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La réforme de la Curie...

vue par Angela Ambrogetti. Il n'est même pas besoin de lire entre les lignes pour percevoir ses doutes, légitimes (1/10/2013)

Réellement, il suffisait que le pape vive à Sainte Marthe pour que tout fonctionne à merveille et que des légions de catholiques sentent l'Église comme une mère aimante?

Le chirographe du Pape (28.9.2013)

"Parmi les suggestions émises au cours des Congrégations Générales cardinalices ayant précédé le Conclave, figurait l'intérêt de constituer un groupe restreint de membres de l’épiscopat, provenant des différentes parties du monde, que le Saint-Père puisse consulter, individuellement ou collectivement, sur des questions particulières. Une fois élu au siège romain, j'ai eu l'occasion de réfléchir plusieurs fois à ce sujet, retenant qu'une telle initiative serait d'une aide considérable pour exercer le ministère pastoral de Successeur de Pierre que les frères Cardinaux ont voulu me confier. Pour cette raison, le 13 avril dernier, j'ai annoncé la constitution d'un tel groupe, en indiquant les noms de ceux qui étaient appelés à en faire partie. Après une mure réflexion, je considère opportun qu'un tel groupe soit institué par le présent Chirographe en Conseil de Cardinaux, ayant pour devoir de m'aider dans le gouvernement de l’Eglise universelle et d'étudier un projet de révision de la Constitution apostolique Pastor Bonus sur la Curie Romaine. Celui-ci sera composé des personnes précédemment indiquées, lesquelles pourront être sollicitées, soit en Conseil, soit individuellement, sur les questions que je retiendrai dignes d'attention. Le dit Conseil, dont je me réserve le droit de modifier le nombre des composants de la façon qui me semblera la plus adéquate, sera une expression supplémentaire de la communion épiscopale et de l'aide au munus petrinum que l'épiscopat dispersé de par le monde peut offrir".
http://visnews-fr.blogspot.fr/2013/09/creation-dun-conseil-de-cardinaux.html

     

A un pas de la réforme de la Curie?
30 septembre 2013
Angela Ambrogetti
http://www.korazym.org/9892/ad-passo-dalla-riforma-della-curia/
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Nous y voilà. Le jour que beaucoup attendaient pour savoir comment sera vraiment le pontificat de François est arrivé. Dans la matinée du 1er octobre huit cardinaux et un évêque seront autour de la même table du Pape. Il nous semble les voir: chacun avec une liasse de lettres, documents et rapports sous le bras autour de la grande table de la bibliothèque privée de l'appartement pontifical, à la troisième Loggia du Palais apostolique. La rencontre est formelle et c'est le pape lui-même qui l'a définie comme telle la veille des travaux, en écrivant un chirographe afin de donner au «groupe» une forme juridique.

Cette fois, il ne s'agit pas d'une commission référente avec une tâche spécifique. Il s'agit d'une consultation plus large. Une sorte de suite des congrégations générales de pré-conclave. On parle de tout et on décide également de la méthode. Le pape écoute. Nous savons que le style de Bergoglio est orienté vers la collégialité, même si à Buenos Aires, il n'aimait pas réaliser de synodes diocésains.

Nous savons qu'il y a depuis longtemps l'intention de la Curie romaine de «revoir» la forme même du travail de la Curie. En fait, c'est déjà depuis les dernières années du pontificat de Jean-Paul II que la Curie a besoin d'une refonte majeure. Benoît XVI le savait parfaitement, il a tenté de petits pas, mais il a ensuite décidé que cela nécessiterait trop de temps et il a décidé de s'attaquer à des sujets plus urgents comme celui, dramatique de la pédophilie, ou celui œcuméniques avec les Anglicans et le thème de l'unité avec les lefebvristes. Benoît finalement a mis au centre la doctrine et la foi,parce que c'étaient les questions qu'il connaissait le mieux. Bergoglio décide de mettre tout de suite la main à l'organisation. Et il se fait aider, car, comme il dit lui-même, il n'est pas un grand organisateur. François est d'abord et avant tout un curé, un évêque, capable d'entraîner une foule et de se faire suivre. C'est pourquoi il a choisi la voie des commissions, du chemin commun.

Pour l'instant, de l'extérieur, nous saurons peu de choses. Pour l'instant l'Église comme Peuple de Dieu n'est pas impliquée. Les Cardinaaux ont recueilli des demandes et des idées de différents côtés, mais toujours au niveau hiérarchique. Il n'y a pas eu de synodes diocésains ou de consultations dans les Eglises locales. Mais ce n'est que la première étape d'un chemin qui promet d'être long et complexe. En attendant, dans un an le premier synode de l'ère François devrait se dérouler, et peut-être la méthode sera-t-elle profondément révisée. Le thème semble déjà décidé: la famille. Un sujet brûlant partout dans le monde et notamment en Amérique latine d'où vient le Pape. Un thème cher aux prédécesseurs du pape François, au point que c'est Jean-Paul II qui créa un Conseil Pontifical dédié justement à la pastorale de la famille.

L'Eglise marche à pas lents et déterminés. Les chemins pour être une présence vivante dans le monde sont nombreux et ne passent pas tous par Rome. Mais il est certain que quelques vieilles propositions de révision de la Curie sont redevenues en vogue, de même que sont revenues d'anciennes présences. Je me demande si lors du premier G8 de François, on discutera également de ces questions qui semblaient n'intéresser les médias que durant le pontificat de Benoît XVI. Réellement, la corruption, les fuites, les intrigues et les luttes intestines ont disparu? Réellement, il suffisait que le pape vive à Sainte Marthe pour que tout fonctionne à merveille et que des légions de catholiques sentent l'Église comme une mère aimante?