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L'interview de François à la Nacion (I)

Première partie. Ma traduction, d'après la traduction en anglais sur le site du journal (8/12/2014)

L'auteur de l'interview est une journaliste argentine, Elisabeth Piqué, grande amie de JM Bergoglio déjà bien avant son élection, et qui a "écrit" l'an dernier une biographie de circonstance "Francisco: vida y revolucion".
L'article commence par un résumé des propos du Pape.
Je ne fais aucun commentaire, sinon pour remarquer que François parle beaucoup de lui-même, et pas de Dieu.
Je n'ai pas essayé d'embellir le style, c'est du langage parlé, et on sait que le pape n'est pas très à cheval sur la forme et que sa syntaxe est souvent très approximative.
Il ne faut pas oublier que mon travail s'appuie sur ce qui est déjà une traduction en anglais du texte original en espagnol.

     

FRANÇOIS: «DIEU A MIS EN MOI UNE BONNE DOSE D'INCONSCIENCE»
www.lanacion.com.ar/1750350-pope-francis-god-has-bestowed-on-me-a-healthy-dose-of-unawareness
Dans sa première interview à un journal argentin (??), il a parlé des défis de l'Église catholique: la famille, la réforme de la Curie, le mariage homosexuel et le divorce
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«Dieu est bon pour moi, il m'a accordé une bonne dose d'inconscience. Je fais juste ce que j'ai à faire. Dès le début je me suis dit, "Jorge, ne change pas, continue juste à être toi-même, parce que changer à ton âge, ce serait faire de toi un fou"».

Ce sont certaines des choses que François a dites, plus spontané que jamais, au cours de l'interview exclusive avec le journal argentin La Nacion près de 21 mois après qu'il ait été élu pape.

Bien qu'il n'en ait certainement pas l'air, l'ancien archevêque de Buenos Aires aura 78 ans le 17 Décembre prochain.
Il a dit que la réforme de la Curie romaine ne sera pas prête l'année prochaine, comme cela avait été initialement prévu. Il a également admis qu' «il y a encore un long chemin à parcourir» pour achever les travaux de nettoyage au Vatican, et a parlé très naturellement de la résistance à laquelle il fait face, dont il dit qu'elle ne l'inquiète pas.

«Une certaine résistance a fait surface; je pense que c'est un bon signe quand les choses sont discutées ouvertement, et pas secrètement si les gens ne sont pas d'accord; c'est bien de discuter ouvertement des choses, c'est sain», a-t-il dit dans une interview de 50 minutes jeudi dernier, dans la suite 201 du deuxième étage de la Casa Santa Martha, au Vatican, son domicile depuis qu'il est monté sur le trône de Saint-Pierre, le 13 Mars 2013.

En dépit de sa journée très chargée, avec des rendez-vous et des audiences dès les premières heures du matin, François (qui n'a pas perdu son accent, ni ses manières typiques de Buenos Aires) était amical, de bonne humeur et décontracté.
Il n'a esquivé aucune question sensible, comme les controverses au Synode extraordinaire des évêques sur la famille qui a eu lieu en Octobre dernier. Cette Assemblée Générale a permis aux divisions internes de faire surface - des différences d'opinion sur la façon de faire face à certains défis, tels que la question des catholiques divorcés remariés, que le pape définit comme «excommuniés de fait». «Le cardinal allemand Walter Kasper a dit que nous devrions chercher des hypothèse, autrement dit il a ouvert la voie. Et certaines personnes ont eu peur», a-t-il expliqué.
Pour rassurer ceux qui pensent que le synode a créé de la confusion, le Pape a insisté sur le fait que le synode «est un processus» et que «la doctrine de l'Eglise sur le mariage n'a pas été abordée du tout». «Je n'ai pas peur de marcher sur la route du synode (Synode vient du grec syn odos (marcher ensemble) parce que c'est le chemin sur lequel Dieu attend que nous marchions. En effet, le pape est l'ultime garant», a-t-il dit .
Quant au nombre énorme d'Argentins qui volent à destination de Rome et se répandent dans la ville dans l'espoir d'avoir une photo prise avec lui, il a confirmé que, compte tenu des élections de l'an prochain, il a décidé de ne plus recevoir de politiciens en privé et seulement de les recevoir à la fin des Audiences générales du mercredi sur la place Saint Pierre.
«L'Argentine doit achever le mandat présidentiel pacifiquement. Une fracture du système démocratique, de la Constitution, à ce stade serait une erreur. Chacun doit coopérer et élire les nouvelles autorités. Je ne veux pas interférer dans ce processus, c'est pourquoi je ne reçois plus de politiciens en audiences privées», dit-il. En outre, il a confirmé qu'il ne se rendrait pas en Argentine en Juillet 2016 pour le Congrès eucharistique de Tucumán, car il est très proche de la Journée Mondiale de la Jeunesse, qui se déroulera en Pologne. Il a cependant l'intention de se rendre en Argentine la même année, à un autre moment. Il a révélé qu'il se rendra à trois autres pays d'Amérique latine en 2015 (qu'il a préféré ne pas mentionner) et, pour la première fois, en Afrique.
Il a également assuré que l'IOR, l'Institut pour les œuvres religieuses (également appelé la Banque du Vatican), qui a été réformé par lui après avoir été pendant des décennies le centre d'accusations et de soupçons de blanchiment d'argent et d'implication de la mafia, «fonctionne très bien». Et il a déclaré que la «réforme spirituelle, la réforme du cœur» est ce qui le préoccupe vraiment en ce moment.

