Rome.

Tout d'abord, la possibilité que les divorcés remariés soient admis aux sacrements.
«Le credo religieux ne doit pas être confondu avec un programme de parti, qui peut être développé et interprété selon les souhaits des membres ou des électeurs de cette même formationi politique», a déclaré le deuxième successeur de Joseph Ratzinger à l'ex- Saint-Office dans une interview au journal Passauer Neue Presse, rapporté également par l'agence catholique allemande kath.net (1). «La responsabilité pastorale - a ajouté Müller - doit toujours être fondée sur la saine doctrine».

L'enseignement de l'Église ne peut pas être mis de côté, même lorsque l'on invoque la miséricorde pour effacer les péchés et justifier des pratiques contraires à la volonté de Dieu (ainsi que Müller a défini, dans un article paru dans L'Osservatore Romano en Octobre dernier, la possibilité qu'un divorcé et remarié accède la communion, comme cela est concédé par les églises orthodoxes).
Le préfet de la Signature apostolique, le cardinal américain Raymond Leo Burke est venu lui prêter main forte: «Müller n'a pas fait connaître son opinion personnelle, mais il a rappelé l'enseignement de l'Église, qui ne peut être changé. Répandre l'idée qu'il y aura un changement radical, et que l'Eglise cessera de se conformer à l'indissolubilité du mariage est erronée, et très périlleuse».
Et pourtant, justement hier, dans une interview publiée sur Die Zeit, le cardinal Walter Kasper s'est dit sûr que les divorcés remariées pourront bientôt accéder à aux sacrements: «Ce qui est possible avec Dieu, c'est à dire le pardon, doit également s'appliquer à la église».

Müller a également précisé que la proposition des trente prêtres et diacres de Cologne, d'ouvrir également aux laïcs la procédure pour l'élection du nouvel évêque, ne doit pas se faire. Si cette initiative est adoptée, a-t-il dit, on courrait le risque invoquée à plusieurs reprises par Bergoglio, de concevoir l'Église comme «une organisation composée d'hommes». La nomination d'un évêque, au contraire, n'a rien à voir avec les «luttes de pouvoir, répartition du pouvoir et conquête du pouvoir par les factions idéologiques restreintes qui détruisent l'unité de l'Eglise. L'évêque est élu par le Christ et constitué tel par l'Esprit Saint».
Donc, pas question d'urmnes et de bulletins de vote pour choisir son évêque préféré. On suivra les procédures habituelles, qui incluent le vote du chapitre de la cathédrale. Tant pis si, parmi ceux qui voient dans la renonciation du conservateur cardinal Joachim Meisner l'occasion révée de donner un coup de barre progressiste à la riche Cologne, il y a aussi Hans Küng.

Le théologien suisse qui s'est insurgé contre la nomination de Müller à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le qualifiant de «Katastrophe», a revu dans les dernières déclarations du gardien de l'orthodoxie catholique, l'attitude du préfet Ratzinger, son obsession. Au point d'avertir François du risque d'avoir «un Pape de l'ombre». Une théorie qui amuse Müller: «Quel plaisir de voir encore comment Hans Küng, dans sa vieillesse, est plein d'enthousiasme pour le successeur du Christ et chef visible de toute l'Eglise, comme le dit Vatican II».

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(1) L'article original en allemand est ici: http://kath.net/news/44097
Il semble que l'affaire de l'évêque de Limbourg, dit "bling bling" (ce n'est évidemment pas moi qui l'appelle ainsi) n'est pas sans rapport avec la guerre larvée qui se joue actuellement dans l'Eglise d'Allemagne.