Vers une religion mondiale


Accusé de réception d'un ex grand maître de la Grande Loge d'Italie à la lettre du card. Ravasi à ses "frères maçons". Simultanément, le pape reçoit à Ste Marthe des représentants des églises vaudoise et baptiste (7/3/2016)

>>> La lettre du cardinal Ravasi: L'Eglise et la Loge

 

François avec les vaudois et les méthodistes le 5 mars à Sainte Marthe

Extrait de Zenit en langue italienne, 5 mars 2016:

CHEZ LE PAPE AUJOURD'HUI, LES ÉGLISES VAUDOISE ET MÉTHODISTE. C'EST LA PREMIÈRE FOIS DANS L'HISTOIRE.
Parmi les thèmes abordés: la mission dans un monde sécularisé, migrants, couloirs humanitaires et dialogue inter-religieux.

Pour la première fois dans l'histoire, une délégation officielle des églises méthodiste et vaudoise a été reçue au Vatican pour rencontrer le Pape. L'événement a eu lieu aujourd'hui (5 mars) avec l'audience que François a accordée à une délégation de pasteurs et laïcs de la Table vaudoise et du Synode des Eglises vaudoises et méthodistes, qui voulaient rendre la visite que le Pape a faite le 22 Juin 2015 au Temple Vaudois de Turin.

Aucune information [n'a été donnée par] la salle presse du Vatican au sujet de l'audience.



L'article de Luigi Danesin, ex-Grand Maître de la Grande Loge d'Italie a quant à lui été été publié dans Il Gazettino, quotidien régional de la Région de Venise.
On le trouvera en annexe.
Ce sont ces deux faits apparemment sans rapport (mais bel et bien reliés!) que commente Paolo Deotto, le directeur du blog "Riscossa Cristiana":

Volemose bene (*).
Et peu importe si nous perdons la foi


(*) En patois romain, "embrassons nous", ou "aimons nous". Dans le langage familier, invitation à une conciliation seulement formelle et extérieure, sans affronter les problèmes de fond (
Zanichelli)


Paolo Deotto
www.riscossacristiana.it
5 mars 2016
Ma traduction

* * *

Avec la douceur enrobée de vaseline du «dialogue», Bergoglio reçoit des sectes hérétiques au Vatican et dans la presse paraît un article trompeur signé par un maçon. Ne nous laissons pas embrouiller, il en va du salut.



Il n'y a pas grand chose à dire, ni rien de vraiment surprenant. La route vers la ruine, c'est-à-dire la route vers la construction de la «religion mondiale unique» sur laquelle on s'est depuis longtemps engagés, et il suffirait de rappeler la phrase «l'interreligiosité est une grâce» (ndt: François, lors de l'interview "volante" vers Manille, le 15 janvier dernier) pour comprendre à quel niveau de confusion - intentionnel et planifié - nous sommes arrivés.

Cependant, c'est notre devoir de mettre en évidence les nouveaux pas sur cette route vers l'abîme, surtout quand ils sont faits selon des modalités et avec des déclarations qui débordent de bons sentiments. Des modalités trompeuses, avec la tactique habituelle de dire des choses très belles, auxquelles personne ne pourrait en théorie opposer la moindre objection; dommage que les douces paroles sous-tendent le dépassement de l'unicité de la Foi Catholique, et soient destinées à nous promettre de belles choses, maintenant, ici et tout de suite, en mettant totalement de côté le salut des âmes, que nous ne pouvons atteindre que par la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, lequel a établi son Eglise, l'Eglise catholique.

«Celui qui veut être sauvé doit avant tout garder la foi catholique».
Nous ne nous lasserons jamais de répéter cette phrase, qui ouvre le symbole de saint Athanase.
Mais pour certains, saint Athanase est dépassé.

Aujourd'hui, Zenit et 'La Stampa' (Vatican Insider) nous informent que Bergoglio a reçu au Vatican quelques hérétiques, vaudois et méthodistes. Les a-t-il accueillis pour leur expliquer qu'ils ne peuvent être sauvés que s'ils se convertissent à la foi catholique? Non, bien sûr. Le prosélytisme, comme cela a déjà été dit, est un non-sens solennel (ndt: 'solenne sciocchezza', propos tenus par François dans le célèbre entretien avec Scalfari d'octobre 2013). Et puis il y a des problèmes bien plus urgents, comme d'être «au service des derniers». Il faut lire sur Zenit le récit de l'heureuse rencontre, qui couronne le merveilleux dialogue ouvert avec la visite que Bergoglio a récemment faite aux vaudois (au cours de laquelle il a également fait les inévitables «excusess» ...) [le 22 juin dernier, cf. benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/repentance-a-repetition].

Et aujourd'hui, il y a un article (voir ci-dessous) sur Il Gazzettino, signé par le maçon Luigi Danesin. Le titre dit tout: «Aucune opposition entre l'Église et la franc-maçonnerie, mais la recherche d'un nouveau dialogue». Les maçons, tient à nous dire le chroniqueur, ne sont pas athées, ils croient même en un «Être suprême», le «Grand Architecte» ... et puis tous maçon croit en son Dieu.

Évidemment, Danesin se prévaut de l'«ouverture» à la franc-maçonnerie de Gianfranco Ravasi, le cardinal qui n'a jamais daigné nous expliquer de quelle "église" il fait partie.