Francis a donné cette interview exclusive à La Nacion quelques jours avant une date clé: 12 Décembre, le jour de la fête de la Vierge de Guadalupe, patronne de l'Amérique latine, au cours de laquelle il dira la messe à la basilique Saint Pierre et durant laquelle des musiciens argentins interpréteront la Misa Criolla, composée par Ariel Ramírez il y a 50 ans. Le fils de l'auteur, Facundo Ramírez, et la chanteuse Patricia Sosa se produiront avec un chœur romain.
«Quand j'ai entendu la Misa Criolla pour la première fois j'étais étudiant, je pense que j'étudiais la théologie à ce moment-là, je ne me souviens pas bien. Je l'ai vraiment aimé! J'ai aimé l'«Agneau de Dieu», qui est magnifique. Je n'oublierai jamais que j'ai entendu Mercedes Sosa le chanter», a dit le pape.

* * *

- [Vous êtes] le premier pape latino-américain, c'est un grand honneur pour toute l'Amérique latine. Qu'attendez-vous de l'Amérique latine?
- L'Amérique latine a fait du chemin depuis un certain temps, depuis la première réunion du CELAM. Mgr Larraín, le premier président du CELAM, a donné un grand élan. D'abord il y a eu la Conférence de Rio, puis Medellín, puis Puebla, Santo Domingo et Aparecida. L'épiscopat latino-américain a ouvert la voie, avec ces étapes. Elle l'a fait en tant qu'organe collectif, avec des méthodologies différentes. Au début, c'était timidement. Maintenant ce chemin de 50 ans ne peut certainement pas être ignoré car il signifie construire une sensibilisation dans l'Eglise latino-américaine et une maturation dans la foi. Marcher sur ce chemin a également suscité un grand intérêt dans l'étude du message de Guadalupe. La quantité d'études de la Vierge de Guadalupe, de son image, de ses ascendances mixtes (..) est incroyable, c'est de la théologie fondamentale. C'est pourquoi, quand nous célébrons le jour de la Vierge de Guadalupe, patronne des Amériques, le 12 Décembre, ainsi que le 50e anniversaire de la Misa Criolla, nous célébrons la route empruntée par l'Église latino-américaine.

- Une enquête récente (Pew) a confirmé que, malgré «l'effet François», les catholiques continuent à quitter l'Eglise.
- Je connais les chiffres divulgués à Aparecida, c'est la seule information que j'ai. Il y a évidemment plusieurs facteurs d'influence, indépendants de l'Église. La théologie de la prospérité, par exemple, pour ne citer qu'un exemple, a inspiré de nombreuses propositions religieuses vers lesquelles les gens se sentent attirés. (??). Mais laissons les facteurs qui sont externes à l'Eglise. Je m'interroge sur nous-mêmes, qu'est-ce que nous faisons nous-mêmes, qu'y a-t-il dans l'Eglise qui rend les fidèles malheureux? C'est que les gens n'ont pas le sentiment que nous sommes assez proches, c'est le cléricalisme. Aujourd'hui, être proche signifie tendre la main aux catholiques, chercher les gens dehors et être proche d'eux, sympathiser avec leurs problèmes, avec leur réalité. Le cléricalisme, comme je l'ai dit aux évêques du CELAM à Rio de Janeiro, arrête les laïcs dans leur maturation. Précisément, les laïcs sont plus matures en Amérique latine quand ils expriment la piété populaire. Le cléricalisme a toujours été un problème pour les organisations de laïcs. J'en ai parlé dans Evangelii Gaudium.

