Ratisbonne revisité



Après les attentats de Bruxelles, l'analyse d'un intellectuel américain catholique (7/4/2016)




Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, j'écrivais dans ces pages (pardon de me citer!) sous le titre RATISBONNE: LES PAROLES D'UN PROPHÈTE:
«Cette fois encore, ce sont les circonstances qui les imposent à notre réflexion. Et le prophète a été réduit au silence...»

C'est cette même idée que développe ici, dans un commentaire de texte minutieux, Samuel Gregg directeur de recherche à l'Action Institute, un think tank américain catholique conservateur, que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises dans ces pages, pour des hommages à Benoît XVI

Le discours de Ratisbonne est à relire ici: w2.vatican.va.

>>> Voir aussi: benoit-et-moi.fr/2013-III/benoit/il-y-a-sept-ans-ratisbonne-8

Ratisbonne revisité:
dix ans après, un Occident toujours dans le déni


Samuel Gregg
The Catholic World Record
4 avril 2016
(Notre traduction)


Il y a dix ans, un théologien allemand de 79 ans, aux cheveux blancs et à la voix douce, est revenu pour une visite à l'université où il avait passé une grande partie de sa carrière universitaire. En de telles occasions, il n'est pas inhabituel pour un professeur émérite distingué d'offrir quelques remarques formelles. Ces réflexions reçoivent rarement beaucoup d'attention, et sont souvent considérées comme des exercices de souvenirs de savants dont les réalisations les plus importantes sont derrière eux.

Dans ce cas, cependant, le discours prononcé à l'Université de Ratisbonne le 12 Septembre 2006 par le théologien Joseph Ratzinger, mieux connu comme le pape Benoît XVI, a eu un impact mondial immédiat. Pendant des semaines, voire des mois après, des journaux, des magazines, des revues spécialisées, et même des livres entiers ont attaqué, défendu, et analysé les près de 4000 mots désormais connus sous le nom de discours de Ratisbonne. Des copies du texte et des effigies de son auteur, cependant, ont également été déchirées, piétinées et brûlées publiquement dans tout le monde islamique. Les écrans de télévision ont été envahis d'images de foules musulmanes furieuses et de dénonciations passionnées de la part de dirigeants musulmans, dont la plupart n'avaient manifestement pas lu le texte.

Non moins remarquable fut l'accueil glacial accordé aux remarques du pape Benoît XVI dans une grande partie de l'Occident. Des descriptions tels que «provocatrices», «inopportunes», «insensibles» et «peu diplomatiques» sont apparues dans les médias religieux et séculiers. Certes, le pape a eu beaucoup de défenseurs vocaux en Amérique du Nord et en Europe. Entre autres choses, ils ont suggéré que la réaction frénétique de certains musulmans au discours de Ratisbonne prouvait que la requête courtoise de Benoît sur la place de la raison dans la croyance et de la pratique islamique avait tapé dans le mille.

Pourtant, il ne fait aucun doute que les paroles de Benoît XVI à Ratisbonne ont touché un nerf - peut-être même plusieurs nerfs - dans le monde occidental. Car si le discours de Ratisbonne a reçu beaucoup d'attention en raison de neuf paragraphes où Benoît analysait un échange du XIVe siècle entre un empereur byzantin et son interlocuteur perse musulman, l'essentiel du texte concernait les problèmes profonds de la foi et de la raison, qui caractérisent l'Occident et le christianisme aujourd'hui. Et beaucoup de ces pathologies refont surface partout où et à chaque fois que le terrorisme islamiste dresse sa tête. Elles continuent à affaiblir la réponse de l'Occident à des gens dont les actes de Bruxelles à Paris, de Beyrouth à Jakarta, de Jérusalem à San Bernardino, d'Abuja à Londres, et de Lahore à New York, reflètent beaucoup de choses, y compris une compréhension particulière de la nature du Divin.