Pouvons-nous dire que le maçon Danesin dit quelque chose de mal quand il parle de «connaissance et pratique de la vertu» pour rendre l'homme meilleur? Bien sûr que non! C'est si beau; parmi les vertus, il y a bien sûr aussi celle de respecter cette étrange «pluralité» de dieux, en fonction des préférences de chacun ...

L'Eglise s'est déjà exprimée avec une absolue clarté sur la franc-maçonnerie: avec l'Encyclique «inimica vis» du pape Léon XIII (8 décembre 1892) et avec la déclaration du 26 Novembre 1983 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi , dont nous soulignons le passage central:

Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion.

Ces comportements «œcuméniques» scélérats sont une terrible offense au Sacré-Coeur de Jésus. Si toutes les pseudo-religions sont valides le sacrifice de la Croix, à quoi a-t-il servi? A quoi ont servi les souffrances du Christ, parfait homme et parfait Dieu, qui a souffert pour notre salut?

Ces considérations élémentaires doivent nous faire prendre conscience de l'urgence de notre prière, en réparation de ces offense et pour que le Seigneur éclaire ses pasteurs qui errent dans le brouillard.

Mais c'est à nous de ne pas nous perdre dans ce brouillard, nous laissant attirer dans une route sans retour, abusés et étourdis par tous ces belles paroles, douces et trompeuses.

Voici l'article du maçon:

Annexe


AUCUNE OPPOSITION ENTRE ÉGLISE ET MAÇONNERIE, MAIS RECHERCHE D'UN NOUVEAU DIALOGUE.
Luigi Danesin
Ex Grand Maître de la Grande Loge d'Italie
Il Gazettino

* * *

L'intervention du Cardinal Ravasi publiée sur "Il Sole 24 ore", intitulé "Chers frères maçons", me donne l'occasion propice pour affronter un thème qui m'est très cher, en tant que catholique pratiquant qui chaque dimanche s'approche de la Communion: le rapport entre l'Eglise et la Maçonnerie. La Maçonnerie est une institution initiatique à laquelle je m'honore d'appartenir depuis près de 50 ans, étant également le doyen du Conseil Suprême. Le cardinal Ravasi, comme on le sait, "fer de lance" (punta di diamente) de la culture ecclésiastique, explique avec clarté, des mots sages et "éclairés", comment, au-delà de la différence d'identité entre Église et Maçonnerie, les valeurs communes ne manquent pas, comme le communautarisme, la bienfaisance et la lutte contre le matérialisme.
Comme nous l'avons répété plusieurs fois, la Maçonnerie n'est pas une religion, et pas davantage un substitut, opérant sur un plan absolument différent; la Maçonnerie est pour moi une véritable "école de vie", c'est un chemin de croissance qui perfectionne l'homme, dans un monde de symboles et avec une certaine ritualité. Je voudrais également démentir un lieu commun erroné: il n'est absolument pas vrai que le maçon est athée. C'est même l'exact contraire: la Maçonnerie postule l'existence d'un Être Suprême, qu'il appelle Grand Architecte de l'Univers, et chaque maçon, conformément à Sa Croyance (en lui), reconnaît son propre Dieu.
En ce moment de crises de valeurs, la Maçonnerie a connu un élan florissant. L'exemple le plus emblématique, nous le vivons dans une loge de la Grande Loge d'Italie, à Beyrouth, au Liban. Là, dans la loge "Cavalieri d'Oriente", il y a ensemble, à la même table, des "frères" de douze (!!) croyances religieuses différentes: Chrétiens Catholiques, Chrétiens Orthodoxes, Chrétiens Syriaques, Musulmans Chiites, Musulmans Sunnites, Chrétiens Protestants, Musulmans Alawites, Chrétiens Maronites, Chrétiens Arméniens-Orthodoxes, Chrétiens Arméniens-Catholiques, Druzes, Chrétiens Latins.
A notre Grande Loge adhèrent des hommes et des femmes, contrairement à ce qui se passe dans d'autres obédiences ('de schéma dogmatique'). Notre objectif est celui de connaître l'Homme - ce grand inconnu - et de le conduire au perfectionnement à travers l'éducation, donc à sa victoire sur le vice et sur les passions à travers le connaissance et l'exercice des vertus. On cherche à atteindre la conquête de la Vérité, le culte de la Justice et le respect de la Hiérarchie.
Enfin, le rôle social est lui aussi très important. La Maçonnerie Universelle ne conçoit pas comme fin en soi l'acquisition des vertus fondamentales qui sont les piliers de son Ordre. Mais elle se comporte de manière à faire "lever" (servir de levain) le monde où elle vit: celui de la famille, de la société, du Pays d'origine et de l'humanité. Il y a donc dans tout cela un rôle social précis et clair.
Tout cela sachant que depuis les temps reculés, l'effort de nos Maîtres a eu pour objectif de faire du monde entier une "famille idéale", dans laquelle doit régner l'esprit d'Egalité, Liberté et Fraternité.
[Suivent les noms de maçons célèbres, parmi lesquels "presque tous les présidents américains"].

Aucune opposition avec l'Église et la religion. Le souhait est alors que la brillante intervention du cardinal Gianfranco Ravasi puisse contribuer, et donner un nouvel élan, au dialogue, dans le respect des appartenances et prérogatives réciproques, entre Église et Maçonnerie; dialogue aujourd'hui quelque peu assoupi, qui pourra recevoir un nouvel élan.