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Les chaussures rouges du pape (3)

Suite de l'article de don Levi di Gualdo sur le nouveau cours du Pontificat: tout se jouera au prochain synode (24/6/2014)

>>> Les chaussures rouges du pape (1)
>>> Les chaussures rouges du pape (2)

Viendra un moment où, "de l'antique garde-robe pontificale seront ressorties les chaussures rouges, et qu'elles seront utilisées pour ce qu'elles symbolisent vraiment: le martyre de Pierre qui les pieds en sang gravit la colline du Vatican pour y être crucifié".

     
Après le Synode, le Pape portera à nouveau des chaussures rouges

LA THÉOLOGIE DE L'ESPÉRANCE: UNE ANALYSE OPTIMISTE SUR LE COURS DE CERTAINS ÉVÉNEMENTS ET PAROLES DE CE PONTIFICAT (III)
Père Ariel S. Levi di Gualdo
www.riscossacristiana.it
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Je crois que tout se jouera au prochain synode sur la famille, compte tenu du caractère déconcertant des réponses aux questionnaires arrivées à ce jour du nord de l'Europe et d'autres parties du monde. Il semble que des Conférences épiscopales nationales entières sont aux mains des pires dérives doctrinales et que des pans entiers de l'Église Catholique ne sont désormais plus catholiques.

Et tandis que certains résultats clignotent à la lumière publique du soleil, il suffirait juste de se demander: comment ont fini tous ces groupes anglicans et protestants, après s'être ouverts à tout ce à quoi une congrégation chrétienne vraiment moderne devait selon eux s'ouvrir dans le monde moderne?

Luthériens d'un côté et anglicans de l'autre, en sont venus à de telles aberrations que même les habitants de Sodome et Gomorrhe en prendraient leurs distances. Femmes prêtres et évêques femmes ne sont que de lointains souvenirs, parce qu'ils sont allés bien au-delà. Aujourd'hui, les luthériens et les anglicans ont dans leurs rangs des femmes-évêques lesbiennes, de fiers et agressifs militants homosexualistes, qui "ordonnent" des prêtres homosexuels qui, à leur tour "bénissent" les mariages fictifs de couples homosexuels.

Tout cela avec quels résultats?
Ceux-ci: le Souverain Pontife Benoît XVI a dû intervenir avec la Constitution apostolique Anglicanorum Coetibus pour réglementer l'accueil des anglicans de plus en plus nombreux à demander d'entrer dans l'Église catholique et pour accorder la validité de l'ordination aux ex-prêtres anglicans qui n'étaient pas prêtres, ayant été ordonnés par des évêques invalides parce que non liés à la succession apostolique.
Tout cela nous est connu depuis l'époque du pape Léon XIII qui a clarifié cette question épineuse avec la bulle "Apostolicae Curae" du 18 Septembre 1896, où il déclarait que les ordinations anglicanes étaient absolument invalides. Aujourd'hui, à la lecture des questionnaires qui viennent en réponse à la préparation du synode sur la famille, nous comprenons à quel point certains catholiques rendus sourds et aveugles par leurs propres idéologies supérieures au Verbe qui était au commencement et qui était avec Dieu et qui était Dieu [Jn 1], s'obstinent à vouloir remettre en cause même des thématiques qui, appliquées ailleurs ont produit la catastrophe, l'échec total, la fuite des fidèles et de leurs propres ministres.

Les attentes de la presse laïciste qui, selon certains ecclésiastiques, serait coupable de mal interpréter les mots, mais surtout celles des catholiques qui ont répondu aux questionnaires, sont si nombreuses, et telles, que le Saint-Père semble s'être mis dans une impasse dont il ne pourra sortir qu'en disant d'une manière claire et décisive "oui" ou "non".
En effet, quand le bilan du synode sera tiré, il ne sera plus possible de laisser entendre que ce pourrait être "oui", mais aussi "non", ou peut-être un peu "oui" et un peu "non", parce que de nombreuses questions concernent le mystère de cette substance éternelle et immuable qu'aucun accident externe ne peut modifier; et parce que c'est l'homme qui doit se plier librement et consciemment à la volonté de Dieu, ce n'est certes pas Dieu éternel et immuable qui peut être plié à la volonté de l'homme, et encore moins au nom de la "praxis" avancée par le chef de file de certains courants théologiques treutoniques.

Lorsque le Saint-Père ne pourra plus s'exprimer d'une manière vague, quand il ne sera plus possible «d'avoir le tonneau de vin plein et la femme ivre», il se trouvera devant un carrefour qui se traduira par une obligation de dire clairement et sans ambiguïté ce qui est juste et ce qui est faux, tandis que reposera sur lui, grave et solennel, l'avertissement divin: «Que ta parole soit oui, oui, non, non ; ce qu'on y ajoute vient du malin.» [Mt 5, 33-37].

À ce moment, ceux qui se lamentent encore à cause des vêtements délaissés, pourront à nouveau se réjouir, parce que de la vieille garde-robe pontificale seront ressorties les chaussures rouges, et qu'elles seront utilisées pour ce qu'elles symbolisent vraiment: le martyre de Pierre qui les pieds en sang gravit la colline du Vatican pour y être crucifié.

Face à ce que l'homme ne peut pas changer, parce qu'écrit dans les lois éternelles et immuables de Dieu, Pierre devra dire non - et il le dira - parce qu'il est la pierre édifiante et parce que les portes de l'enfer ne prévaudront pas sur l'Eglise du Christ.

