Antonio Socci ne désarme pas



Il revient une fois de plus, en une sorte de synthèse, sur les chiffres "catastrophiques" de l'affluence aux rencontre avec le Pape (11/1/2016)

>>> C'est aussi l'occasion d'attirer l'attention sur un très important article de Sandro Magister, le témoignage d'un prêtre sur le fameux "effet François", en particulier en termes de confession: Jubilé de la miséricorde, mais avec des confessionnaux vides .
Sous-titre: La lettre-choc d’un prêtre ayant charge d’âmes. Des pénitents de plus en plus rares et qui se repentent de moins en moins. Les effets contre-productifs d’une "porte" trop grande ouverte

 

Pour le parti bergoglien, tout est une opinion:
les mathématiques, la morale, et surtout Jésus-Christ

Antonio Socci
10 janvier 2016
Ma traduction


Le Pape Bergoglio a certainement une grande estime et une grande affection pour Jésus-Christ, mais il semble penser qu'on peut faire mieux.
Jésus a cherché à convoquer les hommes autour de la Vérité et la Vérité divise, elle démasque le mensonge, elle oblige à changer, elle devient signe de contradiction, elle heurte le pouvoir qui crucifié cette même Vérité sur le Calvaire.
Au contraire, Bergoglio a pensé donner au monde le produit que le monde demande, par exemple sur le mariage et les questions éthiquement sensibles.
Un cardinal, à la sortie du Conclave a dit qu'«avec Bergoglio, ce n'est pas le produit qui change, mais seulement la publicité». Mais très vite, il a dû changer d'avis.
Il y a un produit différent et Bergoglio lui-même en est le testimonial' [1]. Son christianisme n'a pas l'ambition de convertir (surtout pas). Le pape argentin cherche simplement à rassembler autour de lui. Même ceux d'autres religions, comme il l'a démontré dans la vidéo déroutante de l'Epiphanie. Où en effet, il affirme que tout le monde - même les bouddhistes ou les musulmans - sont déjà "enfants de Dieu", sans avoir besoin du baptême, c'est-à-dire sans avoir besoin de Jésus-Christ (au contraire, dans la doctrine catholique, tous les hommes sont des créatures de Dieu appelées au salut, mais "enfants Dieu", on ne le devient qu'à travers le Christ et le baptême).

Une récente couverture de Newsweek posait la question: «Le pape est-il catholique?» .
Le Pape Bergoglio a déjà répondu qu'«il n'existe pas un Dieu catholique» (il l'a dit dans une interview avec Scalfari) [2] ajoutant, dans la même interview, que «chacun de nous a une vision à lui du bien et du mal» et doit suivre ensuite «ce qu'il pense être le Bien».

Bergoglio évite le plus possible les thèmes incomodes, qui divisent (comme l'avortement) et enfourche les thèmes évidents pour les gens, tels que l'environnement et le réchauffement climatique, ou la condamnation des hommes politiques et de la corruption.
Il annonce également un Dieu qui pardonne tout, et toujours "dans tous les cas" et "a priori", de sorte que tous se trouvent justifiés dans leur mode de vie, sans besoin de repentir ou de conversion: «Il t'attend, comme tu es, pas comme ils te disent "ce qu'il faut faire"» (Homélie du 8 Janvier).
A propos de ces pasteurs de l'Eglise qui persistent à «te dire ce qu'il faut faire» (càd qui rappellent la nécessité du repentir et de la conversion), depuis trois ans, il pourvoit quotidiennemnt à déverser sur eux des critiques, les délégitimant aux yeux du monde.

Ainsi, depuis qu'il est arrivé au Vatican le pape Bergoglio a transformé le Saint-Siège: non plus roc de défense de la foi catholique (et des chrétiens), mais machine d'exaltation et de propagande du mythe planétaire Jorge Mario Bergoglio.
En réalité, il est devenu une star qui rivalise en popularité avec Steve Jobs, Shakira et Ferrari. En Italie, c'est un mythe médiatique comme Valentino Rossi, Checco Zalone ou Belen.
Il est l'idole de tous les bouffeurs de curés des médias laïcistes, sans parler de ces clercs qui, ces derniers jours, sont allés compter ses "suiveurs" sur les réseaux sociaux, ne saisissant pas la différence entre "followers" de Bergoglio et fidèles de Jésus-Christ.

LA DURE RÉALITÉ
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Ainsi, au Vatican ils ont été très contrariés par la publication, il y a une semaine, des chiffres catastrophiques qui montrent que, dans ces trois années, les éloignés ne se sont pas convertis et les fidèles catholiques, de plus en plus, fuient en masse le pape Bergoglio, parce que le produit ne correspond pas à leur foi.
Au Vatican, ils ne peuvent pas crier au complot parce que ces chiffres, depuis des années, sont publiés par les bureaux du Vatican eux-mêmes, et sont donc incontestables.
Alors, il y a une semaine, des membres de l'entourage bergoglien se sont précipités pour affirmer que l'effondrement était dû à la peur du terrorisme après les attentats du 13 Novembre à Paris.
Argument risible. Parce que l'effondrement ne concerne pas seulement Décembre 2015, mais l'ensemble des trois années de Bergoglio. Comme je l'écrivais dimanche dernier (cf. Effondrement de l'affluence au Vatican), en 2015, la participation aux rencontres avec le pape a chuté de 45% par rapport à 2014 et a même diminué de moitié par rapport à 2013.
Les propagandistes ecclésiastiques ont évoqué les difficultés créées par les contrôles de sécurité, mais, manque de chance, les chiffres sur l'afflux de touristes au Colisée-Forum Impérial-Palatin viennent d'être publiés et on a découvert qu'en 2015, il s'est agi du site archéologique le plus visité au monde après la Grande Muraille de Chine.
Il y a eu en effet un record de fréquentation (+5,7% par rapport à 2014), bien que ces endroits de Rome soient également des cibles du terrorisme et que là aussi il faille passer des contrôles et des détecteurs de métal (et même les protestations syndicales).
Alors le parti bergoglien a fait savoir que la foi ne se compte pas en chiffres. Un argument juste. Mais qui ne marche pas si on a renversé le message de l'Eglise, en disant qu'ainsi, "l'homme moderne" l'accepterait enfin. En 2014, il y même eu un effondrement de la participation à la messe dominicale en Italie (alors que la popularité mondaine de Bergoglio touchait les sommets).

