Benoit-et-moi 2017
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En défense du Père Weinandy

Cité par Marco Tosatti, la réponse d''un prêtre italien, don Tullio Rotondo, qui collabore à un blog intitulé <Apologetica Cattolica>, aux critiques subies par le capucin américain qui a osé écrire au pape (7/11/2017)

>>> Cf.
Une lettre au Pape

Voici l'article de Marco Tosatti qui, sur <Stilum Curiae>, reprend intégralement l'exposé de don Rotondo, précédé de son introduction, dans la traduction d'Isabelle.

Weinandy, Strynkowski, le silence du pape, la confusion.
Un éditorial de Don Tullio Rotondo sur Apologetica Cattolica

Sur la suggestion d'un ami, particulièrement versé en la matière, Stilum Curiae juge opportun de reproduire une contribution de don Tullio Rotondo, parue sur le site Apologetica Cattolica. L’objet en est la lettre écrite par le P. Weinandy au souverain Pontife — dans laquelle il lui demande de mettre fin à la confusion qui règne dans l'Eglise — et l'attaque que le P. Weinandy a subie, après avoir été contraint de démissionner de sa fonction de conseiller des évêque américains, de la part d’un prélat, Mgr Strynkowski.

Voici l'article de Don Tullio Rotondo

A propos du P. Weinandy, des critiques que lui a adressés Mgr Strynkowsk et de la situation actuelle dans l'Eglise.
Même "Donum Veritatis" doit être réinterprétée

Après avoir lu cet article [le lettre du P. Weinandy, publiée par Sandro Magister] , et puis cet autre [Andrea Tornielli, Vatican Insider], il me semble important de prendre en compte ce qui suit…

Théologien, Mgr Strynkowski, affirme que le P. Weinandy devait suivre le sage conseil que contient l’instruction Donum Veritatis, le document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur le travail du théologien, publié en 1990 — un document signé par celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger et approuvé par saint Jean-Paul II. On y lit, au § 30 :

« Si les difficultés persistent en dépit d’un effort loyal, c’est le devoir du théologien de faire connaître aux autorités magistérielles les problèmes que soulève l’enseignement comme tel, dans les justifications qui en sont proposées ou bien encore dans la manière dont il est présenté. Il le fera dans un esprit évangélique, avec le désir profond de résoudre les difficultés. Ses objections pourront alors contribuer à un progrès réel, en incitant le Magistère à proposer l’enseignement de l’Eglise avec plus de profondeur et de meilleurs arguments ». « Dans ces cas — conclut le paragraphe cité — le théologien préférera s’adresser à l’autorité responsable, plutôt que de recourir aux ‘mass-media’ : cette manière d’exercer une pression sur l’opinion publique ne permet ni de contribuer à la clarification des problèmes doctrinaux ni de servir la vérité »

Posons-nous la question : de nos jours, tous les documents magistériels peuvent être interprétés… Familiaris consortio, les textes de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi … et même les textes qui condamnent Luther … Et un seul document devrait être appliqué à la lettre, sans interprétation : le texte Donum veritatis dans sa partie que nous venons de citer? Après un peu de réflexion, il semble bien que les choses se présentent autrement que ne l’affirme le théologien Strynkowski… Regardons-y d’un peu plus près…

Reprenons un article de R. de Mattei [L'incident d'Antioche] qui reprend des affirmations extrêmement intéressantes sur la correction. J’abrégerai certaines parties de son texte pour ne pas allonger le mien.

Est-il vrai qu’il [le pape] ne puisse être corrigé qu’en privé et jamais publiquement?
Pour répondre, il est important de rappeler l’exemple historique par excellence, celui qui offre la règle d’or du comportement, ce que l’on appelle « l’incident d’Antioche ». Saint Paul le rapporte en ces termes dans sa Lettre aux Galates, écrite probablement entre 54 et 57 : « (…) Voyant que l’évangélisation des incirconcis m’était confiée comme à Pierre celle des circoncis — car Celui qui avait agi en Pierre pour faire de lui un apôtre des circoncis, avait pareillement agi en moi en faveur des païens — et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques, Cephas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et à Barnabé en signe de communion : nous irions, nous aux païens, eux à la circoncision ; nous devions seulement songer aux pauvres, ce que précisément j’ai eu à cœur de faire. Mais quand Céphas (le nom araméen que l’on donnait à Pierre) vint à Antioche, je lui résistai en face parce qu’il s’était donné tort. En effet, avant l’arrivée de certaines gens de l’entourage de Jacques, il prenait ses repas avec les païens ; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l’écart, par peur des circoncis. Et les autres juifs l’imitèrent dans sa dissimulation, au point d’entraîner Barnabé lui-même à dissimuler avec eux. Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas devant tout le monde : ‘Si toi qui es juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser ?’ » (Gal. 2, 7-14).