Le moment est dramatique parce que nous pourrions aller au devant d'une vraie scission.
Il y a quelques années, dans un de mes livres, faisant une analyse sur la situation de l'Eglise catholique allemande et néerlandaise, je parlais de "schisme de facto" [cf. "E Satana si fece Trino"].
Par conséquent, si avec des artifices liés à des critères "pratiques", certains chefs de file ne parviennent pas à changer les doctrines de l'Eglise qui ne peuvent être changées, car elles sont basées sur le dépôt de la Révélation et sur la Parole de Dieu, de l'Autriche aux Pays-Bas en passant par la turbulente Allemagne, on fera le diable à quatre. Si au contraire au nom de la "pratique", sont altérées des doctrines fondées sur le dépôt de la Révélation et de la Parole de Dieu, même du sombre scénario actuel pourrait sortir un petit Athanase d'Alexandrie, et plusieurs le suivront, parce que, comme l'histoire nous le rappelle, celui qui sauva l'Église de l'hérésie arienne était l'évêque d'Alexandrie, aujourd'hui saint et docteur de l'Eglise, à l'époque condamné, persécuté, exilé et suivi seulement par une petite poignée d'hommes.

La situation est si délicate qu'après les attentes illusoires qu'il a laissé naître aux portes du prochain synode, le Saint-Père risque de se retrouver dans une situation où l'épisode dont nous parlerons plus loin, lié à l'histoire du vénérable Paul VI, avec "Humanae Vitae" et la plupart des évêques européens qui se sont retournés contre lui, ne sera rien comparé à ce qui pourrait arriver au Saint-Père François quand il devra enfin dire "non", après avoir inauguré une ère de réjouissances, conquérant tout le monde, urbi et orbi , en disant avec un sourire: «Comme je souhaite une Eglise pauvre pour les pauvres» . Envoyant dans un authentique délire surtout les "élites" des laïcistes anti-catholiques multimillionnaires, qui d'un côté exploitent sans scrupules tous les exploitables possibles et imaginables en ressources humaines et en ressources matérielles, mais de l'autre applaudissent le pape et revendiquent une Église non seulement pauvre, mais misérable, avec des pièces cousues sur ses vêtements mangés par les souris.

Et devant l'inévitable "non" qui à l'intérieur de l'Eglise lui coûtera le martyre blanc, et en dehors la haine universelle de tous les médias laïcistes qui le tailleront en pièces en l'accusant de trahison pour avoir refusé d'altérer la doctrine de Église immuable parce que fondée sur la Révélation, il n'y aura pour le défendre ni (feu) Carlo Maria Martini, ni Walter Kasper, Bruno Forte, Oscar Maradiaga, João Braz de Aviz, Gianfranco Ravasi avec toute la joyeuse bande d'athées dévots de la cour de la Cour des gentils.

Pour le défendre, il n'y aura pas non plus ceux qui, aujourd'hui, bien que conscients des dangers que nous courons, se tairont par irrépressible ambition de carrière ecclésiastique, car jusqu'à 74 ans et 11 mois, ils persisteront à espérer un siège archiépicopal prestigieux, et pour toute leur vie cette étoffe rouge pourpre qui n'a pas d'âge et peut être attribué à tout âge.

[...].

Pour défendre le Saint-Père, il n'y aura pas ces esclaves conditionnés par leurs ambitions qui en d'autres saisons ont défendu dans toute l'Italie les "valeurs non négociables", quand elles étaient à la mode, juste parce qu'ils se voyaient déjà habillés en rouge.

Pour le défendre, il y aura nous - chrétiens loin d'être anonymes, qui avons passé notre temps à être matraqués de droite et de gauche. Et en le défendant, nous oublierons totalement les tristes jours de réjouissances où même l'organe officiel de la franc-maçonnerie le saluait comme un homme qui était en train de "remodeler l'Eglise".

En défendant le Saint-Père, nous oublierons totalement les tristes jours de réjouissances où même la revue historique des gays Américains le consacrait sur la couverture comme personne de l'année. Et tandis que tout cela se passait, il s'adressait à une frange de ses fils dévoués, les qualifiant de "pélagiens", "onctueux", "tristes", "craignant la joie", "chrétiens chauves-souris" ... tandis que les pires laïcistes anti-catholiques le louaient partout dans le monde, y compris les francs-maçons, ce qui est tout dire, car c'est vraiment tout dire quand on arrive au point où même les francs-maçons louent un pape, ses paroles et ses actions dans leurs revues et dans leurs conférences officielles (www.grandeoriente.it/).

Etant des hommes de foi, d'espérance, de charité et surtout de vraie miséricorde, nous ne nous souviendrons de rien de tout cela quand le Pontife romain aura besoin de nous qui le défendrons toujours à n'importe quel prix, car il est la pierre, unique, légitime et vraie sur laquelle le Christ a bâti son Eglise.
Et en échange de notre défense totalement dûe car structurée par notre foi fondée sur la théologie de l'espérance, nous ne lui demanderons en retour aucun privilège ni sinécure, ni nomination à un dicastère romain, parce que notre 'être' et 'devenir chrétien', notre sacerdoce ministériel, s'appuient entièrement sur la gratuité.

Le Saint-Père François sera donc défendu bec et ongles par ceux que, jusqu'à présent, il a bastonné par les mots et les actes, arrachant des sourires sur eux avec ses propos ironiques sur les "chrétiens tristes" et sur les "chrétiens chauves-souris" qui veulent défendre l'Église de manière anachronique; des blagues qui ont suscité hilarité et applaudissements de tous les laïcistes, les athées et les francs-maçons qui au contraire veulent détruire l'Eglise depuis toujours; et je ne pense pas qu'ils aient changé d'avis et d'aspirations sous le pontificat de François.

A suivre...