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L'hommage du cardinal Schönborn à Benoît.

Il est intervenu lors de la présentation du livre de la vaticaniste Giovanna Chirri, "L'ultima parola". Il dit de très belles choses... et d'autres qu'il aurait peut-être pu garder pour lui. (14/12/2013, mise à jour le 15)

>>> Du discours de Benoît XVI à Fribourg: benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/continuite-mondanite-de-leglise

A propos...

Benoît XVI vu de près Dans RV en italien, une interviewe de Giovanna Chirri, la journaliste qui se prévaut d'avoir été la première à annoncer la renonciation du 13 février (6/12/2013)

La dernière parole La journaliste de l'agence ANSA, qui a été la première à diffuser la nouvelle du renoncement de Benoît XVI, vient de raconter son expérience dans un livre. Le premier chapitre est publié sur l'OR (13/11/2013)

     

Le cardinal Schönborn: Dans le discours de Benoît XVI à Fribourg, en Septembre 2011, il y a le programme du pape François, avec un appel à l'Église au détachement du monde
Salvatore Izzo
AGI
11 Décembre
(Via Raffa)
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«Dans le discours de Benoît XVI à Fribourg, en Septembre 2011, il y a le programme du pape François, avec un appel à l'Église au détachement du monde», a dit le cardinal de Vienne, Christopher Schönborn, lors de la présentation du livre «L'ultima parola» de la Vaticaniste Giovanna Chirri.

«Tout ce que Benoît XVI a dit à Fribourg se lit comme le programme du Pape François. Peu de penseurs ont donné comme Benoît des indications sur comment se comporter dans un monde sécularisé, vivant dans une diaspora semblable à celle des Juifs, qui ne doit pas nous faire peur», a souligné le cardinal dominicain qui a également fait un test parmi les personnes présentes, à qui il a demandé de qui étaient les mots «sur la tendance contraire à l'Evangile d'une Église satisfaite d'elle-même», qui s'est «installée dans son institutionnalisation, ignorant l'appel à être ouvert à Dieu et au prochain».
«Ces mots sont du Pape Benoît, tellement critiqué, mais aujourd'hui, tout le monde les attribue à François, l'homme de l'année», a dit Schönborn, pour qui «entre Benoît et François, il y a une simplicité vraiment chrétienne. On peut dire une amitié» (??).

«Après la démission - a raconté le cardinal Schönborn - j'ai rencontré Benoît une seule fois (!), le 1er Septembre dernier, à la messe qu'il a célèbrée pour ses anciens élèves, alors que pour la première fois en 33 ans il ne participait pas à leur rencontre. «Mais cela reste un cas unique - a-t-il ajouté - celui d'un professeur qui fait chaque année une réunion avec ses étudiants».

«Ce jour-là, j'ai vécu l'expérience singulière de rencontrer l'un après l'autre deux Papes. Benoît, je l'ai trouvé serein, et il a prononcé a braccio une homélie prête à imprimer».


A côté des doux souvenirs, toutefois, le cardinal Schönborn a également rappelé les moments difficiles du pontificat de Joseph Ratzinger, lançant ce soir encore une critique très dure contre le cardinal Tarcisio Bertone, ex-secrétaire d'État, à propos du cas Williamson, c'est-à-dire la levée de l'excommunication des évêques lefebvristes en décidant d'ignorer les déclarations criminelles niant l'Holocauste de l'un d'eux.

«La communication interne du Saint Siège - a accusé Schönborn - était catastrophique, et le pape en a tiré une conclusion terrible dans la lettre à tous les évêques, qui reste un chef-d'œuvre. Mais je me demande - a-t-il insisté - pourquoi personne n'a pris sur ses épaules le désastre qui est arrivé. Du responsable direct de ce dossier jusqu'au secrétaire d'État, quelqu'un aurait dû prendre cette responsabilité, qui n'était certainement pas celle de Benoît XVI. Et lui s'est adressé à tous les évêques du monde. Et cette communication dit beaucoup sur de Joseph Ratzinger, de sa part, il n'y a pas de stratégie. Ce qui compte, c'est la vérité qui apporte la lumière et la clarté et qui sait s'imposer d'elle-même. De cela, nous pouvons tous apprendre, cardinaux et journalistes».

Schönborn s'est aussi demandé la cause d'«une telle incompréhension en Allemagne: ils avaient écrit - dit-il -. "nous sommes pape (wir sindt Papst)", mais peu de temps après, ils ont eu honte de lui (ndt: ce ne sont pas les mêmes!!).
A ce propos, il a révélé que «lors du conclave de 2005, le fait que Ratzinger était allemand n'a jamais eu de rôle, ce fait n'est jamais venu en débat, à ma connaissance».

«Au séminaire de Freising, où il étudié, dans la bibliothèque, il n'y a pas un seul livre de Joseph Ratzinger. Dans la bibliothèque de la cathédrale où il a été ordonné, non plus. C'est douloureux. C'est le résultat de l'ignorance: c'est l'orgueil de ne pas voir la grandeur de Ratzinger, mais le fait qu'il n'en ait jamais ressenti d'amertume fait partie de son chemin et de sa grandeur».

« Mais - a observé le cardinal, en rappelant le titre du beau livre de Giovanna Chirri, "l'ultima parola" -, le dernier mot n'a pas encore été donné».
Et le témoignage d'un homme d'une telle intelligence, un géant, dont ce n'est pas un hasard s'il a conquis la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Afrique et le Liban, cette humilité alliée à une immense intelligence ne peuvent pas rester ignorées.
Au XXe siècle, même si Balthasar est l'auteur d'une oeuvre gigantesque, lui seul a la qualité d'un maître qui dure pour toujours. Seul Ratzinger a la stature d'un classique qui pourra rester comme Augustin et Anselme».

Mise à jour

15/12/2013

Je constate (grâce à Teresa) que l'information est reprise sur le site Vatican Insider, sans signature, sinon celle "La Rédaction" (!!).
Il y est question uniquement de cuisine vaticane, et de basses attaques contre le cardinal Bertone. Mais l'essentiel est soigneusement passé sous silence.
Pas un mot de l'éloge de Schönborn à son Maître le Professeur Joseph Ratzinger, pas un mot de la paternité revenant à ce dernier de ce qui est devenu un slogan de son successeur, "la démondanisation" de l'Eglise, expliquée magistralement par Benoît XVI dans le discours de Fribourg.

Sans doute est-ce gênant pour la nouvelle Pravda qu'est devenu Vatican Insider.... dont l'information est décidément de plus en plus partisane, de plus en plus religieusement correcte... et de moins en moins intéressante. Heureusement, il y a d'autres sites pour s'informer!

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