- Est-ce que le renouveau de l'Eglise qui vous avez invoqué depuis votre élection, et précisément dans Evangelii Gaudium, vise également les brebis égarée et empêchent les fidèles d'abandonner?
- Je n'aime pas l'image de l'«abandon» parce que c'est tout près du prosélytisme. Je n'aime pas utiliser des termes liés au prosélytisme parce que ce n'est pas la vérité. J'aime utiliser l'image de l'hôpital de campagne: certaines personnes sont très blessées et nous attendent pour guérir leurs blessures, ils sont blessés pour mille raisons. Nous devons aller vers eux et guérir leurs blessures.

- Est-ce cela, alors, la stratégie pour récupérer ceux qui ont quitté?
- Je n'aime pas le mot «stratégie», je parlerais plutôt de l'appel pastoral du Seigneur sinon ça sonne comme une ONG. C'est l'appel du Seigneur, ce que l'Église nous demande aujourd'hui, non pas comme une stratégie, parce que l'Eglise n'est pas dans le prosélytisme. L'Eglise ne veut pas s'engager dans le prosélytisme parce que l'Eglise ne se développe pas sur le prosélytisme, il se développe par attraction, comme l'a dit Benoît. L'Eglise doit être un hôpital de campagne et nous avons besoin de nous présenter pour guérir les blessures, tout comme le bon Samaritain l'a fait. Certaines blessures des gens résultent de la négligence, d'autres sont blessés parce qu'ils ont été abandonnés par l'Eglise elle-même, certaines personnes souffrent terriblement.

- En tant que Pape, vous êtes différent parce que vous parlez avec la plus grande clarté (!!!), vous êtes complètement franc, vous n'utilisez pas d'euphémismes et vous ne tournez pas autour du pot, le cours de votre papauté est extrêmement clair. Pourquoi pensez-vous que certains secteurs sont désorientés, pourquoi disent-ils que le navire est sans gouvernail, en particulier après le dernier Synode extraordinaire des évêques sur les défis posés par la famille?
- Ces expressions me semblent bizarres. Je ne suis pas au courant de personnes qui les auraient utilisées. Les médias les citent. Toutefois, jusqu'à ce que je puisse demander aux personnes concernées «Avez-vous dit cela?», j'ai des doutes fraternels. En général les gens ne lisent pas ce qui se passe. Quelqu'un m'a dit une fois, «Bien sûr, bien sûr. Les idées, c'est très bon pour nous, mais nous avons besoin de choses plus claires». Et j'ai répondu: «Regardez, j'ai ecrit une encyclique, c'était un grand travail, et une exhortation apostolique, je suis constamment à faire des déclarations, je donne des homélies; ça, c'est de l'enseignement, ça c'est ce que je pense, pas ce que les médias disent que je pense. Vérifiez, c'est très clair. Evangelii Gaudium est très claire».

- Certains médias ont mentionné que la «lune de miel est terminée» à cause des divisions qui sont apparues durant le synode ...
- Ce n'était pas une division contre le pape, je veux dire le pape n'était pas le point de référence (no benchmark). Parce que le Pape a essayé d'envoyer rouler la balle et d'écouter tout le monde. Le fait qu'à la fin, mon discours ait été accepté avec un tel enthousiasme par les Pères synodaux montre que le pape n'est pas le problème, mais plutôt les différentes positions pastorales.

- Chaque fois que le statu quo change, comme cela s'est passé lorsque vous avez été élu pape, il est normal de trouver de la résistance. Quelque 20 mois plus tard, la résistance semble être devenue plus évidente.
- Vous l'avez dit. La résistance est maintenant évidente. Et c'est un bon signe pour moi, faire sortir la résistance à découvert, sans marmonner furtivement en cas de désaccord. C'est sain de mettre les choses sur la place publique, c'est très sain.

- Croyez-vous que la résistance est connectée avec vos efforts de nettoyage, avec la restructuration interne de la Curie romaine?
- Pour moi, la résistance signifie différents points de vue, et non pas quelque chose de sale. C'est relié à certaines décisions que je pourrais prendre à l'occasion, je vais admettre cela. Bien sûr, certaines décisions sont plus de type économique, et d'autres sont plus pastorales ..

- Êtes-vous inquiet?
- Non, je ne suis pas inquiet. Tout semble normal pour moi, s'il n'y avait pas de différence d'opinions, ça ne serait pas normal.

