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Il faudrait des "veilleurs" aussi au Synode

Réflexion de Riccardo Cascioli après les violences qui ont émaillé la protestation des "Sentinelles debout" dimanche dernier en Italie (8/10/2014)

>> Ci-contre: Violences à Bologne.
Ci-dessous: Les "Sentinelles debout à Milan"

Sur son blog San Pietro e dintorni, lundi, Marco Tosatti écrivait sous le titre "Sentinelles, LGBT, squadrisme" (1) :

Hier, les Sentinelle in piedi (2), un mouvement non confessionnel et non politique, a conduit des milliers de personnes à manifester en silence pendant une heure dans une centaine de villes italiennes. Dans de nombreux cas, tout s'est passé dans le calme; dans d'autres, la manifestation a été troublée, et même de manière violente, par des habitués des centres sociaux, des anarchistes et des membres des groupes LGBT. Seul un évêque, Mgr Negri a commenté les violences.

C'est de ce fait que part cette réflexion de Riccardo Cascioli, qu'Anna a traduite.

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(1) Squadrismo: Mouvement paramilitaire en Italie, qui constituait le "bras armé du fascisme"
(2) Le mouvement des "Sentinelle in piedi" (sentinelles debout) est inspiré des "Veilleurs debout" français.
Actuellement, la protestation est avant tout motivée par un combat contre la Legge Scalfarotto, créant en Italie le délit d'hmophobie.

     

SUR LA FAMILLE SE JOUE AUSSI L'AVENIR DE L'EGLISE
La Bussola Quotidiana
6.10.2014
Traduction Anna
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Les violentes attaques squadristes dont ont été victimes hier des milliers de Sentinelles dans toute l'Italie devraient ouvrir les yeux.
Aux autorités civiles d'abord, qui non seulement alimentent une idéologie aux évidentes connotations totalitaires, mais aussi tolèrent l'illégalité de contre-manifestations non autorisées empêchant d'autres manifestations régulièrement autorisées.

Mais elles devraient aussi ouvrir les yeux à de nombreux ecclesiastiques qui continuent de seriner cette histoire d'un monde bon et contrit, frappant aux portes de l'Eglise pour réclamer le soulagement de ses propres blessures, et qui rencontre au contraire les portes fermées d'une Eglise qui s'accroche à des légalismes doctrinaux. Un petit tableau dans lequel peine à trouver sa place l'événement des Sentinelle in Piedi: plusieurs milliers de familles et d'individus qui, en silence, lisant un livre, défendent la liberté de tous, témoignant au même temps de l'existence et de la force de la famille naturelle.
D'une Eglise en somme qui s'ouvre, s'engage, va dans la rue non pas pour hurler contre quelqu'un, mais pour rendre compte d'elle-même; avec, pendant ces dernier mois, de multiples occasions de rencontrer des personnes éloignés, avec lesquelles de vraies relations sont même nées. Qui ne seraent pas nées si on était restés enfermés chez soi ou à l'église, renonçant à donner un jugement sur ce qui se passe dans notre société. Mais ce faisant, comme on l'a vu, on a aussi rencontré l'hostilité du monde.
Le hasard veut que cela se soit passé le jour de l'ouverture du Synode des Evêques sur la Famille, qui pour quelques-uns devrait se dérouler sous le signe du "Monde bon-Eglise méchante à réformer".

Celle des Sentinelle in piedi est donc une image qui dérange, au point que le quotidien des évêques italiens, l'Avvenire, s'est bien gardé ces derniers jours d'annoncer la veillée nationale d'hier. Ensuite, il versera peut-être les habituelles larmes de crocodile, mais en faisant bien attention à ne pas mettre en relation les Sentinelle avec ce dont on parle au Synode, surtout qu'on ne se se pose pas des questions au sujet de ces postulats données pour acquis.

Dont l'un, répété à satiété ces dernier jours par plusieurs journaux, est que nous sommes à la veille d'un changement historique dans la famille, que le monde est très différent de celui d'il y a 30 ans (en référence à l'exhortation apostolique Familiaris Consortio de Jean-Paul II) et qu'il faut donc s'adapter, d'une façon ou d'une autre. "Sans mettre en discussion la doctrine", il ne manquerait plus que cela, mais en faisant comme si elle n'existait pas. Une confrontation sincère, ouverte et fraternelle", comme l'a justement souhaité samedi le pape François. Mais, pour quelques-uns, il faut que ce soit une confrontation sans points de repère clairs, car la situation d'aujourd'hui - dit-on - est nouvelle et n'a jamais été abordée.
Or, nous avons prouvé le contraire dans ces pages, depuis quelques jours.

[De nombreux] textes du Magistère montrent clairement qu'au sujet des divorcés remariés et plus généralement ceux qui sont en situations irrégulières il y a depuis de décennies une grande attention: de la notes de la CEI (Conférence Episcopale Italienne) de 1979, au catéchisme de l'Eglise Catholique (1992), des exhortations apostoliques 'Reconciliatio et Paenitentia' et 'Familiaris Consortio', jusqu'au Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise, il y a de longues parties où les personnes vivant en situations de souffrance sont considérées avec amour et miséricorde. Et il y a deux ans, le pape Benoît XVI, à l'occasion de la rencontre mondiale des familles, à Milan, avait donné une très belle perspective à la souffrance de ceux qui vivent en situations irrégulières.
Une attention constante donc, contredisant ce qui en ces jours est tenu comme évident et acquis. Pareil avec la difficulté à imaginer la famille naturelle, que l'on prétendrait n'être qu'un phénomène de notre époque. Nous avons déjà rappelé (ici) que du point de vue de la famille, la situation était bien pire au temps de Jésus et il suffirait de lire quelques dialogues de Jésus avec les apôtres pour s'en rendre compte.

Difficile d'échapper au sentiment qu'il y a des religieux - et aussi des laïcs - qui se servent du Synode pour imposer leur propre agenda et orienter l'Eglise catholique vers des dérives protestantes. Avec l'aide de la grande presse laïque.
Même à l'intérieur de l'Eglise il faudrait des Sentinelle in piedi.

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