L'OCCIDENT 'CONTRA LOGOS'
----
L'une des thèses de base présentées par Benoît à Ratisbonne était que la façon dont nous comprenons la nature de Dieu a des implications dans notre jugement de certains choix et actions humaines comme déraisonnables. Ainsi, si la raison ne fait tout simplement pas partie de la conception islamique de la nature de la Divinité, alors Allah peut commander à ses disciples de faire des choix déraisonnables, et tout ce que ses disciples peuvent faire est de de se soumettre à une Volonté Divine qui opère au-delà des catégories de la raison.

La plupart des commentateurs du discours de Ratisbonne n'ont toutefois pas remarqué que le pape a refusé de s'engager dans une analyse détaillée des raisons et des modalités selon lesquelles une telle conception de Dieu peut avoir affecté la théologie islamique et la pratique islamique. Il n'a pas non plus exploré l'état d'esprit de ces musulmans qui invoquent Allah pour justifier la violence djihadiste. A la place, Benoît a immédiatement pivoté, pour discuter de la place de la raison dans le christianisme et la culture occidentale en général. En fait, dans le tout dernier paragraphe du discours, Benoît a appelé son auditoire à «redécouvrir» le «grands logos»: «cette ampleur de la raison» que, selon lui, le christianisme orthodoxe a toujours considéré comme une caractéristique importante de la nature de Dieu. L'utilisation par le pape du mot «redécouvrir» indiquait que quelque chose avait été perdu et qu'une grande partie de l'Occident et du monde chrétien avaient lui-même cédé à l'emprise d'autres formes de non-raison. L'irrationalité, après tout, peut se manifester sous d'autres formes que la violence aveugle.

Que cette irrationalité ravage une grande partie de l'Occident, surtout dans les institutions qui sont censées être les temples de la raison, à savoir les universités - il est difficile de le nier. Prenez, par exemple, ceux qui tentent actuellement de transformer les établissements d'enseignement occidentaux en un gigantesque «espace protégé» (safe space). Dans ce cocon, ceux qui soutiennent, par exemple, que la théorie du genre ne passe pas les tests de base de la logique, ou que l'État-providence a des effets culturels négatifs, ou que toutes les formes d'inégalité ne sont pas injustes (pour ne citer que quelques propositions que beaucoup jugent aujourd'hui insultantes), sont régulièrement désignées comme des «ennemis» ou un mot auquel le suffixe «phobe» est attaché.

Un exemple particulièrement pertinent de ce refus de la raison a été souligné par Darío Fernández-Morera dans son récent livre The Myth of the Andalusian Paradise (Le Mythe de l'Age d'or Andalou , 2016). Ce texte remet carrément en cause, voire démolit, l'affirmation répandue selon laquelle l'Espagne islamique était une oasis de tolérance et de pluralisme dans un monde par ailleurs bigot. S'appuyant sur des sources originales, ainsi que sur les récentes découvertes archéologiques, Fernández-Morera montre que la répression religieuse, politique et culturelle des juifs et des chrétiens par les autorités musulmanes était la norme durant toute l' histoire de l'Espagne islamique: «le fait brut», dit-il, «c'est que la loi islamique imposait des conditions humiliantes aux dhimmis chrétiens pour s'assurer que le pouvoir absolu restait dans leurs mains [des musulmans]».

D'une certaine manière, cependant, ce n'est pas l'essentiel du livre de Fernández-Morera. Son argument plus large est que l'étude objective de la vérité sur l'Espagne sous administration musulmane a été brouillée pendant des décennies par sa subordination à l'agenda idéologique associé à des causes telles que le multiculturalisme, ainsi que par la volonté de jeter sur le christianisme médiéval une lumière négative. Parfois certains chercheurs contestent le récit politiquement correct sur ce sujet et des sujets similaires, sur la base de la logique et des preuves. Mais ceux qui le font, comme le médiéviste français Sylvain Gouguenheim (dont le livre de 2008 «Aristote au mont Saint-Michel: Les racines grecques de l'Europe chrétienne» a démontré que l'islam n'a pas été la source de la «redécouverte» par l'Occident des esprits grecs comme Aristote), sont, comme le montre Fernández-Morera, invariablement diabolisés.