- Est-ce que le nettoyage est terminé, ou est ce qu'il va continuer?
- Je n'aime pas parler de nettoyage. Je parlerais plutôt d'obtenir que la Curie aille dans la direction indiquée par les congrégations générales (réunions de pré-conclave). Non, il y a encore un long chemin à parcourir. Un long chemin, un long chemin. Vous voyez, dans les réunions de pré-conclave, comme cardinaux, nous avons exigé beaucoup de choses que nous ne devrions certainement pas abandonnr.

- Qu'est-ce que vous avez trouvé dans le processus de nettoyage, est-ce pire que ce que vous attendiez?
- En premier lieu, je n'attendais rien. Je m'attendais à revenir à Buenos Aires (rires). Et après cela, eh bien, je ne sais pas. Vous voyez, Dieu est bon pour moi, il m'a donné une bonne dose d'inconscience. Je fais juste ce que je ai à faire .

- Et comment vont les choses à l'heure actuelle?
- Comme tout le monde sait, tout est public. L'IOR (l'Institut pour les œuvres religieuses) fonctionne à merveille, nous avons fait un bon travail là. L'économie se porte bien. Et la réforme spirituelle est ma grande préoccupation en ce moment, changer les cœurs des gens. Je suie en train d'écrire mon discours de Noël pour les membres de la Curie, je prépare deux discours de Noël, une pour les prélats de la curie et l'autre pour tout le personnel du Vatican, avec tous nos assistants (employés), dans la salle Paul VI, avec leurs familles, parce que c'est une manière de les garder sous pression (keep their nose to the grindstone). Les exercices spirituels pour les préfets et les secrétaires sont un pas en avant. C'est un pas en avant de rester six jours enfermés, à prier; tout comme nous l'avons fait l'année dernière, nous le ferons à nouveau la première semaine de Carême. Nous serons à nouveau dans la même maison.

- Le G9 se réunira de nouveau la semaine prochaine, le groupe de neuf cardinaux consultants qui vous aident dans le processus de réforme de la Curie et dans la gouvernance de l'Église universelle. La fameuse réforme de l'Eglise sera-t-elle prête d'ici à 2015?
- Non, c'est un processus lent. L'autre jour, nous nous sommes réunis avec les chefs de dicastère et soumis la proposition d'assembler les dicastères des Laïcs, de la Famille, Justice et Paix. Nous avons discuté de tout cela, chacun de nous a dit ce qu'il pensait. Maintenant, ce sera transmis au G9. Vous savez, la réforme de la Curie va prendre beaucoup de temps, c'est la partie la plus complexe ..

- Cela signifie qu'elle ne sera pas prêt d'ici à 2015?
- Non. Nous l'attaquons petit à petit.

- Est-il vrai qu'un couple pourrait être à la tête de ce nouveau dicastère, où vous rassembleriez les laïcs, la famille et le Conseil pontifical Justice et Paix?
- Peut-être, je ne sais pas vraiment. Les chefs des dicastères ou du secrétariat seront les plus aptes, homme ou femme, ou même un couple...

- Et pas nécessairement un cardinal ou un évêque ...
- Le chef d'un dicastère, comme la Congrégation pour la doctrine de la Foi, le dicastère liturgique ou le nouveau dicastère englobant les laïcs, la Famille et "justice et paix" sera toujours un cardinal. C'est mieux parce que les dicastères sont très proches au Pape. Mais les secrétaires de dicastère n'ont pas nécessairement à être des évêques, car un problème que nous avons, quand nous devons changer un évêque-secrétaire, où allons-nous l'envoyer? Nous devons trouver un diocèse, mais parfois il ne convient pas pour un diocèse (..).J'ai seulement nommé deux évêques secrétaires : le secrétaire du Gouvernorat, qui devient plus ou moins le curé de tout cela (sic!), et le secrétaire général du synode des évêques,[for episcopalism].

- Ce fut une année intense, avec de nombreux voyages importants, le synode extraordinaire, la prière pour la paix au Moyen-Orient dans les jardins du Vatican. Qu'est-ce qui ressort comme le meilleur moment et comme le pire?
- Je ne saurais dire. Chaque moment a quelque chose de bon et quelque chose de pas tout à fait aussi bon, n'est-ce pas? (Silence). Par exemple, la rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées, il y avait une incroyable beauté dans cela.

- Benoît était là aussi ...
- J'ai beaucoup aimé cette occasion, mais ça n'en fait pas la meilleure parce que je les ai toutes appréciées. Je ne sais vraiment pas, je ne sais quoi dire, je n'ai jamais pensé à ça.

