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Synode: le rapport à mi-parcours du card. Erdö

... tel qu'il sera lu par les médias, et par les gens, y compris et surtout ceux des "périphéries" (13/10/2014)

     

Avant le déferlement prévisible pour demain (je viens d'entendre le titre d'Europe 1: Le Vatican évolue sur l'homosexualité), voici le titre du site Huffington Post commentant le “Rapport après la discussion” (Relatio post Disceptationem) du Synode présenté par le Rapporteur général, le Cardinal Peter Erdö.

Nul besoin d'être devin pour prédire qu'il est représentatif des commentaires à venir.
Certains diront comme d'habitude que les médias déforment, qu'ils n'ont rien compris, qu'ils prennent leurs désirs pour des réalités, et que le document contient bien autre chose, qu'il faut le lire en entier (!!), etc, etc...
Air connu.
Mais le (les) rédacteur(s) de ce document ne POUVAIT ignorer que c'est CE point précis qui ferait les manchettes, et que la plupart des gens ne verront ou n'entendront pas autre chose, malgré l'emballage lénifiant destiné à endormir la méfiance des plus réticents; et que le Pape n'a pas convoqué un Synode juste pour prendre acte que la famille d'aujourd'hui est en crise. On est d'ailleurs très loin de la famille catholique (à laquelle les Pères sont censés s'adresser en priorité), malheureusement.

Le bulletin VIS donne un résumé du rapport du Cardinal Erdö dont on trouvera par ailleurs la traduction en français sur le site du Vatican.
C'est du plus pur "volapük ecclésiastique" (comme je l'ai lu hier: et moi qui croyais que l'usage en était terminé depuis un certain 13 mars...) et c'est parfaitement barbant à lire.
Mais c'est aussi le pur prolongement du fameux "qui suis-je pour juger?"

Le site <Chiesa e post Concilio> résume parfaitement la démarche suivie... en trois points:
1. Ne pas condamner ce qui est à condamner, mais poser des questions
2. Ne pas enseigner, mais dialoguer
3. Ne pas convertir, mais "marcher ensemble"

Voici quelques extraits, choisis par moi, en toute subjectivité, mais je me mets dans la peau des médias laïcistes, et de leurs cibles (que je n'ose appeler leurs lecteurs):

  • Ensuite, le regard vers le Christ, qui réaffirme l'union indissoluble entre l'homme et la femme, mais qui permet aussi de lire en termes de continuité et nouveauté l'alliance nuptiale. Le principe doit être celui de la gradualité pour les conjoints dont le mariage est un échec, dans une perspective inclusive pour les formes imparfaites de la réalité nuptiale...
  • En ce qui concerne donc les séparés, divorcés et divorcés remariés, il n'est pas sage de penser à des solutions uniques ou inspirées de la logique du tout ou rien; le dialogue doit donc continuer dans les Eglises locales, avec respect et amour pour chaque famille blessée...
  • Quant à l'accès au sacrement de l'Eucharistie pour les divorcés remariés, le Rapport dresse la liste des principales suggestions qui sont ressorties du Synode: Maintenir la discipline actuelle; mettre en œuvre une plus grande ouverture pour les cas particuliers, insolubles sans entraîner de nouvelles injustices et souffrances; ou bien opter pour un chemin pénitentiel: L’éventuel accès aux sacrements devrait être précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas par cas, suivant une règle de gradualité qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes.
  • Quant aux homosexuels, il est souligné qu'ils ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne, que l'Eglise soit donc pour eux, une maison accueillante, bien que ces unions ne puissent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme...

Fin de la "lecture pour les nuls", qui sera celle de 99% des gens.
Il n'y a plus qu'à patienter un an ou deux, avant de savoir ce que le pape va faire de cela.

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