COP, test pour un gouvernement mondial

Alors que s'ouvre à Paris au son des tambours la conférence sur le climat, dont les médias nous rebattent les oreilles 24 heures sur 24, il est rafraîchissant de lire une voix discordante. Comme cette préface à un ouvrage en italien qui sort ces jours-ci.

>>> Sur le thème du réchauffement de la planète, très nombreux articles sur ce site depuis 2007:
tinyurl.com/oluam9h

 
Regardant objectivement la politique de Kyoto, on a l'impression qu'elle n'a pas été proposée pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, mais qu'il s'agit d'une façade commode derrière laquelle se cache la réalisation de quelque autre finalité.

Sous le prétexte de la «durabilité», tous les aspects de nos vies seront réglementés et contrôlés par des représentants de la finance et des technocrates.

Conférence sur le climat, essai de gouvernement mondial

Uberto Crescenti
29.11.2015
www.lanuovabq.it
Ma traduction

* * *

Demain s'ouvre à Paris, la très attendue conférence sur le climat (Cop21), appelée à trouver un consensus sur un accord destiné à remplacer le protocole de Kyoto (1997). Pour comprendre ce que sont les véritables enjeux, nous publions la préface d'Uberto Crescenti au livre "Climatismo, una nuova ideologia", du professeur Mario Giacio (qui sort ces jours-ci)


La France a été officiellement désignée comme pays hôte de la vingt et unième Conférence "Paris 2015" sur le climat (COP21); Cette conférence se déroulera au Bourget du 30 Novembre au 11 Décembre 2015. En tant que pays qui préside la COP, elle devra faciliter le dialogue entre toutes les parties participant aux négociations, afin d'établir un climat de confiance mutuelle, de faire converger les différents points vues et de permettre l'adoption d'un accord à l'unanimité.

En premier lieu, on va chercher un accord ambitieux et contraignant pour relever le défi du changement climatique, qui serait applicable à tous les pays. En effet, il est donné comme évident qu'il y a un changement climatique en cours, causé principalement par les activités humaines et que, pour éviter de dangereuses interférences des activités humaines sur le climat, une augmentation acceptable de la température superficielle moyenne de la planète ne doit pas dépasser deux degrés par rapport aux niveaux préindustriels. Plus tôt on intervient, moindres seront les coûts. 2015 représente la date limite pour parvenir à un nouvel accord international juridiquement contraignant qui prendra le relais de la plate-forme de Kyoto à partir de 2020.

Une composante-clé sera également le financement la lutte contre le changement climatique; une étape a été franchie avec la première capitalisation du Fonds vert avec une somme de 9,3 milliards $, dont près d'un milliard pour la France.

Dans le programme, on retrouve les indications habituelles: l'élaboration d'un accord international d'ici 2015, avec un effet juridique contraignant, qui contienne des engagements et des objectifs pour les parties à partir de 2020; ceci en accord avec la limitation progressive de la souveraineté nationale pour ouvrir la voie à un gouvernement mondial. On retrouve l'urgence des accords et des mesures à prendre.

On nous dit qu'une augmentation de la température de surface moyenne acceptable de la planète ne doit pas dépasser deux degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. Si l'on fait une comparaison avec la Période Chaude Médiévale, quand les températures étaient d'environ 2-3 degrés plus élevés que celles actuelles, il est proposé, dans la pratique, que le réchauffement soit limité de sorte que la température reste inférieure à celle déjà observée au Moyen Age (et dans de nombreuses époques précédentes) quand toutes les catastrophes qui nous sont régulièrement annoncéees ne s'étaient pas encore produites.

Historiquement, on peut dire qu'en 1980, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), dirigée par un petit groupe de partisans du réchauffement de la planète, forçant certains éléments de preuve, a fait croire que l'humanité fait face à une catastrophe due à un réchauffement climatique causé par les émissions de dioxyde de carbone d'origine humaine. Tout cela promet d'être l'erreur scientifique la plus coûteuse de l'histoire.