Saint Thomas d’Aquin traite de cet épisode en beaucoup de ses œuvres. Il observe surtout que « l’Apôtre s’est opposé à Pierre dans l’exercice de l’autorité et pas dans l’autorité de gouvernement » (Super Epistolam ad Galatas lectura, n. 77). Paul reconnaissait en Pierre le chef de l’Eglise mais jugeait légitime de lui résister, étant donné la gravité du problème qui touchait le salut des âmes. « La manière dont fut faite la remontrance était adéquate parce qu’elle fut publique et manifeste » (Super Epistolam ad Galatas lectura, n. 84). L’épisode, observe encore le Docteur angélique, contient des enseignements aussi bien pour les prélats que pour leurs sujets : « Aux prélats, (fut donné) un exemple d’humilité, pour qu’ils ne refusent pas d’accepter des remontrances de la part de leurs inférieurs et de leurs sujets ; et aux sujets (fut donné) un exemple de zèle et de liberté pour qu’ils ne craignent pas de corriger leurs prélats, surtout lorsque la faute a été publique et source de danger pour beaucoup » (Super Epistolam ad Galatas, n. 77).

On peut imaginer qu’après avoir essayé de convaincre saint Pierre en privé, saint Paul n’ait pas hésité à lui faire une remontrance publique, mais, dit saint Thomas, « puisque saint Pierre avait péché au vu et au su de tous, il devait être corrigé au vu et au su de tous » (In 4 Sententiarum, Dist. 19, q. 2, a. 3). « A la question de savoir si on est tenu de reprendre publiquement le supérieur, saint Thomas, dans son Commentaire aux Sentences de Pierre Lombard, répond par l’affirmative, non sans souligner toutefois qu’il faut agir toujours avec un extrême respect. C’est pourquoi « les prélats ne doivent pas être corrigés, par ceux qui sont sous leur autorité, au vu et au su de tous, mais humblement, en privé, à moins que ne menace un danger pour la foi ; alors, le prélat, qui aurait sombré dans l’infidélité, deviendrait en fait le plus petit et celui qui relève de son autorité deviendrait le plus grand » (In 4 Sententiarum, Dist. 19, q. 2, a. 2)

Reprenant la pensée des Pères et des Docteurs de l’Eglise, Cornelius a Lapide écrit : « (…) Les supérieurs peuvent être repris, avec humilité et charité, par leurs inférieurs, pour que la vérité soit défendue ; c’est ce que déclarent, sur la base de ce passage (Gal. 2, 11) saint Augustin (Epist. 19), saint Cyprien, saint Grégoire, saint Thomas et d’autres cités plus haut. Ils enseignent clairement que saint Pierre, bien qu’étant supérieur, fut repris par saint Paul (…) C’est donc à juste titre que saint Grégoire a dit (Homil. 18 in Ezech.) : ‘Pierre se tait afin que, premier dans la hiérarchie apostolique, il soit aussi le premier dans l’humilité’. Et saint Augustin affirme (Epist. 19 ad Hieronymum) : ‘En enseignant que les supérieurs ne doivent pas refuser de se laisser reprendre par leurs inférieurs, saint Pierre a donné à la postérité un exemple plus exceptionnel et plus saint que celui de saint Paul, en enseignant que, pour la défense de la vérité, et dans la charité, il est donné aux plus petits d’avoir l’audace de résister sans crainte aux plus grands’ » (Ad Gal. 2, 11, in Commentaria in Scripturam Sacram, Vivès, Paris 1876, tome XVII).

