Voyage du Pape aux Etats-Unis: deux bilans

Ce qu'il a dit, ce qu'il n'a pas dit...

François a, paraît-il, été reçu (et s'est comporté) comme une rock star.
Il a été acclamé par la foule (ce qui n'est certes pas un reproche, Benoît XVI l'avait aussi été en 2008, et je m'en étais réjouie) mais aussi par ce monde et par ces puissants qui le reste du temps haïssent le catholicisme et ce qu'il représente. Et qui ne l'ont guère écouté, comme en témoigne cet article: L'effet Bergoglio au Sénat américain.
D'où les questions: était-il vraiment dans son rôle de Vicaire? En quoi son voyage a-t-il été "pastoral"? A-t-il vraiment "confirmé ses frères dans la foi" (et non pas découragé ceux qui résistent encore)? Et pourquoi est-il si clair lorsqu'il s'agit de défendre des thèmes qui lui tiennent à coeur, mais qui sont éminemment profanes, même s'ils sont respectables ... et si ambigu, lorsqu'il s'agit de défendre la vie et l'enseignement moral catholique? Et même si discret, lorqu'il s'agit d'annoncer le Christ?
C'est à ces questions que répondent ces deux remarquables articles issus de la blogosphère anglophone, catholiques tendance traditionalistes (c'est-à-dire respectueux de la doctrine!).
Le premier vient du site <That the bones you have crushed may thrill>, il a été écrit à mi-parcours, si j'ose dire, après les premiers discours du Pape aux Etats-Unis (notamment celui devant le Congrès).
Le second est du blog <Rorate Caeli>, il a été écrit au terme du voyage.
Les deux disent un peu la même chose , et - pour autant que cela intéresse ceux qui me lisent - reflètent bien mon propre ressenti.

"Nous ne pouvons pas insister seulement sur" ...?
Ou bien "nous ne pouvons pas insister du tout"?

thatthebonesyouhavecrushedmaythrill
24 septembre 2015
(Ma traduction)

* * *

Rappelons-nous ce qu'a dit François dans une interview à six mois du début de son pontificat (ndt: la fameuse interview menée par Antonio Spadaro, publiée par La Civiltà Cattolica, et en français par la revue Esprit):

« Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation de méthodes contraceptives. Ce n’est pas possible. Je n’ai pas beaucoup parlé de ces choses, et on me l’a reproché. Mais lorsqu’on en parle, il faut le faire dans un contexte précis. La pensée de l’Église, nous la connaissons, et je suis fils de l’Église, mais il n’est pas nécessaire d’en parler en permanence.
Les enseignements, tant dogmatiques que moraux, ne sont pas tous équivalents. Une pastorale missionnaire n’est pas obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance. L’annonce de type missionnaire se concentre sur l’essentiel, sur le nécessaire, qui est aussi ce qui passionne et attire le plus, ce qui rend le cœur tout brûlant, comme l’eurent les disciples d’Emmaüs.
Nous devons donc trouver un nouvel équilibre, autrement l’édifice moral de l’Église risque lui aussi de s’écrouler comme un château de cartes, de perdre la fraîcheur et le parfum de l’Évangile. L’annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante. C’est à partir de cette annonce que viennent ensuite les conséquences morales».


L'espace d'un instant, d'un très bref instant, quand Sa Sainteté a prononcé son discours devant le Congrès américain, j'ai pensé qu'après avoir fait cette déclaration ...

«La règle d'or nous rappelle aussi de notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à toutes les étapes de son développement ...»


... un cri de ralliement pour la défense de l'enfant à naître se profilait. Rappelons qu'à l'heure actuelle il y a une bataille culturelle énorme, épique, en cours aux États-Unis avec le vote du Sénat sur l'arrêt des subventions au Planned Parenthood, la plus grande machine à tuer industrielle d'êtres humains que le continent ait jamais vu. Incroyablement, comme pour plonger un couteau dans le cœur du mouvement pro-vie massif des États-Unis, il a poursuivi sa déclaration avec cela ...