Le problème est que l'entretien des mythes sur ces sujets par des intellectuels, et leur perpétuation par les dirigeants politiques ne servent les intérêts de personne - à moins que toutes les sociétés musulmanes construites sur les représentations fallacieuses ou le déni de la vérité ne fassent provision pour elles-mêmes de troubles à long terme. Les Européens de l'Ouest sont en train de le découvrir, se demandant pourquoi certains disciples de ce qu'on leur a dit maintes et maintes fois être une religion de paix, continuent de se livrer à des actes profondément non-pacifiques au nom de cette religion, tandis qu'un pourcentage élevé de croyants dans cette même foi haïssent les Juifs et soutiennent que la loi de la charia devrait l'emporter sur les lois des sociétés européennes dans lesquelles ils ont habité pendant des décennies. Mais surtout, s'accrocher au mensonge ne sert pas la cause de la vérité: ce qui devrait être au cœur de la mission d'une université digne de ce nom.

Ce fut l'une des raisons pour lesquelles les propos de Benoît à Ratisbonne ont souligné le rôle central du Logos pour l'université, et plus généralement pour la place publique. Logos, pour les Grecs, n'était pas seulement le mot pour "raison divine". Il signifiait aussi raisonner et expliquer sa pensée. Le rejet de Logos implique donc un choix de 1° renoncer à penser de façon critique, 2° refuser de débattre et 3° mettre fin à la capacité de rendre compte de ce qu'on croit en termes intelligibles.

Une fois qu'un tel choix a été fait, trois options restent. La première est celle qui a été choisie par les djihadistes islamiques - la violence remplace la raison, et la raison est subordonnée à une volonté divine qui elle-même n'a aucun intérêt à une décision raisonnable. La seconde est la sentimentalité de masse et les appels à l'émotivité pour mettre un terme à des débats parfaitement légitimes. La troisième est de réduire la raison à sa dimension empirique.

La raison empirique et celle scientifique ont leur place, a affirmé Benoît à Ratisbonne. Elles ont été la source d'un grand nombre de progrès authentiques et de développements technologiques pour lesquels, dit-ils, «nous sommes tous reconnaissants». L'inconvénient est que la raison empirique est mal équipée pour affronter, par exemple, les questions de bien et de mal ou discerner les conséquences des choix et des actions humains. Dans la mesure où ils tentent de le faire, de tels modes de raisonnement ne peuvent s'empêche de dévier dans le sens de l'utilitarisme: celui qui tente de déterminer le bien et le mal en cherchant à mesurer ce qui ne peut être mesuré quantitativement.


Ce ne sont que quelques exemples de la façon dont, comme Benoît l'a dit à Ratisbonne, «depuis longtemps, l'Occident est menacé par cette aversion pour les interrogations fondamentales de la raison et il ne pourrait qu'en subir un grand dommage». Le seul moyen de sortir de ce 'cul-de-sac' (en français dans le texte) est de reconnaître que la raison est plus grande et plus profonde, ce qui inclut, mais aussi va au-delà des sciences naturelles et sociales. Ceci, toutefois, soulève la question de savoir d'où vient une telle raison. À ce point, beaucoup d'esprits occidentaux se détournent et refusent d'examiner cette question. Pourquoi? Parce qu'elle pointe directement sur la question de Dieu, une entité dont une grande partie de l'Occident a depuis longtemps essayé de se passer, ou réduite à l'état d'un joeuet en peluche, ce qui revient à peu près au même.