On a également propagé le mythe que la théorie du réchauffement climatique est soutenue par le consensus quasi-unanime des climatologues. Mais les variations climatiques, en même temps que la connaissance que l'on a de l'histoire du climat, montrent que les facteurs physiques qui influent sur le climat sont multiples et complexes. Ceux d'origine naturelle sont connus et liés à des causes astronomiques telles que l'activité du Soleil avec la variation des taches solaires, les irrégularités de l'orbite de la Terre qui produisent des effets cycliques et répétitifs au cours de milliers d'années ou de dizaines ou centaines de milliers d'années, et aussi au fait que la Terre tourne sur elle-même et a une mer, une atmosphère et une couverture de nuages ??et donc le climat doit nécessairement varier. Des aspects qualitatif connus, mais difficiles de corréler quantitativement.

Les causes d'origine anthropique se ramènent presque exclusivement aux émissions de dioxyde de carbone résultant de l'utilisation des combustibles fossiles, mais cela ne représente que 5% du dioxyde de carbone dans l'atmosphère (et c'est une fraction négligeable par rapport à celui dissous dans les océans et à celui présent dans les sédiments sous la forme de carbonates ou de bicarbonates).

L'énorme quantité de facteurs rend difficile toute projection dans l'avenir. Devant ces faits, et des observations et des mesures pas toujours fiables et homogènes, sont proposés des scénarios et des projections, et non pas des prévisions, basés sur des modèles et des simulations informatiques. Mais on sait que chaque modèle a ses propres caractéristiques qui dépendent des paramètres qui sont utilisés dans le modèle et du poids relatif attribué à chacun d'eux. Si un modèle est proposé, par exemple, dans une discussion scientifique, par opposition à d'autres dans une «course» à la «validité» des modèles, c'est louable, mais si d'un modèle déterministe, on veut faire ressortir des politiques mondiales qui veulent influencer fortement la vie de l'humanité, alors on tombe dans un processus politique, ou dans des choix politiques, qui ne devraient pas être enveloppés dans une prétention scientifique.

Outre l'hypocrisie de la présentation scientifique, la politique qui a été déclenchée par le Protocole de Kyoto a produit des effets économiques bien connus, que ce soit un lourd impact sur la production industrielle, ou la création d'instruments financiers qui se sont ajoutés à la myriade d'instruments financiers déjà présents sur la scène mondiale, donnant lieu à des spéculations et des escroqueries. Il y a eu des avantages économiques substantiels pour tous ceux qui ont participé aux marchés qui tournent directement ou indirectement autour des émissions de dioxyde de carbone: banques, achat et vente de titres de crédit-carbone, production dite durable, énergies renouvelables, etc ..

Richard Lindzen, qui est actuellement considéré comme le plus grand physicien de l'atmosphère et a été proclamé "scientifique du climat" en 2007, a déclaré:
«Les générations futures vont se demander, avec un étonnement perplexe, pourquoi le monde du début du XXIe siècle développé est tombé dans une panique hystérique en raison d'une augmentation de la température moyenne mondiale de quelques dixièmes de degré. Elles se demanderont comment, sur la base de grossières exagérations de projections très incertaines de modèles mathématique, combinées avec d'improbables chaînes d'interférence, la possibilité de retourner à l'ère pré-industrielle a été prise en considération» (...)

(...) Enfermer dans un seul paramètre (le dioxyde de carbone émis par les activités humaines) toutes les possibilités de condamnation ou de salut de l'humanité, semble un anthropocentrisme démesuré, il semble que toute la Terre soit un organisme stationnaire et que l'homme soit le seul capable de faire varier cet état idyllique de la planète. Regardant objectivement la politique de Kyoto, on a l'impression qu'elle n'a pas été proposée pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, mais qu'il s'agit d'une façade commode derrière laquelle se cache la réalisation de quelque autre finalité.

Sous le prétexte de la «durabilité», tous les aspects de nos vies seront réglementés et contrôlés par des représentants de la finance et de technocrates. Le Protocole de Kyoto propose la création de monstres bureaucratiques nationaux et supranationaux qui devraient rationner les émissions et donc l'activité économique mondiale, avec des restrictions et des sanctions obligatoires, de sorte que le sort des pays, des industries, des entreprises et, enfin des gens de partout dans le monde, dépendent d'eux.
Le climatisme est probablement un outil pour un test grandeur nature pour un gouvernement mondial générale, à l'évidence monocratique et non subsidiaire.



* Professeur émérite de géologie appliquée à l'Université G. d'Annunzio, Chieti-Pescara