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La stratégie du Pape François

A propos de l'article "Un Pape pas si facile à cerner" (21/11/20013)

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Un Pape pas si facile à cerner

Monique (qui m'avait fourni le matériel!!) m'écrit:

(...)
Quand j'ai lu, lundi 18/11, ce texte du Livre des Maccabées, je ne savais pas encore que le Pape l'avait commenté à Ste Marthe et je me suis dit: "Ce texte est d'une force extraordinaire. Il est d'une actualité saisissante et il pourrait donner lieu à une homélie magistrale". Et, dans la journée, j'ai appris que c'était le Pape lui-même qui avait fait cette homélie magistrale.
C'est vrai, le Pape Bergoglio est difficile à cerner. Il souffle le chaud et le froid. En fait, il est inclassable mais les gens ne perçoivent que l'aspect "Pape sympa" qui embrasse les malades (comme si Benoît XVI ne l'avait pas fait cent fois!) et qui proposera des "ouvertures" (on voit ce que ça veut dire) aux catholiques. La quasi totalité des gens ne sait pas un traitre mot de ce qu'il dit et prêche.
C'est pourquoi votre site est utile, car il informe sérieusement sur le Pape tout en respectant - me semble-t-il - les critères définis par Palmero en ce qui concerne la critique d'un Pape (cf. Une interviewe bouleversante de Mario Palmaro).

[Hans Küng en a pris pour son grade mais il ne mérite pas autre chose étant donnée sa hargne et ses calomnies envers Benoît XVI].

* * *

Toujours dans le cadre de la critique raisonnable, et argumentée, du Pape, je profite du billet (trop) élogieux de mon amie pour renvoyer mes lecteurs à un article - lui aussi respectueusement critique, mais sévère - paru sur le site d'Yves Daoudal, et issu du Bulletin d'information de l'Entente catholique de Bretagne: "Quo vadis, Francisce ?".
L'anaphore ("Quo vadis...") qui parcourt le texte, souligne bien les questions que je me pose moi aussi depuis le 13 mars, et qui n'ont pas toutes trouvé encore de réponses.
J'ajouterais seulement: peut-être sommes-nous trop impatients...

J'ai quand même une forte réserve sur le dernier paragraphe, où l'auteur affirme: "Chaque pape a sa stratégie (ou son absence de stratégie, ce qui semblait le cas du naïf Benoît XVI)"...

Si "naïf" est le contraire de "fourbe", "rusé" , ou "retors", alors oui, sans aucun doute, Benoît a été un pape naïf.
Si "naïf" signifie pur et franc, oui, encore une fois. Mais à ce compte, Jésus lui-même était naïf.
Mais s'il s'agit de la connaissance des hommes, il ne l'était évidemment pas: certains lui reprochent même un pessimisme excessif, qui est aussi réalisme, en tout cas, le contraire de la naïveté. Il ne se faisait aucune illusion sur les hommes.
Dire qu'il est naïf sous-entend par ailleurs qu'il a été manoeuvré. Cela n'a été vrai à aucun moment, y compris dans le gouvernement de l'Eglise (comme l'a très bien expliqué le vaticaniste Andrea Gagliarducci dans plusieurs articles que j'ai traduits ici). Il est injuste de lui imputer comme une faute personnelle la méchanceté de ses ennemis.

Quant au mot "stratégie", l'objection qui me vient à l'esprit, ce sont les propos mêmes de Benoît XVI lors de la messe d'inauguration du Pontificat, le 24 avril 2005. Il utilise un autre mot (qui n'est pas tout à fait synonyme, il est vrai): programme de gouvernement.

En ce moment, je n’ai pas besoin de présenter un programme de gouvernement. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer, dans mon message du mercredi 20 avril, certains aspects de ce que je considère comme de ma charge; je ne manquerai pas de le faire en d’autres circonstances. Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire.