Synode, réaction du card. Burke
Il confie un premier commentaire sur la Relation finale à Edward Pentin, du National Catholic Register
>>> Synode, relatio finale: les passages controversés (§84-86)
Cardinal Burke: la Relation Finale manque de clarté au sujet de l'indissolubilité du mariage
Edward Pentin
www.ncregister.com
26 octobre 2015
Traduction par Anna
Le Cardinal Raymond Burke, patron des Chevaliers de Malte et ancien préfet de la Signature Apostolique, a partagé avec le Register sa première réaction au Rapport final du Synode sur la Famille.
Il met l'accent sur les paragraphes 84-86 sur le divorce et le remariage et affirme que cette section est de "préoccupation immédiate à cause de son absence de clarté dans un point fondamental de la foi: l'indissolubilité du lien du mariage qu'aussi bien la raison que la foi enseignent à tous les hommes". Il dit aussi que la manière dont est utilisée la citation de Familiaris Consortio est "trompeuse".
Voici son commentaire:
Le document entier nécessite une étude attentive afin de comprendre exactement quel conseil il offre au Pontife Romain, conformément à la nature du Synode des Évêques, "pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la discipline ecclésiastique" (canon 342).
La section intitulée "Discernement et Intégration" (paragraphes 84-86) est toutefois de préoccupation immédiate à cause de son absence de clarté dans un point fondamental de la foi: l'indissolubilité du lien du mariage que la raison autant que la foi enseignent à tous les hommes.
Tout d'abord, le terme "intégration" est un terme mondain, qui est théologiquement ambigu. Je ne vois pas comment [l'intégration] peut être "la clé de l'accompagnement pastoral de ceux qui vivent dans des unions matrimoniales irrégulières". La clé d'interprétation de leur soin pastoral doit être la communion fondée sur la vérité du mariage dans le Christ, qui doit être honorée et pratiquée même si une des parties du mariage a été abandonnée par le péché de l'autre partie. La grâce du Sacrement du Saint Mariage renforce l'époux abandonné pour vivre le lien du mariage dans la fidélité, continuant de rechercher le salut du partenaire qui a abandonné l'union matrimoniale. J'ai connu depuis mon enfance et je continue de rencontrer des fidèles catholiques dont le mariage s'est d'une certaine manière brisé, mais qui, croyant à la grâce du Sacrement, continuent de vivre leur mariage dans la fidélité. Ils se tournent vers l'Église pour cet accompagnement qui les aide à rester fidèles à la vérité du Christ dans leurs vies.
En second lieu, la citation du paragraphe n.84 de Familiaris Consortio est trompeuse. Au moment du Synode des Évêques pour la Famille de 1980, comme tout au long de l'histoire de l'Église, il y a toujours eu des pressions pour admettre le divorce à cause des situations pénibles de ceux qui sont dans des situations irrégulières, c'est à dire qui ne vivent pas en accord avec la vérité du Christ sur le mariage, comme Il l'a clairement annoncée dans l'Évangile (Mt 19, 3-12; Marc 10, 2-12). Alors qu'au n.84 le Pape Saint Jean Paul II reconnaît les situations différentes de ceux qui vivent une union irrégulière et exhorte les pasteurs et toute la communauté à les aider comme de vrais frères et sœurs dans le Christ en vertu du Baptême, il conclut: "L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés." Il rappelle ensuite les raisons de la pratique: "[Que] leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie". Il note aussi à juste titer qu'une pratique différente induirait le fidèle "en erreur et confusion au sujet de la doctrine de l'Église concernant l'indissolubilité du mariage".
Troisièmement, la citation du Catéchisme de l'Église Catholique (n. 1735) concernant l'imputabilité, doit être interprété en termes de la liberté "qui rend l'homme responsable de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires" (CEC n.1734). L'exclusion des Sacrements de ceux qui sont dans des unions matrimoniales irrégulières ne constitue pas un jugement sur leur responsabilité dans l'échec du lien matrimonial qui les lie. C'est plutôt la reconnaissance objective du lien. La Déclaration du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs du 24 juin 2000, elle aussi citée, est en accord complet avec la doctrine et la pratique constantes de l'Église sur ce sujet, citant le n. 84 de Familiaris Consortio. Cette Déclaration précise la finalité de la conversation avec un prêtre dans le for intérieur, qui est, pour reprendre les mots du Pape Saint Jean Paul II, "un chemin de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage" (Familiaris Consortio, n.84). La discipline de l'Église offre une assistance pastorale permanente à ceux qui sont dans des unions irrégulières et qui "pour de graves motifs comme par exemple l'éducation des enfants, ne peuvent pas remplir l'obligation de la séparation," afin qu'ils puissent vivre chastement dans la fidélité à la vérité du Christ (Familiaris Consortio, n.84).