Quand la colère devient juste
… et quand le mensonge devient loi. "La personne qui tolère le mal lorsqu'il y a une juste cause à la colère devient une personne immorale". Magnifique homélie du Père William Farge, SJ, sur <Rorate Caeli>. Traduction d'Anna
Un jésuite: Utilisez la colère comme arme contre le mal
rorate-caeli.blogspot.com
"Le péché de sodomie s'appelle maintenant 'mariage': un mensonge qui est perpétré comme loi"
Les Jésuites sont souvent justement critiqués pas les fidèles catholiques (surtout celui-ci, dont nous n'allons pas souiller notre blog en en écrivant le nom). Mais lorsqu’un Jésuite est fidèle et attaché à la tradition, il est une bénédiction de Dieu.
Le sermon qui suit a été prononcé Dimanche par le Père William Farge, S.J., qui est aussi un des 56 prêtres qui célèbrent les Messe Latines Traditionnelles pour la Rorate Caeli Purgatorial Society.
5ème Dimanche après la Pentecôte,
Église de Saint Patrick,
New Orleans, Louisiane
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Dans l'Évangile d'aujourd'hui Jésus nous offre une compréhension plus profonde et large du cinquième commandement "Tu ne tueras point." Il nous met au défi non seulement de comprendre ce passage de l'Écriture littéralement, non seulement d’obéir à la signification évidente du commandement de ne pas tuer, mais de le dépasser afin que nous apprenions à exceller dans la vertu et la sainteté auxquelles nous sommes tous appelés.
Jésus interprète le commandement de cette manière: "Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens: ‘Tu ne tueras point’; mais qui tuera sera justiciable du tribunal… Et moi, je vous dis: Quiconque se met en colère contre son frère sera justiciable du tribunal" (Mt. 5,21-22).
Ce sont là des paroles très fortes. À les entendre, nous pourrions nous demander si le fait de me mettre en colère est réellement si mauvais que je serais en danger de l'Enfer. Saint Jean Chysostome nous dit que toute expression incontrôlée de colère n'est pas seulement une offense à une autre personne. Elle est une attaque contre Dieu, à l'essence et à l'être même de Dieu parce que Dieu est amour. L'essence de Dieu est la relation et l'unité entre les Personnes de la Sainte Trinité. Infligeant notre colère contre quelqu'un, non seulement nous faisons du mal à notre relation et unité avec cette personne, mais nous nous rebellons en réalité contre Dieu qui est relation et est unité en Lui-même. Ne pas aimer un autre est une insulte contre Dieu dont l'être même est amour. Tout acte contre l'amour est un acte de blasphème contre l'être de Dieu Lui-même.
Saint Jean Chrysostome nous dit aussi: "Être en colère avec quelqu'un, c'est s'ouvrir au démon. Rien ne donne plus de plaisir aux puissances de l'Enfer que la colère entre frères et sœurs, et dès qu'une brèche se fait dans la relation à cause d'une colère incontrôlée, l'esprit mauvais se déverse en nous comme un torrent."
Satan sait que les sentiments d'amertume qui sont derrière la colère insultent Dieu. C'est pourquoi Jésus nous enseigne que la colère contre les autres est une offense bien plus grave que nous pourrions le croire et qui nous met en danger du feu de l'enfer.
Il y a bien sûr la colère justifiée. Jésus Lui-même a montré une colère justifiée, par exemple, contre ceux qui achetaient et vendaient dans le temple. Il a montré ce genre de colère dans la synagogue de Capharnaum lorsque, comme nous le dit l'Évangile de Marc, Jésus "promena son regard sur eux avec colère, contristé de l'endurcissement de leur cœur," (Marc 3,5). Mais Sa colère n'était pas incontrôlée.
Saint Jean Chrysostome nous donne quelques conseils: "L'émotion humaine de la colère n'est pas une chose dont il faut se libérer," dit-il. "C'est une arme, une épée que Dieu nous met entre les mains pour nous battre contre l'ennemi véritable, Satan, et contre les œuvres de Satan dans le monde." "Ne délectez pas Satan, dit-il, "en infligeant des blessures à votre propre famille et et à vosamis; dirigez votre colère contre le diable et le mal".
Le pouvoir de Satan croit exponentiellement aujourd'hui à cause de l'énormité des péchés de l'homme.
Il y a aujourd'hui des péchés qui ont été institutionnalisés comme faisant partie de notre société et même dans nos lois, et loin de se mettre en colère à cause de cela, beaucoup d'entre nous deviennent tout à fait tolérants et les acceptent même. Le péché institutionnalisé est devenu un péché acceptable.
Un des péchés les plus flagrants est peut-être le péché de l'avortement. C'est le grave péché de tuer la vie humaine, une violation du cinquième commandement, qui est devenu légal. Certains de nos politiciens ont même appelé l'avortement un "terrain sacré" qui doit être défendu, et pour ce crime abominable ont même utilisé le nom de "sacrement".
Le récent arrêt de la Cour Suprême sur le mariage de même sexe est un autre exemple évident de péché mortel institutionnalisé. Le péché mortel de sodomie et d’impureté a été, avec le meurtre, fixé dans la loi du Pays; et pour augmenter la gravité de ce péché, il lui a été donné le nom d'un sacrement. Le péché de sodomie s'appelle maintenant "mariage": un mensonge perpétré comme loi.
Ces lois sont une attaque directe contre le plan d'amour de Dieu pour les familles et contre Dieu Lui-même. Nos institutions légales, en particulier la Cour Suprême, agissent comme un sorte de ministère de propagande pour Satan, promouvant la tolérance du péché, appelant le péché un bien.
La colère devrait être dirigée contre cette institutionnalisation du péché qui attaque Dieu et notre société. Évidemment, tout cela ne s'est pas produit d'un coup. L'usage généralisé de la contraception a dégradé notre sens de la moralité. L'usage de la pornographie a depuis longtemps provoqué la dégradation de la relation entre mari et femme et parents et enfants. Les psychologues affirment qu'une personne obsédée par la pornographie sous une forme quelconque devient progressivement et même sans s'en rendre compte incapable d'être en relation avec des femmes ou hommes réels dans sa vie à lui ou à elle.
Certes, la colère, si elle est hors de contrôle et dirigée contre une autre personne, est toujours une colère mal orientée. Mais la colère utilisée comme une arme contre le mal est utilisée à l'intention que Dieu lui a donnée. Saint Thomas d'Aquin disait: "La personne qui tolère le mal lorsqu'il y a une juste cause de la colère devient une personne immorale."
Nous serons de plus en plus appelés à nous battre contre l'admissibilité et la tolérance du mal dans notre société, en suivant le Christ et en obéissant à ses Commandements.
Concentrons donc notre colère non pas contre des autres personnes, mais contre Satan et les œuvres de péché, en particulier le péché institutionnalisé, dans notre monde aujourd'hui.