L'exhortation apostolique imminente multi-retoquée


Les indiscrétions de Marco Tosatti, qui évoque les réticences de la CDF, et deux interventions récentes du cardinal Müller. Le pape (ou ses conseiller) n'est pas un souverain absolu! (4/3/2017)

 

Müller, Synode. Aucun compromis.


Marco Tosatti
3 mars 2016
San Pietro e dintorni
Ma traduction

* * *

Dans deux interviews, le Préfet de la foi rappelle que l'enseignement de l'Eglise «n'est pas à moi, c'est quelque chose qui nous a été donné».
Imminente, l'exhortation apostolique sur la famille. Des centaines de commentaires et corrections de spécialistes sont parvenues au Pape.



Dans les prochaines semaines - peut-être pour la fête de saint Joseph - l'Exhortation post-synodale du pape en relation avec la famille et les problèmes qui lui sont liés devrait être publiée. Le thème a fait l'objet de deux synodes d'évêques, l'un, extraordinaire et l'autre, ordinaire, en 2014 et en 2015; et il a été le champ de bataille de visions oppoées sur la possibilité et les modalités d'admission des divorcés remariés aux sacrements.

L'élaboration du texte, dans laquelle un rôle important a été joué par le recteur de l'Université catholique de Buenos Aires (ndt: Mgr Victor Fernandez! Voir son portrait ici: benoit-et-moi.fr/2014-II/actualites/le-synode-vu-par-le-theologien-du-pape. Et surtout: benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/une-declaration-de-guerre), en plus de ses conseillers romains et d'un théologien Nord de l'Italie (?), a été préparée, selon certains, dès l'été 2015, avant la seconde séance synodale. Et bien sûr, il a été mis à jour après Octobre.

Des informations confidentielles provenant de sources proches du Secrétariat du Synode (Marco Tosatti est TRÈS bien informé, et ses prévisions se sont souvent révélées justes!) parlent d'une grande quantité de commentaires parvenus aux rédacteurs du document, d'abord de la part du Théologien de la Maison pontificale, le dominicain Wojciech Giertych, puis de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. A elle seule, celle-ci aurait présenté plus de deux cents commentaires et corrections. Il serait intéressant de voir quelle proportion de ce travail de limage a trouvé une place dans l'Exhortation. En particulier en ce qui concerne le problème de sacrements pour les divorcés remariés.

Il est toutefois significatif que ces derniers jours, le Préfet de la Congrégation de la Foi, le cardinal Müller, dans deux interviews distinctes, ait abordé la question dans des termes qui semblent de soutien à la tradition, plutôt qu'aux théories du cardinal Kasper et des évêques allemands.
Dans une interview du 27 Février à <Domradio.de> (cf. www.domradio.de/video/kardinal-mueller-zur-autoritaet-von-theologieprofessoren), la station de radio du diocèse de Cologne, il a déclaré que «l'enseignement de l'Eglise n'est pas ma propriété, c'est quelque chose qui nous a été donné», et que notre tâche «est de parler clairement de l'enseignement de l'Eglise, du dogme que Dieu nous a révélé».
L'indissolubilité du mariage, a-t-il dit, est un dogme, et «il peut y avoir un second mariage. Comment pouvons-nous faire des compromis avec la Parole de Dieu?».

Le lendemain, au <Kölner Stadt-Anzeiger> (cf. www.ksta.de/politik/interview-mit-kardinal-mueller-was-ist-im-islam-anders-als-im-christentum) , il a dit que «nous ne pouvons pas faire des compromis par lesquels nous, humains, transformerions la parole claire de Dieu en quelque chose de vague».

A une autre question du journal, il a rappelé l'encyclique Familiaris consortio, de Jean-Paul II, selon laquelle les divorcés et remariés peuvent accéder aux sacrements s'ils vivent comme frère et sœur. Le journaliste lui a rappelé que, selon le cardinal Marx cette solution semble impossible. Müller a répondu qu'elle semblait impossible également aux apôtres, quand Jésus en parla; mais «ce qui semble impossible aux hommes est possible avec la grâce de Dieu».