L'alliance "étrange" qui unit le Vatican et Obama

... et cet "étrange" aveu sur le site hyperbergoglien <La Stampa-Vatican Insider>



Hier, mon attention était attirée par une réflexion d'Antonio Socci, sur sa page Facebook:

Sur "La Stampa" (du 15 septembre), journal très proche de Bergoglio, on lit ce titre:
CETTE «ÉTRANGE» ALLIANCE QUI UNIT LE VATICAN ET OBAMA.

Sous-titre:
"A une semaine de la visite du Pape en Amérique, il émerge de documents «confidentiels» de l'administration américaine une pleine syntonie avec les objectifs de François".

Il y a quelque chose d'«étrange», en effet, Obama étant l'un des présidents les plus anti-catholiques et les plus laïcs que les USA aient eus.
Nous, aussi, avec beaucoup d'appréhension, nous avons constaté l'alignement de Bergoglio à l'«agenda Obama». Le risque est de réduire l'Eglise à une simple chapellenie de l'empereur.
Mais l'Eglise n'a qu''un seul Seigneur, Jésus-Christ et doit suivre Lui seul, doit obéir à Lui seul, doit se converti à Lui, pas aux puissances de ce monde. Elle doit proclamer la vérité, même au prix de la persécution. Aujourd'hui, malheureusement, cela semble avoir été oublié ....
Comme l'a écrit Andrea Emo:
«L'Église a été durant de nombreux siècles protagoniste l'histoire, puis elle a assumé le rôle non moins glorieux d'antagoniste de l'histoire; aujourd'hui, elle est seulement la courtisane de l'histoire».



Il m'a paru opportun de traduire l'article (élogieux, comme il se doit, à moins qu'il ne s'agisse de critique subliminale) de La Stampa. Il fait état de "documents confidentiels" (!!) préparés par l'administration US en mars 2014, en prévision de la première rencontre entre les deux hommes soi-disant les plus puissants de la planète, afin qu'Obama dispose de fiches.

Attention, il y a des perles, qui ne sont pas dénuées d'une certaine neïveté, mais aussi des informations très intéressants, propres à alimenter les soupçons d'Antonio Socci... et les nôtres.

Cette alliance «étrange» qui unit le Vatican et Obama

Paolo Mastrolilli
vaticaninsider.lastampa.it
15/9/2015

A une semaine de la visite du Pape en Amérique, il émerge de documents «confidentiels» de l'administration américaine une pleine syntonie avec les objectifs de François.


«L'héritage diplomatique de François est encore en construction, mais la "conversion pastorale" qui est la marque de son pontificat prend forme avec des modalités significatives. La prise du Pontife sur la scène mondiale signifie que ses actions pastorales auront d'amples implications politiques».

Cette prévision, figurant dans les documents de la Maison Blanche et du Département d'Etat pour la préparation de la première rencontre entre le pape et le président Obama, qui a eu lieu en Mars 2014 au Vatican s'est avérée exacte. Les textes classés comme «sensibles» et «confidentiel», que «La Stampa» s'est procurée (??), aident à comprendre l'alliance construite ensuite par les Etats-Unis et le Saint-Siège, que Washington espère consolider quand François arrivera pour sa première visite, le 22 Septembre .

