Accueil

8 mars: Journée de la femme

Une date inventée. Reprise d'un texte déjà ancien de Vittorio Messori (8/3/2014)

8 mars, journée internationale de la femme.
Rien que parler de LA femme est humiliant pour LES femmes. C'est une femme qui le dit, et qui ne se sent impliquée dans aucun combat contre la moitié de l'humanité.

Belgicatho met en ligne un très beau texte de Benoît XVI, prononcé lors de l'audience générale du mercredi 14 février 2007.

www.vatican.va

En somme, l'histoire du christianisme aurait eu un développement bien différent s'il n'y avait pas eu le généreux apport de nombreuses femmes. C'est pourquoi, comme l'écrivit mon cher prédécesseur Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mulieris dignitatem, "L'Eglise rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d'elles... L'Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du "génie" féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine". Comme on le voit, l'éloge concerne les femmes au cours de l'histoire de l'Eglise et il est exprimé au nom de la communauté ecclésiale tout entière. Nous nous unissons nous aussi à cette appréciation en rendant grâce au Seigneur, car Il conduit son Eglise, génération après génération, en s'appuyant indistinctement sur des hommes et des femmes, qui savent faire fructifier leur foi et leur baptême pour le bien du Corps ecclésial tout entier, pour la plus grande gloire de Dieu.

Et Yves Daoudal nous rappelle utilement que c'est une "fête"(!!) communiste, instaurée par Lénine le 8 mars 1921.
Mais ses origines seraient plus anciennes... et encore plus tordues.
Voici, des archives de mon site, une anecdote significative, rapportée en 1992 par Vittorio Messori.

Journée de la femme: une date inventée
Extrait du livre de Vittorio Messori "Pensare la storia. Una lettura cattolica dell'avventura umana" (1992)
---------------

Il était une fois des ouvrières, entièrement vouées au travail, à la foi socialiste, et au syndicalisme; et il y avait un méchant patron. Un jour, les travailleuses se sont mises en grève et se sont barricadées dans l'usine. Quelqu'un (le patron lui-même, à ce qu'on dit) mit le feu, et 129 femmes trouvèrent une mort atroce. C'était le 8 Mars 1908, à New York. Deux ans plus tard, la légendaire féministe allemande Clara Zetkin proposa, au Congrès socialiste de Copenhague que le 8 Mars, en mémoire de ces martyrs sociales, soit déclaré Journée internationale de la femme.

Une histoire très émouvante, lue à de multiples reprises dans des livres et des journaux, transformée en arguments de meeting, en brochures de propagande et en slogans pour des défilés et les manifestations: d'abord du féminisme, et ensuite pour tout le monde. Oui, une histoire touchante. Avec un seul défaut: elle est fausse.

Eh oui, aucune grève féminine, aucun incendie, n'ont eu lieu le 8 Mars 1908, à New York. Là, en 1911 (quand la "Journée de la femme" était déjà instituée), si on veut vraiment éplucher les journaux, une usine brûla accidentellement, il y eut des morts, mais ils étaient des deux sexes.

Le syndicalisme et les grèves n'avaient rien à voir là-dedans. Ni le mois de Mars.
Il est plutôt embarrassant d'avoir découvert récemment (et par des féministes aussi insoupçonnables que déçues) que le légendaire 8 Mars est basé sur un faux, apparemment élaboré par la presse communiste à l'époque de la Guerre froide (??), inventant même le nombre exact de femmes mortes : ... 129

Mais il est aussi extraordinaire de voir à quel point on peut assujettir une culture qui en plus se prétend "critique", qui regarde avec commisération (par exemple) ceux qui prennent encore au sérieux ces «vieilles légendes orientales» que seraient Noël, Pâques, et d'autres fêtes chrétiennes .
Et donc, à quelqu'un qui ironiserait, sur vos fêtes et pratiques religieuses (la messe, les processions et pèlerinages), essayez de rappeler ceux qui ont pris le 8 mars au sérieux, sans jamais prendre la peine d'aller vérifier ce qu'il y avait derrière.