Un témoignage argentin de 2005 sur J. Ratzinger


Il vient d'être repris sur un site en espagnol consacré à Benoît XVI. Il prouve qu'à l'époque déjà, tout le monde pouvait connaître l'homme qu'il était vraiment - contrairement à ce qui a été constamment affirmé depuis lors (9/7/2016)


Ratzinger, d’après le témoignage d’une Argentine.


Texte original sur le journal argentin « La Nación» du 26/04/2005, repris récemment sur le blog hispanique www.benedictogaenswein.com
Traduction de Carlota


« Quelle personne sereine, aimable ! Rien à voir avec ce qu’en disent certains médias. »

Ana Fernández, une Argentine, licenciée en Histoire de l’Église à l’Université [Pontificale] Grégorienne , a travaillé pendant 10 ans auprès du cardinal Joseph Ratzinger à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à Rome. Membre de l’Institution « Servantes », elle a collaboré entre 1989 et 1999 à la Secrétairerie et aux archives du Catéchisme de l’Église Catholique quand il était en cours de préparation au sein de cette Congrégation.

« Je mentirais si je disais qu’en dix ans je l’ai vu fâché ou impatient », commente-t-elle dans un entretien tenu à Buenos Aires. Et elle met en avant sa bonté ; elle rappelle comment il s’arrêtait pour parler avec la concierge, Clélia, une petite vieille, en lui demandant comment elle allait.
Elle dit que la musique l’enchante, et s’il fallait lui faire un cadeau, ce qui lui plaisait le plus c’était quelque version de Mozart. Une fois, il a raconté en le faisant sien, ce que lui avait dit au cours de l’une de leurs conversations le théologien protestant Karl Barth: « Au ciel, sans doute, la musique, c’est Bach, mais les angelots pour être contents, eux, ils écoutent Mozart ».

L’universitaire rappelle les travaux du Catéchisme Universel, les réunions au cours desquelles on parlait en différentes langues : les Italiens, dans leur langue ; deux Français, dans la leur ; un Nord-Américain, en anglais ; un autre prélat, en espagnol. Ratzinger écoutait, il savait faire un résumé en assumant et en détachant l’aspect positif de chacun.

« Quelle paix il nous communiquait avec sa présence, quel respect ! Il nous inspirait la sérénité» dit Ana Fernández. Elle souligne son sourire cordial, spontané et son regard pénétrant qui, il lui semble aussi, « laissait un sillage de sérénité ». Elle rappelle avec quelle attention le cardinal écoutait et répondait aux questions : «Des questions en provenance des monsignori, ou les miennes. Ou encore, quand il traversait la Place Saint Pierre, avec quelque étudiant, comme ce jeune Argentin de 17 ans avec lequel il a parlé longuement et posément, avec une grande familiarité ».

« Le cardinal allemand n’est pas un Prussien, dit-elle, il vient des racines catholiques de la Bavière. C’est un Allemand plus "latin". C’est un prêtre, un homme de foi ». Elle le voit joyeux, sensible, artiste et intellectuel avec sérieux. C’est un théologien. Il ne se limite pas, il est en permanence en train de penser ».

Quand la mère d’Ana mourut, Ratzinger offrit pour elle une messe chantée en latin. Et elle a aussi su des choses de sa famille. Comment son père prit sa retraite de gendarme par anticipation parce qu’il voyait une attaque contre le religieux (ndt: après les élections ayant porté au pouvoir le parti national socialiste), et sa mère devint cuisinière dans un hôtel pendant trois ans pour lui payer ses études. Le frère, prêtre, dirigeait un chœur. Et la sœur, Maria, a étudié pour être secrétaire, et a vécu à Rome, l’accompagnant jusqu’à sa mort.
Ana Fernández pense que la papauté est un grand service mais qu’elle est un poids énorme. Cependant son opinion est que Jésus Christ a fait un grand cadeau au cardinal allemand en le sortant de son Bureau de la Congrégation. Elle considère qu’ « en l’enfermant » dans le palais du Vatican, en même temps elle l’a donné au monde, à l’air libre. Les jeunes, qu’il avait perdus avec une telle douleur, quand il avait dû abandonner sa chaire d’enseignant pour aller à Munich comme archevêque, et à Rome comme préfet, il lui semble à elle, qu’il les a retrouvés, dès le premier jour, et venus de toutes parts, sur la Place Saint Pierre.