(Re)lire Gustave Thibon

Formidable réflexion de Camillo Langone, sur Il Foglio. A propos du Pape, bien sûr (12/9/2015)

>>> Ci-contre:
Gustave Thibon (1903-2001)

 

Ceux qui quittent l'Eglise à cause de François


Camillo Langone,
Il Foglio
9 septembre 2015
Traduction par Anna (qui a aussi déniché cette pépite!)

* * *

Ils sont de plus en plus nombreux les amis, y compris des gens en apparence plus solides religieusement que Magdi Allam, qui, dégoûtés par le Pape François, me disent vouloir quitter l'Église, pour les destinations les plus variées: l'orthodoxie, l'anglicanisme, le rien (non pas que l'anglicanisme diffère beaucoup du rien…). Il est donc utile de revenir à Gustave Thibon, philosophe-paysan français, peu traduit en Italie (ndt : et assez peu connu en France même !) (..).
Au beau milieu du 20e siècle, Thibon écrivait:

« Aux époques classiques, les institutions morales, politiques ou religieuses dépassaient et soutenaient les hommes qui les représentaient.
La monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre, le mariage plus que les époux.
Cela rendait possible parfois de mépriser un roi ou un pape sans que le principe de la monarchie ou de la puissance pontificale fût infirmé. Que l'on pense aux invectives d'une sainte comme Catherine de Sienne contre le clergé de son temps, et à un grand catholique comme Dante qui depuis l'enfer apostrophait le pape régnant!
Aujourd'hui, comme dans toutes les périodes de décadence, nous assistons au phénomène inverse: les institutions ne sont tolérées et aimées que dans l'individu ».


Aujourd'hui, en 2015, trop de personnes aiment ou haïssent l'Église sur la base de leurs propres sentiments à l'égard du Pape actuel et c’est là une attitude superdécadente. Que les traditionalistes s'en rendent compte, et fassent comme moi, qui suis superclassique: les seules personnalités religieuses envers lesquelles je nourris des sentiments s'appellent Marie et Jésus.