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Sainte-Mère Russie (II)

Seconde partie: Eltsine et la razzia des oligarques (10/10/2013)

>>> Sainte-Mère Russie (I)

Deuxième partie
Du marais de la dissolution à l'hégémonie sur l'Eurasie.
Razzia des oligarques qui voulaient «importer la démocratie» avariée

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L'ère post-communiste en Russie coïncide essentiellement avec la dissolution de l'empire soviétique, mais aussi, et surtout, avec la dévastation économique et morale du peuple russe. Sous la présidence de Boris Eltsine, le défenseur alcooliqsé des intérêts occidentaux, se déroule en effet la dramatique sliquidation des «bijoux de famille» de l'économie ex-soviétique, qui crée la caste des «oligarques» souvent appuyée et financée de l'étranger.

Les administrateurs de ce pillage sont essentiellement identifiables avec la grande finance anglo-saxonne: parmi les personnages les plus en vue durant ces années se distingue Mikhail Khodorkovsky, (plus tard, sous l'ère Poutine, condamné pour fraude et évasion fiscale, devenant ainsi un «martyr de la démocratie» pour Les médias occidentaux), protagoniste dans les années 90 de la privatisation du géant national du pétrole Ioukos ainsi que de la liquidation du patrimoine minier russe, grâce à la création de sociétés écrans domiciliées dans des paradis fiscaux à l'étranger et comptant sur le soutien financier des Rothchild d'Angleterre. En contrepartie de l'aide occidentale, par ailleurs, Khodorkovsky a financé en 2001 à Londres, la naissance d'une Open Russia Fondation (sur le modèle de l'Open Society de Soros) [cf. Un maître du monde], visant à l'exportation de la «démocratie» dans l'immense pays eurasiatique.

Dans le même temps, d'autres oligarques (tous par la suite objets de poursuites judiciaires par Poutine) liquidaient d'autres ressources nationales: comme Boris Berezovsky (Aeroflot), Abramovich (Banque Most) ou Cherney (Trans World Metals); tous ayant fui la Russie quelques années plus tard pour se réfugier sous des cieux plus cléments.
Certains oligarques ont même été soupçonnés et accusés par l'opinion publique de soutenir, selon des vues anti-nationales, le terrorisme tchétchène naissant: parmi eux, le cas le plus frappant est celui de Boris Berezovsky, oligarque de l'ère Eltsine, réfugié par la suite à Londres et, enfin, en Israël afin d'échapper à la justice de Moscou, et dont l'ancien chef des gardes du corps a été, pendant longtemps, le super-terroriste Aslan Maskhadov, auteur du massacre de l'école de Beslan.


L'Occident voulait faire une Russie à l'image du «president ivrogne» qui la dirigeait. Y réussissant presque ...
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Mais le drame peut-être le plus terrible des premières années de la Russie post-soviétique a été le déclin de tout un peuple: un peuple sorti dévasté par 70 ans d'athéisme forcé lequel, une fois privé aussi de la rhétorique des certitudes idéologiques du soviétisme, semblait destiné à un véritable putréfaction sociale. L'image du «président ivrogne» Eltsine a été pendant des années celle de la Russie: un pays sans identité, décimé par l'alcoolisme et la violence, fragile et soumis au chantage des Pouvoirs Forts, infiltré par une sous-culture de dérivation occidentale, invasive et dissolutive.

Le vieux rêve anglo-saxon de la conquête du «Heartland», la plate-forme eurasiatique à partir de laquelle dominer le monde, à travers la dissolution ou le redimensionnement définitif de la Russie, semblait donc tout près de se réaliser: l'effondrement de l'empire soviétique, en effet, avait également porté à ce «réveil des nationalités», qui avait soustrait à l'influence russe non seulement l'Asie centrale et une grande partie de la région du Caucase, mais aussi cette Ukraine qui, en plus d'être un pays de près de 60 millions d'habitants, est aussi le berceau histoire de la «Rus».

Comme l'affirmait encore en 1997, Zbigniew Brzezinski , dans son essai intitulé The great chessboard (Le Grand Echiquier): «La Russie sans l'Ukraine (...) deviendra un empire essentiellement asiatique, probablement entraîné dans des conflits intenses avec les pays d'Asie centrale».

En 2003, en attendant, grâce à des fonds et des ONG comme la 'Open Society' parrainée par le magnat américain George Soros, mais aussi d'autres fondations «privées», comme le 'National Endowment for Democracy' ou la 'Konrad Adenauer Fundation' allemande, les soi-disant «révolutions de couleur» remettaient entre les mains de l'Occident la Géorgie et l'Ukraine dans la perspective d'une future adhésion de ces deux anciens pays soviétiques à l'OTAN.

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A suivre
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