Dubia: le "Conducator" (*) se déchaine


Luis Badilla, le directeur du site semi-officiel Il Sismografo, réputé être "la voix de Sainte Marthe", s'en prend violemment au cardinal Burke (22/12/2016)

 

(*) C'est le nom que lui a donné Giuseppe Rusconi (qui l'a percé à jour et ne le porte pas dans son coeur, voir ici)


Il le fait à travers une interview reproduite sur Zenit en français, utilisant la technique classique (et assassine!) des liens avec l'extrême-droite, et allant jusqu'à comparer (là, c'est vraiment trop!!!) la publication des dubia aux Vatileaks et au vol de documents sur le bureau de Benoît XVI par son majordome. On imagine difficilement qu'il ait pu tenir de tels propos sans l'aval de son "supérieur"!

Extrait:

Q: Pourquoi considérer que les paroles du cardinal Burke ont été récemment particulièrement graves?

R: Je voudrais préciser immédiatement cette pensée : à mon avis il n’y a rien d’inacceptable ou à censurer si un, deux ou quatre cardinaux ont des doutes sur ce que fait le Pape. Cela aussi est toujours arrivé avec d’autres Papes. Le désaccord, le dissentiment, la critique ou la demande d’éclaircissement, c’est normal. Les cardinaux existent non seulement pour garantir la succession de Pierre, mais aussi pour offrir au Pape des conseils, à sa demande ou spontanément.

La question est ailleurs : un cardinal de l’Eglise est une figure très spéciale et a vis-à-vis du Pape des obligations uniques et très, mais vraiment très, sérieuses et substantielles. Un cardinal n’est pas n’importe quel laïc catholique et pas non plus n’importe quel évêque. La gravité, énorme, de la conduite du cardinal Burke, et des trois autres signataires, se divise en deux aspects : le premier concerne non pas tant d’avoir écrit une lettre en demandant des éclaircissements, mais bien de l’avoir remise à des journalistes mais, des journalistes « embedded » (à la technique de « character assassination »), et de l’avoir fait publier après l’avoir auparavant adressée au Pontife (on suppose de façon privée, puisqu’il ne s’est jamais agi de ce qu’on appelle une « lettre ouverte ou publique »). Cette lettre, une fois remise au Pape, est devenue – et est encore – un document privé qui est sien. L’avoir fait publier a été un comportement insensé qui viole ouvertement la correspondance privée du Pontife. On a déjà vu des choses semblables avec le cas de Paolo Gabriele et la soustraction de documents privés du bureau du Pape (Benoît XVI, ndlr).

Mais l’autre aspect ne concerne que le cardinal Burke. Depuis des semaines, par des rafales d’interviews, en particulier pour des sites de catholiques traditionnalistes, surtout aux Etats-Unis, tous liés politiquement à des milieux de droite et d’extrême-droite de ce pays (les mêmes qui ne cachent pas leur désaccord constant vis-à-vis du premier Pape latino-américain et jésuite), continue à menacer d’une « correction formelle » le magistère du Pape parce qu’il n’a pas reçu de réponse.

En vérité, le cardinal Burke a reçu une réponse à différentes reprises, avant tout de deux Synodes, mais lui ne semble pas accepter cette vérité. Et puis il n’est pas vrai que la fameuse « correction formelle » soit une institution canonique ou doctrinale prévue par le règlement de l’Eglise. C’est une invention arbitraire et tout à fait personnelle. Enfin, comme le prélat l’a fait ces dernières heures, annoncer à l’avance la fameuse correction pour après Noël apparaît encore plus insensé et déplacé. On espère qu’il revienne dessus.



A lire en entier sur le site de Zenit.