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La IIIème guerre mondiale...

Elle se joue contre l'homme, et sur le front de la culture hédoniste. Carlota a traduit une interviewe de Mgr Jaime Fuentes, président de la Commission de la Famille et de la Vie de la Conférence Épiscopale de l'Uruguay. L'offensive est bel et bien mondiale (10/2/2014)

Où l'on verra que la situation dans ce petit pays d'Amérique latine n'est, sur ce sujet, pas très différente de la nôtre...

     

Nouvelles du front uruguayen

7/2/2014
http://infocatolica.com
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Mgr Jaime Fuentes : « Nous étions au bord de précipice et nous avons fait quatre pas en avant… »
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L’évêque de Minas et président de la Commission de la Famille et de la Vie de la Conférence Épiscopale de l’Uruguay, Jaime Fuentes, a affirmé que son pays se trouve dans « l’œil d’un cyclone idéologique » et que la légalisation de la vente et de la culture du cannabis constitue « le dernier pas du gouvernement pour instaurer un type de société basée sur une idée individualiste de la liberté, qui torpille au niveau de la ligne de flottaison le mariage et la famille ».
Mgr Fuentes a expliqué les raisons qui lui font dire que la loi sur le cannabis « torpille » la famille et modifie les règles culturelles du pays.

«Si il y a deux ans nous étions au bord du précipice en ce qui concerne la société, aujourd’hui, on a fait quatre pas résolus en avant… Ces derniers temps l’avortement a été approuvé, les unions homosexuelles ont été comparées au mariage, on a légalisé la fécondation artificielle, et maintenant le cannabis ».

Mgr Fuentes considère qu’entre ces quatre initiatives, il y a un dénominateur commun : « Nous sommes pour ainsi dire dans le règne du "je-mon-moi-avec moi", sans aucune référence transcendante. Le substrat idéologique individualiste de ces lois affecte profondément l’éducation de nos enfants et de nos jeunes - si on leur dit que le plus important c’est que chacun soit heureux à sa manière, que la vérité de l’homme en définitive, c’est ce que chacun choisit. Si on tient compte du fait que 80% de la population uruguayenne est éduqué à l’école publique, où non seulement on ne dispense aucune notion religieuse mais où, bien que cela puisse paraître incroyable, il est interdit de parler de Dieu, nous en conclurons qu’un effort de longue haleine est nécessaire pour dépasser cet état de choses».

Mgr Fuentes rappelle dans l’entretien que préalablement à l’approbation de la loi qui réglemente la culture et la vente de cannabis, les enquêtes montraient que 62% de la population était contre cette initiative. La loi promue par le président José Mujica a pourtant suivi son cours sans changement.

« Beaucoup de médecins uruguayens et étrangers ont expliqué clairement que le cannabis non seulement endommage la santé en altérant le fonctionnement cérébral et, par conséquent le rendement intellectuel et physique, mais qu’il entraîne vers le désir de consommer des drogues plus fortes. Je crois que ce n’est pas difficile d’imaginer les conséquences que cela va apporter, sur, pour les jeunes ».

Consulté sur les raisons du gouvernement pour faire approuver cette loi, l’évêque a rappelé les arguments brandis par le président Mujica en référence à l’inutilité du combat tant du point de vue policier que militaire contre les narcotrafiquants, et il a expliqué que le but qui est poursuivi c’est d’enlever aux organisations délictueuses le marché du cannabis (le même argument utilisé en France!!!).
«Si c’est l’État qui produit le cannabis, le commercialise et le vend, les consommateurs n’auront plus à l’acheter ailleurs et on en finira avec commerce illégal qui fait tant de mal. De la façon dont je le vois, c’est une approche pour le moins pélagienne (!!), comme si le péché originel n’existait pas, comme si nous n’avions pas des preuves plus que suffisantes, dans le monde entier et tout au long de l’histoire, que l’État est composé d’hommes et que nous les hommes nous péchons. Pour le reste, on peut arriver à un commerce important en cultivant à titre privé des plants de cannabis et en les vendant ensuite, la loi permet un nombre déterminé de plants. Qui va contrôler si j’ai 4 ou 10 plants au fond de chez moi et si je les ai pour ma consommation personnelle ou pour les vendre aux touristes? Enfin, il y a d’autres arguments qui disent clairement et avec force que la loi du cannabis va amener des dommages très sérieux» a dit l’évêque.

La "patte" de George Soros
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Mgr Fuentes a aussi rappelé la rencontre que Mujica a eue à New York avec le magnat George Soros.
« Ce monsieur, connu comme financier international, a dit qu’il finançait l’ "expérience" uruguayenne de légalisation du cannabis…. Le président Mujica a dit que si l’"expérience" se passait mal, on pourrait toujours revenir en arrière. Quand je l’ai écouté, il m’est tout de suite venu à l’esprit l’Apprenti sorcier… Et quelque chose de plus grave : peut-on faire une "expérience" avec une société comme si elle était constituée de cobayes ? Il y a dans tout cela une conception matérialiste de l’homme, très éloignée du sentiment non seulement chrétien mais du sens commun » .

Selon Mgr Fuentes affirme: « La société uruguayenne est loin de ce que la Constitution stipile dans son article 40 : "La famille est la base de notre société. L’État veillera à sa stabilité morale et matérielle, pour la meilleure formation des enfants à l’intérieur de la société" . Je pense pourtant qu’il faudrait peu de travail de la part des politiques pour que cela devienne réalité ».

L’évêque considère aussi que la situation d’aujourd’hui en Uruguay «n’est en rien différente de celle que durent vivre les premiers chrétiens» et que cependant, «avec leur cohérence, avec leur exemple et avec leur explication, ils ont gagné ». « Nous avons devant nous un travail fantastique de formation, pour faire voir la beauté du mariage et de la famille, comme Dieu la voulut pour le bonheur des femmes et des hommes de tous les temps. Nous sommes dans l’œil du cyclone qui passera, comme tant d’autres. Mais il faut travailler et prier, prier beaucoup et travailler beaucoup » .

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Informations complémentaires de traduction
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>> Mgr Jaime Fuentes est né à Montevideo. Il a été nommé comme évêque de Minas en 2010 par Benoît XVI. Il avait 65 ans. Il a une formation de journaliste à l’Université espagnole de Navarre et c’est le premier évêque uruguauyen de la Prélature de l’Opus Dei.

>> José Mujica (né en 1935) est l’actuel président de la République d’Uruguay (depuis 2010). Dans les années 1960 il était membre des Tupamaros et dut vivre dans la clandestinité (organisation clandestine révolutionnaire urbaine très active avec de nombreux attentats entre 1962 et 1972. En 1985 ce mouvement est devenu un parti politique légal). Il est marié à la sénatrice et dirigeante du Mouvement de Participation Populaire. Il a été député, sénateur et ministre de l’Élevage, de l’Agriculture et de la Pêche.