CHÉTIENTÉ: LA PERTE DE LA FOI EN LA RAISON
-----
Cette question de Dieu était au centre du discours de Ratisbonne. Toutefois, l'attention de Benoît était moins sur la vision que l'Islam a de la nature de Dieu que sur la façon dont le traitement par la Chrétienté de la place de la raison s'est développé, et parfois détérioré, à différents moments de l'histoire. C'est important pour l'Occident, car la Chrétienté est au cœur de la culture occidentale: la même culture qui, depuis le temps des Grecs, a affirmé prendre la raison au sérieux.

Les détracteurs du Judaïsme et du Christianisme sont enclins à dire que le Dieu des Hébreux et des Écritures chrétiennes semble presque aussi arbitraire que ce que beaucoup croient être le Dieu du Coran. Mais si tel était le cas, pourquoi un empereur chrétien de Byzance du quatorzième siècle aurait-il affirmé, dans la citation de Benoît à Ratisbonne, que «ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu»?

Selon Benoît, une partie de la réponse est que le Dieu de la Bible est aussi Raison Divine. Agir au mépris de la Vérité qui est le Dieu révélé est donc agir contre la raison. Voilà pourquoi le premier verset de l'Évangile de Saint Jean est si important. Lorsque son auteur écrivit les mots «Au commencement était le Logos», une partie de la question était de fonder le Logos dans le Dieu qui se manifeste dans le Livre de la Genèse, qui se présente devant Moïse par "je suis [celui qui suis]" [Exode 3:14] (et donc comme un être réel plutôt qu'un mythe ou une idole créée par la main d'homme), et dont la Chrétienté enseigne qu'il est définitivement révélé dans le Christ. Car, notait Benoît, "Logos désigne à la fois la raison et la parole - une raison qui est créatrice et capable de s'(auto-)communiquer, précisément en tant que raison».

Il y a évidemment quelque chose de grec dans tout cela. Mais dans l'esprit de Benoît "La rencontre entre le message biblique et la pensée grecque ne s'est pas produite de façon fortuite". La foi chrétienne avait besoin de philosophie. Elle avait besoin des outils de la recherche rationnelle, inscrits dans la raison même de l'homme: lcette raison qui est elle-même dérivée du Dieu révélé dans les Écritures.

Malgré toute l'attention de la Chrétienté envers la raison, les Chrétiens n'ont pas toujours très bien maîtrisé la relation entre foi et raison, Révélation et philosophie. La Réforme protestante était en partie une réaction contre l'hyper-scolasticisme qui - ainsi que le déploraient à cette époque rien moins que des saints catholiques comme Thomas More - avait caractérisé une bonne partie de la pensée catholique à la fin du XVe siècle, et qui semblait marginaliser l'Écriture. Ce problème très réel a conduit - commente Benoît - de nombreux réformateurs à croire qu'ils "faisaient face à une systématisation de la foi totalement conditionnée par la philosophie."

À Ratisbonne, toutefois, Benoît a voulu attirer notre attention sur l'envers de ce problème: les vagues de ce qu'il a appelé "déshellénisation" qui ont déferlé sur la Chrétienté et l'Occident à divers moments. Par "déshellénisation" Benoît entendait tout affaiblissement de l'attachement au raisonnement philosophique cohérent que la Chrétienté a en partie absorbé du monde grec et a utilisé pour appréhender ultérieurement la vérité qui imprègne les Écritures.

À chaque fois que cet éloignement de la raison s'est produit, certains Chrétiens ont adopté un genre de soumission à Dieu qui évite et même décourage l'exploration des "pourquoi" de cette obéissance. De l'autre côté de l'éventail, affirme Benoît, de nombreux théologiens, depuis le XIXe siècle sont (comme une grande partie du monde académique) de plus en plus tombés dans le piège d'assimiler la raison aux méthodes empiriques de recherche. Ils ont donc progressivement cessé de penser au Christ et à la Révélation à partir d'un point de vue qui n'était pas celui vérifiable par les méthodes de recherche scientifique. Par conséquent, pour reprendre les mots de James V. Schall SJ, "En éliminant la philosophie de l'Écriture, nous en sommes arrivés à éliminer la divinité du Christ". Et cela annule, à tous points de vue, l'essence du Christianisme. Dans ce contexte, nous voyons que la marginalisation du Logos conduit tout droit à la disparition de la théologie naturelle, et tente de remplacer la loi naturelle par l'éthique conséquentialiste, une habitude de déférence excessive envers des disciplines telles que la sociologie ou la psychologie, et l'insistance que l'expérience des gens l'emporte sur les conclusions du raisonnement moral solide lorsque nous affirmons la bonté ou non de nos choix.

