Les caricatures ont la vie dure

Une série de photos de Benoît XVI, datant des années de son pontificat, qui pulvérisent toutes les caricatures. Et pourtant... (22/8/2015)

Je me suis amusée à rassembler des photos mises récemment en ligne par Gloria sur la page Facebook du forum Benedetto XVI. Elles vont des JMJ de Cologne, en août 2005, aux jours tout récents passés à Castelgandolfo....

La gentillesse, la bonté, la bienveillance, la hauteur intellectuelle coulent sur ce visage.
Et pourtant....

Deux ans et demi après la dramatique renonciation de Benoît XVI, je croyais qu'on en avait fini avec les caricatures sur le Pape devenu émérite, et son successeur. Pour la simple raison qu'elles ne devraient plus servir à rien.
Il faut croire que je me trompais.
Un "fil" du FC reproduit une interview d'un nommé Thierry Bizot dans une émission diffusée sur une chaîne du service public (donc financée en partie par la redevance) le 20 août.
Je ne connaissais pas Thierry Bizot, et ce qui suit prouve que je ne perdais pas grand chose. Selon sa notice wikipedia, il appartient à un microcosme très gauche caviar, qu'il partage avec le journaliste qui l'interroge (descendant du grand mathématicien français Henri Poincaré - hélas!). Ces gens, en très petit nombre, ont un vécu qui se situe à des années-lumière de celui du vulgum pecus; mais peu importe, ils ont un accès privilégié aux médias (c'est-à-dire eux-mêmes, dans ce cas, puisque Thierry Bizot est un "homme des médias"), et, vivant en circuit fermé, ce qui leur permet de faire les questions et les réponses, ils se servent mutuellement de caisse de résonnance, démultipliant leur impact sur l'opinion... et leur capacité de nuisance.
Je me réjouis (pour lui, moi, personnellement, je m'en fiche) d'apprendre qu'il s'est "converti". Dans un certain milieu, c'est très tendance, en ce moment, cela vous pose une stature d'intellectuel "spirituel" du plus bel effet (même si évidemment, n'est pas saint Augustin qui veut) , et entre autre, cela permet de vous rappeler au bon souvenir des gens (en particulier si vous avez un livre à vendre, ou une place à conserver), à condition bien sûr de vous comporter en "catholiques adultes" - de bénédictine mémoire - autrement dit de cracher publiquement sur l'Eglise et les papes... À L'EXCLUSION DU DERNIER.

Toutefois, après avoir écouté ce qui suit, il est permis de s'interroger sur la qualité de sa "conversion", haut claironnée et complaisamment relayée par des médias complices.
Mais c'est vrai, qui suis-je pour juger?


Extrait

Q: Quand on est catholique, on est forcément papiste ?
R: Pas forcément. Quand ma conversion a eu lieu, j'étais tout feu, tout flamme. Benoît XVI a été élu et cela ne m'a fait ni chaud ni froid (*). Quand le pape François a été élu, et que j'ai entendu qu'il s'appelait comme saint François d'Assise et qu'il a dit 'buonasera' (sic!) et ensuite 'priez pour moi', les larmes me sont venues aux yeux. Je pensais que les papes, je m'en foutais, et celui-là, je l'aime.

Q: Les précédents papes avaient presque oublié la pauvreté ?
R: Oui, il y a eu des dérives, des fastes. Ce qu'il y a de plus remarquable chez lui, c'est qu'il est en train de rendre accessible l'accès à Dieu. La religion, ce n'est que ça. C'est la relation à Dieu. La religion est là pour trouver cette source, si les gens en ont envie. Il rend les choses simples. Depuis que je suis redevenu catholique, je ne rencontrais que des gens qui n'aimaient pas Benoît XVI. Maintenant, je ne connais que des gens qui aiment le pape François, et je ne parle pas que des catholiques.


On ne doit pas fréquenter les mêmes gens....
Et dans la dernière phrase, il aurait dû préciser: "je parle surtout des non-catholiques". Car les catholiques ne doivent pas être légion dans le milieu qu'il côtoie.

* * *

Ces gens qui n'aimaient pas Benoît, et qui aiment François, ont-ils seulement regardé Benoît? Et François? (je ne parle même pas de les lire, ou de les écouter...)

Note

(*) Bizot dit qu'il était aux Bernardins le 12 septembre 2009, ayant été invité.... à quel titre? Et pour y faire quoi, sinon se montrer?
Cela s'appelle vraiment donner "des perles aux pourceaux" (Matthieu 7:6).
Le spirituel "billet de Rastignac" sur Valeurs Actuelles du 18/9/2008, rapportant l'évènement avec une ironie cinglante m'est revenu en mémoire:

Je ne vous cache qu’une grande partie de ceux qui depuis des semaines intriguaient pour en être (...) écoutèrent les propos pontificaux avec le même air interloqué que celui que prennent les voyageurs français devant l’Opéra de Pékin.
L’esprit habitué aux rythmes obsédants et aux propos sommaires de l’étrange lucarne, ils avaient sans doute oublié que la Sorbonne se trouve à Paris et que les plaisirs de l’intelligence sont interdits à ceux qui l’ont trop souvent méprisée.
Un gazetier qui règne sur les grandes ondes dormait du sommeil du juste, un ancien chef de l’État prenait le même air inspiré que s’il regardait un totem pygmée, une dame qui aime à raconter ses innombrables nuits d’amours dans des livres assommants (et qui entre nous n’avait rien à faire là) cherchait un brillant paradoxe pour se tirer de cette ornière.
(beatriceweb.eu/BenoitEnFrance)