- Et d'être pape, qu'est-ce que vous aimez le plus, et le moins?
- Vous savez, et ceci est la vérité absolue (!!), c'est quelque chose que je veux vraiment dire. Avant de venir ici, j'étais sur le point de prendre ma retraite. C'est-à-dire, j'avais convenu avec le nonce que quand je serais rentré à Buenos Aires nous rassemblerions une courte liste de trois candidats de sorte qu'à la fin de l'année dernière, le nouvel archevêque puisse prendre le relais. C'est-à-dire, mon esprit se concentrait sur les confessionnaux des églises où j'entendrais les confessions. J'ai même eu le projet de passer deux ou trois jours à Luján et le reste de mon temps à Buenos Aires, parce Luján signifie tellement pour moi et les confessions, elles sont une grâce. Quand je suis arrivé ici, je devais tout recommencer, tout cela était nouveau. Dès le début je me suis dit: "Jorge, ne change pas, continue tout simplement à être toi-même, parce que changer à ton âge ferait de toi un fou". C'est pourquoi j'ai toujours continué à faire ce que j'avais l'habitude de faire à Buenos Aires. Peut-être même faire mes vieilles erreurs. Mais je préfère comme ça, être moi-même. Cela a évidemment provoqué quelques changements dans les protocoles, pas dans les protocoles officiels, car je fais très attention à les respecter. Le fait est que je suis qui je suis, même lorsqu'il s'agit de protocoles, de même que j'étais moi-même à Buenos Aires. Vous pouvez voir pourquoi "ne pas changer" me convenait si bien.

- Lorsque vous êtes revenu de Corée du Sud quelqu'un vous a posé une question et vous avez répondu que vous espériez "aller à la maison du Père" et beaucoup de gens étaient inquiets au sujet de votre santé, ils ont pensé que vous pourriez ne pas être bien ou quelque chose de ce genre. Comment allez-vous? Vous avez l'air si bien ..
- J'ai quelques douleurs, et à mon âge, les douleurs ne passent pas inaperçues. Mais je suis dans les mains de Dieu, jusqu'à maintenant, je ai pu travailler de façon constante.

- Un secteur conservateur aux Etats-Unis pense que vous avez démis le cardinal Raymond Leo Burke du Tribunal suprême de la Signature apostolique parce qu'il était le chef d'un groupe qui a résisté à des changements de tout type au synode des évêques .. Est-ce vrai ?
- Un jour, le cardinal Burke m'a demandé ce qu'il allait faire, comme il n'avait toujours pas été confirmé dans sa position, dans le secteur juridique, mais plutôtavait été confirmé "donec alitur provideatur". Et je lui ai répondu «Donnez-moi un peu de temps parce que nous pensons à une restructuration juridique du G9». Je lui ai dit que rien n'avait encore été fait à ce sujet et que c'était à l'étude. Après cela, la question de l'Ordre de Malte a surgi et nous avions besoin d'un américain futé ("smart") qui saurait y faire et j'ai pensé à lui pour ce poste. Je lui ai suggéré cela bien avant le synode. Je lui ai dit «Cela aura lieu après le synode parce que je veux que vous participez au synode comme chef de Dicastère». Comme aumônier de Malte, il n'aurait pas pu être présent. Il m'a remercié en très bons termes et accepté mon offre, je pense que même elle lui plaisait. Parce qu'il est un homme qui se déplace beaucoup, il fait beaucoup de voyages et serait certainement très occupé ici. Il n'est donc pas vrai que je l'ai démis à cause de la façon dont il avait agi au synode.

- Dernière question: avez-vous des plans pour votre 78e anniversaire, le 17 Décembre prochain? Allez-vous célébrer avec les barboni (sans-abri) une fois encore, comme vous avez fait l'année dernière?
- Je n'ai pas invité les "Barboni", ils ont été amenés par la charité (?), et c'était une bonne idée, n'est-ce pas? C'est là où le mythe a commencé, que j'avais pris le petit déjeuner avec les "Barboni". Vous voyez, j'ai pris le petit déjeuner avec tout le personnel de la maison et les "Barboni" étaient présents. Cela fait partie de tous les fantasmes que les gens composent à mon sujet. C'est la même chose avec les jours où il n'y a pas de messe dans la chapelle, parce que c'est le mercredi, le jour de l'audience générale. Ce jour-là nous mangeons tous ensemble, avec tout le personnel. Ce sera juste un autre jour pour moi, à peu près comme n'importe quel autre.

* * *

A suivre....