«Cette conviction m'a amené, depuis le début de mon ministère, à plaider à différents niveaux pour l'abolition universelle de ...»


On pouvait presque entendre le mouvement pro-vie retenir son souffle, et penser, «Il va le dire! Il va le dire! il va dire l'avortement! Il va dire l'avortement! Je vous en supplie, dites avortement!»
Et c'est venu, de nulle part, incongru, car cela n'a rien à voir avec une «étape de développement», mais plutôt avec l'application de la justice pour des infractions pénales ...

«...la peine de mort».


Et on pouvait entendre le cœur de millions de personnes se briser. Il ne sera pas le champion de la cause de l'enfant à naître, car l'enfant à naître est juste une «obsession», apparemment, qui a maintenu l'Eglise à la traîne. Il n'a pas davantage reproché au bras judiciaire du gouvernement, la Cour suprême, d'avoir légiféré sur le mariage de même sexe dans une loi applicable à l'ensemble du pays.
Alors, que dire? Je trouve cela incompréhensible. Je ne peux pas comprendre, alors que le dragon du Planned Parenthood, exposé comme le mal qu'il est, placé au sommet du débat politique aux États-Unis, et que François est au Congrès. Avec un mot, une phrase, Sa Sainteté, comme Saint George, pouvait terrasser cette bête maudite.
Pourtant, il ne l'a pas fait. La visite 'pastorale' de François aux Etats-unis rend parfaitement clair que la 'nouvelle' Église de François n'insiste pas «seulement» sur la défense de l'enfant à naître ou la sainteté du mariage et de la famille. Non. Jusqu'à présent, sa visite rend clair que l'Église n'insiste pas du tout sur ces questions. Mais elle insiste sur certaines, il y a des questions récurrentes sur lesquelles Sa Sainteté insiste, ouvertement et sans crainte, à grand coût pour les âmes, à grand coût pour l'Église, ses ministres et sa mission, et les voici ...

  • Dialogue
  • Fraternité
  • Solidarité
  • Changement climatique
  • Misère
  • Immigration et réfugiés
  • Peine de mort


Il peut y en avoir d'autres donc je m'excuse si je les ai oubliés. Et lors de son premier discours à la Maison Blanche ou au Congrès des États-Unis le Successeur de Saint Pierre n'a pas davantage osé prononcer le Saint Nom de Jésus, cela montre que François ne peut même pas «insister sur» le Nom de Celui qu'il représente sur la terre comme vicaire! Retirez un peu de religiosité et de sentiment religieux de ses discours à ce jour et vous pourriez être pardonné de penser que Ban Ki-Moon ou son prédécesseur était en visite dans les allées du pouvoir aux États-Unis. Sa Sainteté dit que ...

«L’annonce évangélique doit être plus simple, profonde, irradiante. C’est à partir de cette annonce que viennent ensuite les conséquences morales».


Cependant, à moins que le Saint Nom de Jésus ne soit mentionné sans crainte, à moins que le caractère sacré de la vie dans le sein maternel ne soit défendu dans un pays dont les représentants sont sous le choc de vidéos exposant ce mal brutal sur les enfants à naître du pays, à moins que la sainteté du mariage et de la famille ne soit défendue contre les agressions du mouvement militant homosexuel, de quelle manière l'Evangile est-il proclamé? Est-il même vraiment proposé concrètement aux auditeurs? Un nouvel évangile, un faux évangile est proposé à la place, qui est pas moins obsédé par certains sujets que le vrai évangile, défendu par ceux qui croient, à juste titre, que chaque vie à naître importe à Dieu, que le mariage importe à Dieu, que le salut des âmes importe à Dieu. C'est juste dommage, pour vous, en tant que catholique, si ses sujets, les sujets sur lesquels il pense que l'Église doit se concentrer, ne sont pas VOS sujets ou si vous pensez que si ces sujets sont importants, le salut des âmes, la sainteté de la vie humaine et la défense du mariage et de la famille doivent être les priorités de la mission de l'Eglise. Nous ne pouvons pas insister 'seulement' sur les questions sociales et environnementales tout en réitérant des conceptions maçonniques d'une société harmonieuse en termes de fraternité ...