MALADIES DE L'ESPRIT OCCIDENTAL MODERNE
----
Ces développements ont laissé une bonne partie de la chrétienté spectaculairement mal préparée à affronter le jihadisme islamique, encore moins à contribuer de manière significative à lutter contre ce phénomène. On n'a pas besoin de chercher longtemps dans le monde chrétien - y compris l'Église catholique - pour trouver des gens qui répètent sans cesse le mantra de la "religion de paix", ou qui mettent sur le même plan que l' "islamophobie" la critique raisonnée, soigneusement formulée et dotée de perspective historique, des différents préceptes et coutumes musulmans. À ce niveau, ils reprennent les mêmes lieux-communs de ces leaders politiques occidentaux qui, immédiatement après une attaque de la part des terroriste islamistes, affirment qu'elle n'a rien à voit avec l'islam. Malheureusement pour eux, et pour nous autres, ces Musulmans qui s'immolent en perpétrant des attentats-suicide croient manifestement que leurs actions doivent beaucoup à leur foi religieuse.

Les effets de la déshellénisation, toutefois, vont au delà de la Chrétienté. La réduction de la raison à l'empirique aide à expliquer pourquoi, par exemple, une grande partie de l'économie contemporaine a dégénéré en une branche secondaire des mathématiques appliquées qui occulte souvent les puissantes perspectives de la richesse des Nations d'Adam Smiths (1723-1790, le fondateur du principe de libéralisme économique). L'empirisme vient aussi au secours des sociologues qui essayent de mesurer le bonheur sans qu'ils veuillent ou soient capables de définir ce qu'est effectivement le bonheur. À nouveau, ce n'est pas la technique qui est responsable. L'erreur est de considérer la raison empirique comme la seule forme valide de raisonnement: une position qui, paradoxalement, ne peut pas être prouvée empiriquement. Il y a ensuite le fait que la raison empirique n'a rien à dire sur la dimension théologique de quelque chose comme le jihadisme islamique, puisque elle est incapable de discuter sur la nature de Dieu - ce qui est, par définition, au delà de toute mesure ou quantification.

C'est sur cette toile de fond que le discours de Ratisbonne de Benoît a répété l'engagement constant de l'Église pour la raison dans sa plénitude, et la nécessité pour les Chrétiens et l'Occident en général de remobiliser la raison dans toutes ses dimensions. Bien entendu, la Chrétienté n'est pas une philosophie. Elle concerne finalement Dieu et qui Il est: un sujet sur lequel la raison peut par elle-même saisir beaucoup mais qui n'est pleinement connu qu'à travers la Révélation. Et pourtant, sans la raison, la vérité sur cette réalité peut facilement devenir obscure.
À cet égard, le danger pour la Chrétienté en ce moment est certainement moins celui du fondamentalisme que celui du sentimentalisme: celui qui caractérise trop des contributions au discours public en Occident aujourd'hui - y compris de pas mal de Chrétiens - et qui gît, confus et sans défense, face au terrorisme islamiste.

C'est de cette torpeur qu'un homme doux, qui a toujours tempéré la rigueur intellectuelle et le courage moral par une véritable humilité, a essayé à Ratisbonne d'éveiller les Chrétiens et l'Occident.
Dix ans plus tard, il semble que beaucoup soient encore bien endormis.