L'effet " Laudato Si' "


Illustration à travers une initiative jésuite, à travers une manifestation populaire à Trieste. Explications de Sandro Magister (25/3/2016)

 



Affiche de la semaine d'évènements sportifs "Bavisela" , à Trieste, qui sert de cadre à l'initiative jésuite.


Dans le marathon de "Laudato Si'", la Compagnie de Jésus est aux commandes


Settimo Cielo
23 mars 2016
Traduction d'Anna


Le 19 mars, le soir de la Saint Joseph, troisième anniversaire de l'élection de Jorge Mario Bergoglio au siège pontifical, la basilique de Saint Pierre a été obscurcie pendant une heure, à l'instar d'autres monuments dans le monde et en adhésion à une campagne du World Wildlife Fund contre les combustibles fossiles (cf. La façade de Saint-Pierre dans le noir).
Le soir du 8 décembre dernier l'inverse s'était produit. La façade et la coupole avaient été non pas obscurcies mais illuminées par un ambitieux spectacle "son et lumière" d'exaltation de la nature, réalisé et financé par la Banque Mondiale et les fondations écologistes Okeanos et Vulcan (cf. benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/son-et-lumiere-sur-la-faade-de-saint-pierre).
Les deux spectacles n'ont pas laissé filtrer la moindre mention du Créateur, bien qu'ils aient eu lieu au cœur de la chrétienté. L'un et l'autre montraient toutefois un commun rappel de l'encyclique du pape François "Laudato Si' ".

L'impact de "Laudato Si' " sur la "pastorale" de l'Église devrait faire l'objet d'une étude détaillée. Il y transparaît souvent un respect acritique de la culture dominante, indépendamment du bien-fondé scientifique des théories écologistes à la mode et avec presque plus rien d'explicitement chrétien.

Un curieux résultat de cette modernisation de la pastorale s'est produit à Trieste, à travers "Veritas", un centre culturel de la Compagnie de Jésus, dirigé actuellement par le père Gaetano Piccolo, philosophe et épistémologue, vice-directeur de la Revue "Rassegna di Teologia", responsable de l'apostolat culturel des jésuites de la province de l'Italie.
Le centre "Veritas" se définit comme "laboratoire de recherche culturelle, ouvert à la rencontre et au dialogue interreligieux et œcuménique". Il a transformé ce qui était sa chapelle en une "salle d'accueil et d'exposition", en vue d'une "prière laïque et religieuse, indépendante de l'appartenance".
Le centre "Veritas" a programmé sa journée de sensibilisation aux contenus de l'encyclique "Laudato si' " pour le 7 Mai, veille du marathon final de la semaine de jeux et de sport baptisée Bavisela Running Festival.

Le nom que les jésuites triestins ont voulu donner à la journée est MENS SANA, qui est l'acronyme, nous expliquent-ils, de "Marathon d'Éducation, Nature, Sport, Spiritualité, Art, Networks et Associations".
L'avis de lancement explique que la journée "traduira en conversations, ateliers et jeux l'encyclique 'Laudato si'' du Pape François ainsi que les dix-sept objectifs pour le développement durable de l'Agenda 2030 des Nations Unies".

En préparation de MENS SANA, le jésuite Luciano Larivera, signature de pointe du collège des écrivains de "La Civiltà Cattolica", tiendra une conférence sur le lien entre l'encyclique et l'agenda de l'ONU.

Dulcis in fundo: "Le marathon s'achèvera dans l'église du Sacré Cœur, où sera célébrée, [le samedi 7 mai] à 19 heures, la messe anticipée du samedi soir (prefestiva) la veille de l'Ascension (ndt : l’Ascension est célébrée en Italie le dimanche, donc cette année le 8 mai), grand mystère de la foi chrétienne et signe religieux d'alliance écologique planétaire".
De sorte que même l'ascension au ciel de Jésus est réglée. Selon les canons de l'écologisme moderne.