LES THÈMES COMMUNS
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Les rapports présentent à Obama la personne de Bergoglio et la structure du Vatican, puis abordent les points spécifiques d'intérêt commun et de coopération possible: la lutte contre la pauvreté et la faim, l'environnement, la guerre en Syrie, les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, Cuba, la traite des êtres humains. Il y a aussi les «Building blocks» pour la press avalaibility, autrement dit les suggestions de thèmes à aborder durant la conférence de presse.
«Depuis son élection en mars 2013 - dit le document sur la lutte contre la pauvreté et l'inégalité économique - François a attiré l'attention du monde entier avec son style unique de leadership, l'humanité et l'empathie évidentes, la dévotion aux pauvres. Tout en renforçant l'enseignement traditionnel de l'Eglise (!!), il a clairement indiqué que l'attention aux thèmes sociaux chauds comme l'avortement et le mariage homosexuel ne devrait pas occulter d'autres préoccupations pastorales, y compris la sollicitude pour les pauvres, les malades et les nécessiteux».
Voici donc le premier terrain d'entente: un pape qui change les priorités, mettant les soi-disant «thèmes de la vie» (i.e. le valeurs non négociables!!) au moins sur un pied d'égalité avec d'autres préoccupations sociales, pleinement partagées par la Maison Blanche (première nouvelle!!!). À ce propos, le rapport rappelle l'exhortation apostolique «Evangelii Gaudium», qui sollicite «l'élimination des causes structurelles de la pauvreté, et dénonce un système financier qui gouverne, au lieu de servir». Les conseillers d'Obama notent que «certains observateurs ont vu ce document comme un défi aux excès du capitalisme», mais démolissent les accusations de marxisme: «La vision du pape sur l'économie est enracinée dans des millénaires de doctrine catholique. Le bien-être humain est déterminé par les choix moraux, et l'Église doit toujours se concentrer sur la défense des pauvres». Cet accent mis sur la «dignité humaine» «est le langage catholique courant, mais François l'aborde d'une manière qui touche. Il donne l'exemple personnel». Dans tout cela, cependant, le Saint-Père puise à la tradition, depuis le «Compendium de la doctrine sociale», publié par Jean-Paul II en 2004, jusqu'à «L'Eglise dans le monde moderne» de 1966 (?).

L'ENVIRONNEMENT
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Sur l'environnement, la Maison Blanche note que le Vatican voit sa protection comme une «obligation morale», et espère beaucoup de la nouvelle encyclique, vivement critiquée par les conservateurs américains. «Le Saint-Siège considère comme fortement connexes l'environnement et les préoccupations de politique économique, et la prochaine exhortation apostolique de François (??) attirera l'attention sur cette connexion. Le Vatican a reconnu publiquement les effets graves et potentiellement irréversibles du réchauffement climatique».
Sur la Syrie, les conseillers d'Obama partagent l'approche qui part de l'aide aux population pour les soustraire à l'extrémisme et sur le Moyen-Orient, le soutien à des «négociations directes et la résolution des conflits dans le cadre de deux Etats souverains. Le Pape François a parlé à plusieurs reprises en soutien des efforts américains pour relancer les pourparlers» conduits pendant des mois avec une grande détermination par le Secrétaire d'Etat catholique John Kerry.

LES SANCTIONS À LA HAVANE
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Le document sur La Havane anticipe la médiation que le Saint-Siège allait entamer précisément à cette époque: «Nous respectons le point de vue du Vatican sur les sanctions économiques des États-Unis envers Cuba, mais nous constatons que malgré ces sanctions, les États-Unis sont l'un des les principaux partenaires commerciaux de l'île. Chaque année, nous sommes la première ou la deuxième source d'importations de produits alimentaires pour Cuba». Immédiatement après, le texte note: «Plutôt que dans l'embargo, les racines des problèmes se situent dans la politique cubaine et l'action de son gouvernement. Tant qu'il limitera la liberté économique dans la crainte qu'elle fasse tort à son monopole sur le pouvoir politique, le pays aura des problèmes. Nous proposons la liberté de réunion, de parole, d'accès à l'information et à Internet. Des actions positives du gouvernement dans ces domaines entraîneront nécessairement une interaction plus étroite avec les États-Unis, y compris l'accroissement du commerce et des voyages». Deux mois plus tard, sur cette base, le Vatican accueillait à Rome les pourparlers secrets qui ont conduit à la restauration historique des relations bilatérales entre Washington et La Havane.

La convergence était également très forte dans la lutte contre le trafic d'êtres humains, «forme moderne d'esclavage» ayant explosé plus tard dans le phénomène des migrations, les initiatives contre la faim, la persécution des minorités religieuses. «François a démontré sa capacité à capter l'attention des catholiques et non-catholiques sur la scène mondiale. Dans les situations de conflits, il continuera à'être une voix pour la réconciliation. La préoccupation pour la persécution des chrétiens va pousser l'Eglise dans des politiques pragmatiques. Là où la liberté religieuse est limitée, comme en Chine, François cherchera des opportunités pastorales pour atteindre les fidèles sans affrontement».
Une grande partie de cet agenda est déjà une réalité; le reste sera discuté la semaine prochaine à Washington.