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Une précision sur les FFI

... et sur l'interview de Sandro Magister. (17/11/2014)

>>> Image ci-contre: Illustration d'un article de Gnocchi-Palmaro du 30 juillet 2013 (www.corrispondenzaromana.it/francescani-dellimmacolata-e-la-crisi-della-chiesa-perche-non-si-puo-tacere)

>>> Voilà comment est le Pape (L'interview de Sandro Magister)

Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres (Jean 8:32)
     

Je lis sur un site francophone que je ne citerai pas ici mais que mes lecteurs reconnaîtront sûrement une reprise intégrale de mon TRAVAIL (sans m'en demander l'autorisation... que j'aurais certainement accordée: cf. Navigation et copyright) de traduction de l'interview de Sandro Magister publiée la semaine dernière sur Italia Oggi, entrecoupées des propres commentaires du blogueur. Il aurait pu les intercaler entre les répliques de l'article original en italien, mais évidemment, ç'aurait été moins convaincant pour ses lecteurs.
Passons.

Le blogueur en question n'est pas d'accord avec les opinions exprimées par Sandro Magister, et c'est son droit: il l'accuse, inversant à son encontre l'accusation contre le Pape, de semer la confusion (mais Magister n'est pas le pape, et n'a pas les mêmes devoirs... ni la même audience! d'ailleurs, le Pape ne trouble pas QUE Sandro Magister et quelques débris tradis ou adeptes de la théorie du complot!), alors que de mon point de vue, personnel mais très largement partagé, Sandro Magister, que l'on peut certes accuser de partialité (mais pas plus que notre blogueur) ne fait qu'informer, avec des faits rigoureusement documentés.

FFI: C'EST BENOÎT XVI QUI A COMMENCÉ LES ENQUÊTES. AH BON?
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Les critiques dudit blogueur seraient plus crédibles si, pour étayer ses "contre-arguments" (qu'il serait facile de réfuter un par un, mais je manque de temps), il procédait avec la même rigueur, citant ses sources. Malheureusement (pour lui) il se contente de son feeling personnel, et d'à-peu-près, assénant comme des vérités des informations dont on ne trouve trace nulle part.
Parmi elles, une affirmation tendancieuse, récurrente sur son blog, sur les Franciscains de l'Immaculée, selon laquelle, pour reprendre ses propos, "c'est Benoît XVI qui a commencé les enquêtes".
J'ai donc fait une petite recherche, et constaté qu'il n'était pas si facile de remonter à la source des persécutions contre les FFI. Comme par hasard, cette recherche m'a amenenée... sur le blog multilingue de Sandro Magister, <Chiesa> pour ne pas le citer. Le billet est du 29 juillet 2013.
Le vaticaniste rapporte des FAITS, et même si le titre qu'il a choisi ("Pour la première fois François contredit Benoît") peut passer pour tendancieux, on peut lire l'article en faisant abstraction des partis-pris de son auteur.

Stricto sensu, donc c'est vrai, les faits remontent à 2012 ("il y a un an"), c'est-à-dire à la fin du Pontificat de Benoît XVI.
Encore faut-il rappeler dans quelles conditions.
Or, ce que notre blogueur insinue, c'est que les sanctions prises par le Pape actuel sont dans la continuité de l'inspection décidée sous Benoît XVI.
Ceci est un mensonge (je suis toute disposée à accueillir, sources à l'appui, les arguments de ceux qui prétendent que Magister affabule).

Dans son billet du 29 juillet 2013, Sandro Magister rappelle le décret "daté du 11 juillet 2013, avec le numéro de protocole 52741/2012", publié "peu de temps avant le voyage du pape François au Brésil, par la congrégation vaticane pour les religieux, avec l'approbation explicite du pape lui-même".

Je recopie la partie importante (le "gras" est de moi):

Le décret met un commissaire apostolique – en la personne du capucin Fidenzio Volpi – à la tête de toutes les communautés de la congrégation des Frères Franciscains de l'Immaculée. Ce qui constitue déjà un motif d’étonnement. Parce que, parmi les communautés religieuses nées dans l’Église catholique au cours des dernières décennies, les Franciscains de l'Immaculée sont l’une des plus florissantes. Ils comportent des branches masculines et féminines, les vocations y sont nombreuses et jeunes et ils sont implantés sur plusieurs continents, avec entre autres une mission en Argentine. Ils se veulent fidèles à la tradition, dans le plein respect du magistère de l’Église. C’est si vrai que, dans leurs communautés, ils célèbrent la messe aussi bien selon le rite ancien que selon le rite moderne, comme le font d’ailleurs, partout dans le monde, des centaines d’autres communautés religieuses – comme les bénédictins de Nursie, pour ne citer qu’un seul exemple – appliquant ainsi l’esprit et la lettre du motu proprio "Summorum pontificum" de Benoît XVI.
Mais c’est précisément cela qui leur a été contesté par un noyau de dissidents internes. Ceux-ci ont fait appel aux autorités vaticanes pour se plaindre de la propension excessive de leur congrégation à célébrer la messe selon le rite ancien, ce qui aurait pour effet de créer des exclusions et des oppositions au sein des communautés, de miner l'unité interne et, pire encore, d’affaiblir le "sentire cum Ecclesia" le plus général.
Les autorités vaticanes ont réagi en envoyant, il y a un an, un visiteur apostolique.
Et maintenant voici qu’un commissaire est nommé.
Mais ce sont les cinq dernières lignes du décret du 11 juillet qui suscitent le plus d’étonnement: "En plus de ce qui est indiqué ci-dessus, le Saint Père François a décidé que tous les religieux de la congrégation des Frères Franciscains de l'Immaculée sont tenus de célébrer la liturgie selon le rite ordinaire et que, éventuellement, l'usage de la forme extraordinaire (Vetus Ordo) devra être explicitement autorisée [sic] par les autorités compétentes, pour tous les religieux et/ou communautés qui en feront la demande".
L’étonnement est dû au fait que ce qui est ainsi décrété contredit les dispositions prises par Benoît XVI. Celles-ci n’exigent, pour la célébration de la messe selon le rite ancien "sine populo", aucune demande préalable d’autorisation (...)

Voilà!
Les autorités vaticanes, sous Benoît XVI, ont tout simplement envoyé un visiteur apostolique, sur la plainte des “dissidents internes”, pour constater de visu ce qui se passait, et aplanir les choses, certainement pas pour sanctionner ceux qui appliquaient le motu proprio voulu par Benoît XVI lui-même.

Lorsqu'on veut critiquer, il faut le faire avec des arguments honnêtes et des informations fiables. Sinon on contribue à répandre la confusion que l'on prétend combattre.

Jean 8:32: Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres...