Münich: la fable du "déséquilibré"


Depuis plus de 24 heures, les médias nous répètent en boucle avec une insistance suspecte qu'il n'y a "aucun lien entre le jeune auteur du massacre de Münich et le terrorisme islamique". Mais que cache ce matraquage? (24/7/2016)


Légende de cette video sur le site de l'Obs : La police fait le lien entre l'acte de ce jeune Germano-Iranien de 18 ans et les attentats commis par Anders Breivik il y a cinq ans.

Un début de réponse se trouve très bien résumé par ce billet de Caroline Artus aujourd'hui sur le site <Boulevard Voltaire>

En fait, quel genre de type c’était, le tueur de Munich ? Ali David Sonboly était… d’extrême droite. Il s’est identifié à Anders Breivik. Vous vous souvenez, celui qui a massacré 77 personnes, à Utøya, il y a plusieurs années : vous haussez un sourcil ?
Si, les enquêteurs sont formels : entre Sonboly le binational et Breivik le Norvégien, "le lien est évident". Sa chambre était tapissée de croix gammées ? Son ordinateur, son portable peut-être, ont révélé d’horribles penchants ? La police n’en parle pas. Sauf qu’il y a un signe qui ne trompe pas: la date! La preuve: le 21 juillet, c’est, jour pour jour, cinq ans après, celle des attentats de Norvège commis par Breivik. Admettons.
On peut dire qu’entre la fusillade, hier en fin d’après-midi, et les conclusions annoncées en milieu de journée dès le lendemain, l’enquête a été rondement menée. Claire, nette, précise. On a même appris une chose: qu’entre prendre "un traitement psychiatrique" et se transformer en tueur d’extrême droite, il n’y a qu’un pas…
Et en ces temps d’attentats islamistes se succédant à un rythme de plus en plus rapide, sans vouloir me montrer désobligeante, certains médias semblaient – presque – soulagés…



J'ajouterais qu'une fois de plus, ils nous prennent carrément pour des imbéciles. Cela commence à bien faire! (cf. Lettre ouverte aux bien-pensants).

Voici un article que je trouve à l'instant sur La Bussola, qui pose quelques questions légitimes et ouvre d'intéressantes pistes de réflexion...

Peur, confusion et fausse piste à Münich.
La version "rassurante" du loup solitaire et fou


Gianandrea Gaiani
www.lanuovabq.it
24 juillet 2016
Ma traduction

* * *

Confusion ou fausse piste, le massacre au centre commercial Olympia de Münich a été l'épisode le plus chaotique de toute l'histoire récente du terrorisme.

Certes, du tueur, le germano-iranien de 18 ans Ali Soboly, nous savons bien peu de chose, même si tout le monde se démène pour nous dire qu'il était déprimé, avait des problèmes avec ses camarades, qu'à l'école il avait été rejeté, et toutes les nouvelles qui devraient aider à éliminer l'hypothèse d'une motivation idéologique islamiste pour accréditer celle du fou. La solution facile et un peu forcée, mais qui nous oblige à nous résigner à «subir» le fou de service au lieu de contrer les idéologies agressives et très bien enracinées aussi chez nous.

Ainsi, la police de Münich nous dit que Soboly était fasciné par les tueries de masse , mais était plus inspiré par Anders Breivik que par ISIS. Qui sait pourquoi, étant donné que Breivik a tué les jeunes militants du Parti socialiste, c'est-à-dire une cible choisie avec soin, tandis que Soboly a tiré dans le tas, tuant ceux qui étaient dans sa ligne de mire, tout comme le commando djihadiste du Bataclan et Mohammed Bouhlel sur la "promenade [des Anglais]" à Nice. A Münich, ils ont pratiquement ignoré qu'Ali était un musulman (peut-être chiite), même si ses proches le dépeignent comme très loin de la religion, sans parler du maigre écho reçu par le témoignage d'une dame aux toilettes du McDonald avec son fils, qui a entendu Soboly criant "Allah Akhbar" pendant qu'il tirait.

En attendant plus d'informations propres à alimenter la réflexion, certains ont souligné l'incongruité d'un tueur djihadiste iranien, dont on s'attendrait à ce que, comme chiite, il soit l'ennemi des djihadistes sunnites de l'Isis. En réalité en Iran 35% de la population appartiennent à des minorités parmi lesquelles les Azéris, les Kurdes, les Arabes, les Baloutches, et beaucoup d'entre eux sont sunnites. La police a finalement nié les liens avec l'Isis, mais aussi des raisons idéologiques derrière le massacre, après une nuit entière dans laquelle un passage de la vidéo où le tueur échange des propos et surtout des insultes avec un homme qui le filme avec son téléphone portable, a été utilisé pour le dépeindre comme xénophobe. Dommage que l'expression «maudits étrangers» attribués à Soboly ait été prononcée par son interlocuteur, probablement d'origine turque.

Surprenant, ensuite, que la police de Münich ait donné la chasse pendant des heures, bloquant toute la ville et alimentant la panique parmi les gens, à deux ou trois terroristes en fuite avec des armes d'épaule. En réalité, une menace imaginaire puisque le terroriste était seul, avait seulement une arme à feu et était déjà mort. Certes, l'expertise balistique des projectiles trouvés dans les corps aurait pris du temps, mais un examen rapide des plaies aurait permis rapidement d'exclure l'utilisation de fusils.

Quoi qu'il en soit, mieux vaut prendre avec des pincettes les informations publiées par la police allemande dont la hiérarchie s'est depuis longtemps avérée compromise avec le pouvoir politique, en particulier sur les affaires islamiques et liées aux immigrés illégaux, pour rester crédibles. Il suffit de se rappeler que pendant des semaines, ils ont essayé de cacher l'ampleur des viols et violences de masse perpétrées par 2000 musulmans et les agressions à 1200 femmes allemandes dans quatre villes différentes durant la nuit du Nouvel An. Il y a une semaine, le rapport de la police criminelle fédérale (BKA) sur les violences commises à Cologne, Hambourg, Stuttgart et d'autres villes allemandes a confirmé que seulement 120 suspects ont été identifiés, sur lesquels la justice enquête et seulement quatre ont été condamnés à Cologne, Dusseldorf et Nürtingen.

Selon le rapport, la plupart des suspects sont des Nord-Africains et Afghans, quelques Syriens, et plus de la moitié étaient arrivés en Allemagne en 2015 en tant que demandeurs d'asile. Dans le détail, la police a relevé 650 crimes de nature sexuelle à Cologne et plus de 400 à Hambourg, qui sont les villes les plus touchées par la violence, mais le rapport nie qu'il y ait un esprit commun qui reliait les attaques simultanées et dans différentes villes. Concrètement, ils veulent nous faire croire que 2000 violeurs musulmans ont agressé par hasard 1200 femmes la même nuit dans des villes différentes.

Du reste, les Allemands ont des choses plus sérieuses dont s'occuper. Le Bild a rapporté que la télévision publique ZDF a banni à vie les rediffusions de la série télévisée Inspecteur Derrick après l'émergence du passé de jeune SS de son protagoniste, l'acteur Horst Tappert, décédé en 2008 à 85 ans. Quand son passé nazi est venu à la lumière en 2013, la ZDF avait décidé de suspendre la transmission de vieux épisodes de Derrick, bien que l'acteur, accusé d'avoir servi dans une unité antiaérienne de la SS Panzer Division Totenkopf, eût seulement 22 ans à la fin de la guerre et qu'il n'y eût aucun indice de crimes qu'il aurait commis. Bannir l'inspecteur Derrick pour des faits datant de 70 ans, plutô que la charia, qu'on veut reléguer à la préhistoire, est la meilleure stratégie pour faire adhérer des millions d'Allemands aux mouvements et partis populistes, nationalistes et xénophobes.