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Mariage gay: référendum en Croatie

Dimanche, les croates se prononceront, à travers un référendum d'initiative populaire, sur l'inscription dans la constitution de la définition du mariage comme union entre un homme et une femme. Pressions des sociaux-démocrates, au pouvoir, et instrumentalisation des propos de François (30/11/2013).

Un article de Josip Horvaticek, sur la Bussola.

>>> Voir aussi, du même auteur:
¤ Un prélat croate (jésuite) intrépide
¤
benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/cela-se-passe-en-croatie

>>> Image ci-dessous: http://www.liberation.fr (l'article qu'il illustre est une dépêch AFP. No comment...)

Croatie: le camp du "oui"

Photo AFP

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Référendum en Croatie, la famille naturelle suspendue au vote
J
osip Horvaticek
http://www.lanuovabq.it/
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Dimanche 1er décembre, les Croates se rendront aux urnes pour décider, à travers un référendum d'initiative populaire, de l'introduction dans la Constitution de la République de Croatie d'une norme selon laquelle le mariage est exclusivement l'union de vie d'un homme et d'une femme.

Malgré le succès extraordinaire de la collecte de signatures en mai dernier à l'initiative de l'association civique U ime obitelji («Au nom de la famille») - à la fin, on a compté en seulement deux semaines quelque 780 000 signatures, plus de 20% l'ensemble de l'électorat - la décision du référendum ne s'est pas faite simplement et sans douleur.

Les sociaux-démocrates (c'est à dire les ex-communistes) et la majorité de la gauche parlementaire ont tout fait pour saboter le référendum.
Cela a conduit à des propositions bizarres, indiquant l'absence de démocratie et le sens inexistant de l'État, parmi la gauche Croate. On a pensé, en effet, faire décider au peuple croate si les «droits civils» - c'est ainsi qu'est considéré le mariage entre personnes du même sexe - pouvaient être soumis à référendum, après quoi on a proposé d'organiser un référendum pour décider s'il fallait ou non organiser le référendum proposé par U ime obitelji. Le gouvernement a cherché à modifier la règle de la Constitution qui ne prévoit pas de quorum pour les référendum - règle introduite afin de ne pas faire échouer la consultation populaire sur l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne - mais l'opposition de centre droit a fait échouer ce projet, d'autant que la Constitution ne peut être modifiée que par une majorité parlementaire des deux tiers.

Le gouvernement croate a également demandé l'avis de l'Union européenne qui, aurait pu agir comme «appui» d'un possible coup de main, mais la réponse de Bruxelles a été que les lois sur le mariage sont de la seule responsabilité des différents États membres, et que l'UE ne peut pas s'immiscer dans cette affaire.

Enfin, l'intervention décisive de la Cour constitutionnelle a bloqué dans l'œuf ce qui aurait pu représenter un véritable coup d'Etat, à savoir le projet de la majorité parlementaire (de gauche) de rendre ce référendum seulement consultatif; la Cour suprême a fait observer que la Constitution croate prévoit qu'un disposition constitutionnelle, introduite ou modifiée après l'approbation par référendum, devient immédiatement exécutoire.

Dans la campagne électorale, le camp du «Non» a repris les tons menaçants et violents qui ont caractérisé la période de collecte des signatures. Le prêtre salésien bien connu, le père Damir Stojic, aumônier des étudiants de l'université de Zagreb, et actif dans la lutte contre l'idéologie du gender, a été menacé de mort; et un fonctionnaire social-démocrate croate au Parlement européen, Nikša Spremic, a comparé la «leader» du parti du référendum, Željka Markic, au criminel nazi Adolf Eichmann, sans que son parti se soit dissocié de cette déclaration. Un député national du SDP a qualifié l'initiative référendaire de «mouvement sale», tandis qu'un autre parlementaire du même parti a insinué que Željka Markic veut enlever leurs enfants aux mères célibataires, les mettre dans des orphelinats, et organiser ces derniers sur le modèle du camp de concentration nazi de Jasenovac.

Dans cette singulière résurgence de socialisme réel qu'est la Croatie du Premier ministre Milanovic et du président Josipovic, les pressions et les menaces sur les fonctionnaires n'ont pas manqué. Le ministre de l'Éducation, Jovanovic, a publié une circulaire menaçant de licenciement tous les enseignants qui, y compris à l'extérieur des locaux de l'école, s'engagent en faveur du «oui» au référendum. L'appel de la ministre des Affaires étrangères, Mme Vesna Pusic, a sa place dans un échantillon surréaliste de comique post-communiste: «Quoi que vous pensiez de la question, rendez vous aux urnes et votez 'non'». Le camarade Tito aurait sûrement applaudi.

La tentative grossière du camp pro-homosexuel d'utiliser le Pape François pour semer la confusion chez les catholiques, n'a bien sûr pas manqué. Le quotidien de gauche Jutarnji list, en première ligne dans la lutte contre l'amendement constitutionnel objet du référendum, a publié un livret avec des citations de discours, interviews et homélies du pape - prises hors de leur contexte d'origine - tendant à prouver, à tort, que les catholiques Croates, dans la défense de la famille naturelle, étaient contre le Magistère du Pape. Un groupe d'associations homosexuelles a également envoyé une lettre au Saint-Père, dans laquelle les évêques catholiques sont accusés d'être les instigateurs de la haine et de la division dans le peuple croate.

Le camp en faveur de la modification de la Constitution comprend, dans le domaine politique, l'ensemble du centre-droit, à l'exception de l'ancien Premier ministre Kosor Jadranka, en rupture avec le HDZ - le parti de l'ex président Tudjman - dont il a été exclu. Selon les sondages, une grande partie de l'électorat social-démocrate votera en faveur de l'initiative pour le changement constitutionnel, tandis que, côté religieux, les évêques catholiques et l'Eglise orthodoxe serbe en Croatie, toutes les dénominations protestantes, ainsi que les communautés musulmanes et juives se sont déclarés en faveur des «oui»,.

Les perspectives de victoire du «oui» sont très bonnes. La seule inconnue est représentée par l'abstentionisme endémique des électeurs qui pourraient modifier le raport de forces sur le terrain.

Les catholiques Croates ont été invités par leurs évêques à participer activement, et sutout à prier intensément pour le succès du référendum, puisque l'approbation de l'amendement constitutionnel serait un première et solide rempart en défense de la famille selon le dessein de Dieu, et de la vie, avec des répercussions pas seulement en Croatie. Pour cette raison, l'appel à la prière s'étend à tous les catholiques, puisque l'exemple croate peut faire école et marquer le début du salut de ceux qui, partout dans le monde, défendent la famille selon le modèle de Dieu, menacée par la dictature de l'idéologie du gender.