L'AVORTEMENT ET LE MARIAGE HOMOSEXUEL SONT AUSSI DES QUESTIONS IMPORTANTES.

Si le pape ne peut pas joindre sa voix à des millions aux États-Unis qui protestent et font campagne pour l'arrêt du financement de Planned Parenthood, alors je vous le demande, en quel sens cette visite du Pape est-elle 'pastorale' et de qui, au juste, est-il le pasteur?

Si, en ce «moment critique de notre civilisation», le Successeur de saint Pierre ne peut se résoudre à s'affirmer publiquement en défense de l'enfant à naître dans un pays qui les assassine systématiquement, à un moment particulier et dans un contexte spécifique, quand les médias américains et les politiciens ont été littéralement forcés d'affronter la question à cause d'un enquêteur catholique courageux et de ses assistants, ce n'est pas parce que l'Eglise catholique ne devrait pas être «obsédée» indûment à propos de ces «questions». C'est plutôt que ces questions ne comptent plus du tout. Elles ne sont pas «importantes aussi», en réalité, elles sont remplacées entièrement. Rien d'autre ne peut expliquer la sémantique avec laquelle ces questions sont soigneusement et habilement évitées.

J'espère et je prie pour qu'après avoir dit tout ce qui peut être dit sur les questions énumérées ci-dessus, qui semblent plus proches du cœur du Pape dans les demeures du pouvoir temporel aux États-Unis, Sa Sainteté redressera un peu la «balance» et donnera un nouveau courage et une nouvelle énergie à ceux qui, pour l'amour de Jésus-Christ et de son Évangile, souhaitent construire aux États-Unis une culture de la vie, et font tout ce qui est possible pour décourager la culture de mort qui, à ce jour, étrangle une nation belle, mais désormais assiégée.

« Pourtant, je ne peux cacher ma préoccupation pour la famille, qui est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les relations fondamentales sont en train d’être remises en cause, comme l’est la base même du mariage et de la famille. Je peux seulement rappeler l’importance et, par-dessus tout, la richesse et la beauté de la vie familiale» (ndt: discours au Congrès).


Voilà une utilisation intéressante des paroles du Pape aujourd'hui. Est-ce une évaluation voilée, inoffensive de la décision de la Cour suprême?. François dit qu'il «ne peut pas cacher» sa préoccupation, mais pourquoi un pape voudrait-il «cacher» sa préoccupation pour la famille à quiconque? Il est tout simplement incroyable qu'un pape puisse déclarer si ouvertement son opposition à la peine de mort, mais puisse 'danser' si délicatement autour des mots «avortement» et «mariage homosexuel», comme si le fait de prononcer ces mots pouvait à lui seul déclencher une incendie dans le bâtiment. Parlait-il aux États-Unis, ou au Synode à Rome? Avec des millions de téléspectateurs, que peut-il faire? Que peut-il dire?

«Je peux seulement rappeler l’importance et, par-dessus tout, la richesse et la beauté de la vie familiale».


Non, Votre Sainteté. Les médias et les puissants de ce monde vous ont tous applaudi et ils sont tous à vos pieds. Vous pouvez dire et vous pouvez faire beaucoup mieux que cela. La question que beaucoup de catholiques aux États-Unis vont se poser est: pourquoi a-t-on l'impression que vous ne voulez pas le faire? Vous 'pouvez' dire, si vous le pensez, avec une conviction totale, avec la certitude et la bravoure de Martin Luther King, que le mariage est entre un homme et une femme pour la vie et aucun tribunal sur la Terre, aucune puissance terrestre, ne pourra jamais , jamais changer cela. J'espère encore que pendant ce voyage Votre Sainteté le fera, mais peut-être est-ce un espoir vain. Après tout...

