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Le salaire des cardinaux

Dans son dernier billet, JL Restàn revient sur l'homélie prononcée par François, en présence de Benoît XVI lors de son permier Consistoire. Traduction de Carlota (26/2/2014)

>>> L'homélie du samedi 22 février: http://www.vatican.va

     

Le salaire des cardinaux

Jésus n’est pas venu pour enseigner une philosophie, et pas non plus un traité de bonnes manières. Il est venu pour sauver l’homme et il l’a fait à travers le chemin de la croix. Prendre part à son histoire implique de parcourir son chemin, exercer la miséricorde en soignant les blessures les plus profondes du cœur humain, et en acceptant d’être méprisé et même tué. C’est la carte que François a tracé devant le collège des cardinaux élargi samedi de 19 nouveaux membres.

« Notre joie est de cheminer avec Jésus », leur a dit le pape. Comprenons, non les triomphes qu’ils pourront obtenir pour sa cause, mais la relation avec Lui. C’est le salaire qui les attend, à eux comme à tout baptisé. C’est le mystérieux cent pour un qu’il a promis aux disciples quand ils lui présentèrent la note pour l’avoir suivi ouvertement. Cinq choses a dit François dont l’Église a besoin des nouveaux cardinaux : la communion entre eux et avec le successeur de Pierre ; le courage pour annoncer l’Évangile quoi qu’il arrive ; la prière pour le peuple dans son ensemble ; la compassion face à la douleur et à la souffrance du monde ; et la construction de la paix. Et tout cela, qui semble une demande excessive pour ces pauvres hommes bien que vêtus de rouge, ne sera possible que s’ils se laissent modeler chaque jour par l’Esprit Saint.

Ils devront s’habituer à être des princes d’un roi couronné d’épines, et il serait stupide d’attendre un sort plus doux que celui de leur Seigneur. Le pape a rappelé aux nouveaux arrivants qu’ils entraient dans l’Église de Rome, connue par le sang de ses martyrs et non pas par les oripeaux d’une cour. Et tirant profit de l’Évangile de Saint Matthieu il leur a proposé de bénir ceux qui les injurient, sourire à ceux qui ne le méritent pas, oublier les humiliations reçues et opposer la mansuétude à la toute puissance. Une petite dote pour ces princes !

Dans un coin de la file des cardinaux, protégé par un manteau blanc, souriait avec douceur un vieillard qui quelques minutes avant, en recevant l’accolade de François, avait ôté sa calotte blanche, comme signe de respect.
Le Christ est venu pour nous sauver, pour nous montrer l’unique chemin pour sortir des sables mouvants du péché…
La sainteté n’est pas une délicatesse, ce n’est pas un luxe. Le monde en a besoin pour que tout ce qui est bon, beau et vrai, vainque sur l’obscurité du mal. C’est un moindre mal que Jésus chemine avec nous, et c’est la source de notre étrange et inépuisable joie.



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