On a donc envoyé Mgr Fisichella se creuser un peu la cervelle, pour faire oublier les chiffres catastrophiques publiés par la Préfecture de la Maison pontificale, lesquels disaient qu'en Décembre 2015, on avait enregistré par rapport à Décembre 2014 une chute de 30% de la présence des pèlerins aux rencontres publiques avec Bergoglio, bien que le Jubilé fût commencé.
Donc Fisichella a annoncé triomphalement à la "Repubblica" qu'à un mois du début de l'Année Sainte, on avait enregistré à peu près «un million de présences aux événements jubilaires».
Le problème, toutefois, est la fuite massive des rencontres avec Bergoglio. On ne peut pas y répondre avec les chiffres sur les passages des Portes Saintes, où Bergoglio n'est pas présent.
En effet, le même Fisichella a expliqué que le chiffre d'un million de présences, «en plus des rendez-vous solennels, comprend en réalité également le flux de pèlerins qui, chaque jour, ont franchi les portes saintes, de Saint-Pierre à Sainte-Marie-Majeure, de Saint-Paul-hors-les murs à Saint-Jean de Latran, jusqu'à celle du sanctuaire de l'Amour Divin ouverte par le cardinal Vallini le jour de l'Epiphanie. Et voilà pourquoi les chiffres diffèrent de ceux publiés par la Préfecture de la Maison pontificale».
Lesquels chiffres se rapportaient aux rencontres où le pape Bergoglio était présent. En outre, le début du Jubilé, le 8 Décembre 2015, aurait dû conduire à une très forte augmentation de la présence aux rencontres avec le pape qui avait un agenda très chargé de 23 événements pour le mois de Décembre. Mais c'est le contraire qui s'est produit: une baisse de 30%, donc par rapport à Décembre 2014.

LE GRAND ÉCHEC

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Ce sont des chiffres catastrophiques pour le parti bergoglien, que certains d'entre eux relativisent en comparant avec les années de Benoît XVI (même là, les chiffres ne sont pas flatteurs pour Bergoglio!), mais plusieurs facteurs entrent en jeu ici et il faudrait une étude approfondie.
Le problème est le pontificat de Bergoglio. Les faits disent qu'il y a eu un effondrement du nombre des pèlerins présents lors des rencontres avec lui de 2013 à 2015. Comment l'expliquer? Pourquoi l'enthousiasme initial est-il devenu plus tard amère déception? Pourquoi Bergoglio crée-t-il de la confusion parmi les fidèles et n'attire-t-il pas les lointains?
Par-dessus tout, le nombre des pèlerins qui ont franchi la Porte Sainte doit être comparé avec les chiffres de la dernière Année Sainte, celle de 2000, mais - qui sait pour quelle raison - Fisichella ne le fait pas.

Enfin, hier, Sandro Magister, le doyen des vaticanistes a ajouté un problème: il a publié le témoignage direct d'un confesseur autorisé pour comprendre «"l’effet François" sur la vie religieuse avec le regard plus proche et plus direct d’un pasteur d’âmes et d’un confesseur. Celui-ci écrit qu’il a constaté, pendant l’actuel pontificat, non seulement une nouvelle baisse du nombre de personnes qui ont recours à la confession sacramentelle, mais également une diminution de la "qualité" des confessions elles-mêmes. Une diminution qui ne paraît pas sans liens avec l’utilisation de certaines formules du pape Jorge Mario Bergoglio qui ont connu un énorme succès médiatique.».

Provoquant toutefois des effets désastreux sur la vie spirituelle et sur l'Église.

Antonio Socci

NDT

[1] Testimonial: Témoin publicitaire, ambassadeur (vocabulaire du marketing)
Testimonial est un terme anglais repris en italien et dans beaucoup d'autres langues dans le domaine de la communication et de la publicité. Il fait référence à une forme spécifique de publicité dans laquelle, en plus du produit et du consommateur, il y a un troisième personnage, le testimonial, qui avec son sourire, son amabilité, sa compétence, témoigne des qualités morales dont il est implicitement porteur, et garantit la qualité du produit annoncé.

[2] Bien que certains continuent de prétendre que l'interview de Scalfari n'était pas fiable, et que ces propos n'ont jamais été prononcés par le Pape, mais sont le fruit de l'imagination d'un vielliard à demi sénile et dinosaure du mensonge médiatique , j'ai sous les yeux le livre paru aux éditions Fayard, sous le titre "Ainsi je changerai l'Eglise", cosigné "Pape François (en gras) avec Eugenio Scalfari (en plus petit et en italique", où Scalfari reproduit intégralement l'article initialement publié sur la Repubblica, et qui a même fait par la suite des allées et venues sur l'O.R. Il est donc impossible que ce livre ait été publié sans l'accord du Pape.
Je lis page 81, noir sur blanc:
JE CROIS EN DIEU. PAS DANS UN DIEU CATHOLIQUE, CAR IL N'EXISTE PAS DE DIEU CATHOLIQUE. IL EXISTE UN DIEU.