« il y a une autre tentation dont nous devons spécialement nous prémunir : le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal ; ou, si vous voulez, les justes et les pécheurs»


... ce qui pourrait d'une certaine façon expliquer pourquoi non seulement son discours du Congrès, mais le prochain Synode sur la famille, suscitent tant de crainte pour l'Eglise et l'accélération du mal dans le monde. Cette petite citation sera une musique aux oreilles des relativistes à la fois à l'intérieur et en dehors du Congrès. Si ce n'est pas de la responsabilité du pape de parler de temps en temps, surtout aux puissants, de bien et du mal et la différence entre les deux, je vous le demande sérieusement, de qui est-ce la responsabilité?


Le pape aux États-Unis
- ambigu sur ce qui devrait être clair, clair uniquement sur ses priorités politiques

Rorate Caeli
28 septembre 2015
(Ma traduction)

* * *

La visite de François nous a montré une fois de plus qu'il peut être clair et sans ambiguïté sur ses priorités, se faire entendre et être sans détour pour dire ce qu'il veut dire. Il n'a pas hésité à faire des déclarations directes sur l'immigration, sur l'environnement, sur l'abolition de la peine de mort et en faveur de la liberté religieuse (c'est-à-dire la liberté religieuse telle qu'elle est comprise par le consensus laïque occidental plutôt que la défense du droit de l'Eglise à proclamer la vérité dans chaque société). Il ne subsiste aucune interrogation sur l'importance qu'il a accordée à ces thèmes. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant à propos de l'importance qu'il a accordée à la défense de l'enfant à naître et du vrai mariage.

Nous affirmons - et nous ne sommes pas seuls à le faire - que la visite papale toute entière aux États-Unis et à l'ONU fut une série d'occasions manquées et une défaillance monumentale dans l'affirmation de l'enseignement de l'Église précisément là où il est le plus menacé par l'opinion publique et le pouvoir séculier. Ces occasions viendront hanter les mêmes catholiques qui se sont donnés tant de mal pour justifier toutes les omissions du pape la semaine dernière.

« Mais il a parlé contre l'avortement! Il a parlé du droit à la vie! Il a parlé de la nécessité de défendre le mariage et la famille!».
Bien sûr qu'il l'a fait!
Il est également clair qu'il a traité ces questions comme ayant une importance marginale. Personne ne peut en toute honnêteté indiquer ses rappels brefs et souvent vagues sur l'avortement, et déclarer que la défense de l'enfant à naître était un de ses principaux intérêts lors de sa visite. Encore moins peut-on dire qu'il a avancé une défense claire et retentissante du vrai mariage comme étant seulement entre un homme et une femme. Au cours de son principal discours sur le thème de la famille - le discours à la Veillée de prière pour la Fête des Familles à Philadelphie - le pape s'est concentré sur les besoins matériels des familles plutôt que sur la défense de l'essence et de l'identité mêmes de la famille.
Au moins, le pape avait mentionné le mot «avortement» au cours de sa visite, mais sur la défense de vrai mariage, il n'a jamais été aussi direct.

Il est vrai qu'il a rendu visite aux Petites sœurs des pauvres - à titre privé, officieusement, dans un détour non programmé, sans que ses propos soient publiés. Il est également vrai qu'une célébrité ouvertement "gay", soutien bruyant des pseudo «mariages» s'est vu confier un rôle de premier plan dans une messe au cours de la visite papale (cf. Une star gay "lecteur" à la messe du Pape). Il aurait été facile de voir que'aucun geste ne serait le plus visible et aurait un plus grand impact sur le public. Désormais, ce sera considéré comme être «plus catholique que le pape» d'empêcher publiquement les homosexuels pratiquants et les adversaires de l'enseignement de l'Eglise d'être lecteurs (et par analogie d'être exclus de nombreux autres rôles laïcs importants), se moquant de ce que cela signifie d'être un Catholique en règle.

Certains experts catholiques ont défendu le Pape, arguant qu'e c'était entièrement sa prérogative de choisir ses mots et ses priorités. Nous ne contestons pas les prérogatives du pape, mais pour l'amour de la vérité, nous ne cacherons le coût de ses choix. En choisissant de se concentrer sur les questions qui attirent facilement les applaudissements du monde, en choisissant de consacrer la majeure partie de son temps de parole à ces questions, François a donné un exemple clair aux évêques américains et au clergé de "mettre la pédale douce" sur la défense du Magistère de l'Église, sur les enseignements encore plus «désagréables», «diviseurs», «impopulaires».
Les pro-vie et les défenseurs du vrai mariage doivent se demander en toute honnêteté, si la visite du pape encouragera les évêques et le clergé à parler avec encore plus de force en défense du mariage et de l'enfant à naître. Plus les défenseurs bien intentionnés du pape défendent ses omissions, plus ils disent au clergé qu'il n'y a rien de mal à minimiser ou à très peu parler des enseignements de l'Église sur des sujets sensibles. Au lieu de prétendre que les quelques os que le Pape a jeté dans leur direction était un festin somptueux, les pro-vie et les partisans du vrai mariage doivent réfléchir à la façon de surmonter l'apathie cléricale encore plus grande qui va désormais être leur lot.

C'est également un fait que l'absence de clarté du pape rendait facile pour les ennemis de la vie humaine et du vrai mariage d'applaudir ses paroles sans pour autant reconnaître leur sens catholique. Beaucoup de catholiques ont exprimé leur perplexité en voyant des politiciens pro-avortement notoires applaudir le pape quand il a mentionné brièvement la défense de la vie humaine lors de son discours au Capitole, mais cela n'aurait pas dû les surprendre.
«La règle d'or nous rappelle aussi notre responsabilité pour protéger et défendre la vie humaine à chaque étape de son développement» voilà des mots qui peuvent sembler sans ambiguïté à des oreilles catholiques pro-vie, mais pour des oreilles profanes, ils ne recouvrent pas nécessairement l'enfant à naître; ils pourraient être de façon plausible (quoique mensongère) "entendus" par un partisan enragé de l'avortement comme se rapportant seulement à la vie après la naissance.
Pour un catholique, les éloges fréquents du Pape au mariage et à la famille (sans qualification) concernent uniquement le vrai mariage entre un homme et une femme; mais pour les «militants gays» ceux-ci pourraient tout aussi bien s'appliquer aux «mariages» homosexuels et aux «familles» composées de deux personnes du même sexe et des enfants qu'ils ont «adoptés». Nous ne disons pas que le pape a subrepticement soutenu l'avortement et le «mariage» homosexuel; ce que nous disons est que ses paroles sur le mariage et la défense de l'enfant à naître ne sont pas suffisamment claires pour empêcher celles-ci d'être «entendues» avec un sens complètement différent, contraire à l'intention catholique. C'est pourquoi, dans la défense du vrai mariage et de l'enfant à naître , il ne peut y avoir de place pour l'ambiguïté, ni aucune prise donnée à l'autre bord, qui leur permette de déformer ce qui a été dit. On ne peut pas se permettre de prêcher l'Évangile de la vie dans des termes que chaque côté peut interpréter à sa convenance. Il ne peut y avoir d'œcuménisme verbal avec la culture de mort.

Une remarque finale à l'intention des apologistes catholiques: n'attaquez pas les médias séculiers pour avoir mis en évidence ce que le Pape lui-même a mis en évidence, plutôt que de vous concentrer sur les brèves déclarations qu'il a faites sur les questions pro-vie! Ne condamnez pas les médias séculiers pour avoir refusé de se concentrer sur ce que le Pape lui-même considère comme d'importance périphérique! La couverture par les médias séculiers des mots et des priorités du pape aux États-Unis a été, dans l'ensemble, beaucoup plus honnête que celle des médias catholiques mainstrean.