La correction fraternelle est un acte de charité. Parmi les péchés les plus graves contre la charité, il y a le schisme … Un pape peut tomber dans le schisme s’il divise l’Eglise, comme l’explique le théologien Suarez (De schismate in Opera omnia, vol. 12, pp. 733–734 et 736–737), confirmé par le cardinal Journet (L’Eglise du Verbe Incarné, Bruges, Desclée, 1962, vol. I, p. 596) »
[R. de Mattei, « Quando la correzione pubblica è urgente e necessaria »]

J’ajoute que la correction peut être de différentes natures : fraternelle, paternelle, judiciaire. La correction fraternelle est une obligation de droit divin positif (Mt. 18,15–17; Sir. 19,13 ss.) et de droit naturel (cf. Dictionnaire de Théologie Catholique, vol. III, col. 1908 ; P. Palazzini, Dictionarium morale et canonicum, Romae, Officium Libri Catholici, 1962, I, p. 979) et le même P. Palazzini, dans le texte que nous venons de citer, mais à la page 980, affirme même que, si le péché est public, il ne faut pas observer l’ordre de la correction fraternelle, qui stipule que le frère doit d’abord être corrigé en secret ; en fait dans ce cas, le péché est déjà connu de la plus grande partie de la communauté.

Faisons remarquer en plus que, de même que le pape, selon Suarez, peut être schismatique, un pape peut aussi devenir hérétique, comme le dit, entre autres saint Alphonse de Liguori … Et, surtout, le pape n’est pas toujours infaillible ni impeccable … Pour quelques célèbres erreurs de papes, il suffit de penser aux cas d’Honorius (Denzinger-Hünermann 550 ss., 561 ss.), Libère (cf. aussi Denzinger-Hünermann 138 ss.), Jean XXII (Denzinger-Hünermann 990 s.) et d’autres… L’histoire offre différents cas de corrections faites aux papes … Comme on le voit dans les textes cités, tant saint Paul que saint Thomas et beaucoup d’autres sont tout à fait favorables à une correction publique, même pour le pape … Et je ne pense pas que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi puisse faire fi de saint Paul ou de l’Evangile, et pas non plus de saint Thomas.

Entre autres, saint Thomas affirme qu’il ne convient pas de faire une correction privée si le péché est public.

« Respondeo dicendum quod circa publicam denuntiationem peccatorum distinguendum est. Aut enim peccata sunt publica, aut sunt occulta. Si quidem sint publica, non est tantum adhibendum remedium ei qui peccavit, ut melior fiat, sed etiam aliis, in quorum notitiam devenit, ut non scandalizentur. Et ideo talia peccata sunt publice arguenda, secundum illud apostoli, I ad Tim. V, peccantem coram omnibus argue, ut ceteri timorem habeant; quod intelligitur de peccatis publicis, ut Augustinus dicit, in libro de verbis Dom. » (S. Th. II-II q.33 a.7)

Ce que nous pourrions traduire comme suit:

« … En ce qui concerne la dénonciation publique des péchés, il faut distinguer. En effet, les péchés sont soit publics, soit secrets. S’ils sont publics, le remède ne doit pas viser seulement à ce que le coupable devienne meilleur mais aussi à ce que les autres, qui ont eu connaissance de son péché, n’en soient pas scandalisés. C’est pourquoi ces péchés doivent être repris publiquement conformément à l’exhortation de l’Apôtre (1 Tim. 5, 20) : ‘Les coupables, reprends-les devant tous, afin que les autres en éprouvent de la crainte’ ; paroles qui, selon saint Augustin, font référence aux péchés publics. Si, au contraire, il s’agit de péchés secrets, alors s’appliquent les paroles du Seigneur… ».

Si donc un document magistériel crée le scandale parmi les fidèles, le théologien est tenu non seulement d’informer les supérieurs, mais aussi d’informer les fidèles et donc de rendre ses affirmations publiques pour le salut des âmes. Nous le savons bien, en effet : la suprême loi de l’Eglise n’est pas la protection des supérieurs qui profèrent des erreurs mais c’est la salus animarum (le salut des âmes), comme cela ressort du droit canon et comme on peut le lire substantiellement dans les textes thomistes présentés ici.

En ce qui concerne le P. Weinandy, il faut remarquer qu’il a écrit cette lettre en se faisant guider par la prière et en étant bien conscient de ce qu’il allait faire… Si le P. Weinandy a écrit toutes ces choses, guidé par l’Esprit-Saint et pour la salus animarum conformément aux indications de saint Thomas présentées plus haut, il a bien agi et il faut louer son courage en ces temps où, comme le disait le cardinal Caffarra :

« … On a publiquement donné, de certains passages objectivement ambigus de l’exhortation post-synodale, des interprétations qui non seulement divergent du Magistère permanent de l’Eglise, mais s’opposent à lui. Bien que le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ait déclaré, à plusieurs reprises, que la doctrine de l’Eglise n’a pas changé, de nombreuses déclarations d’évêques isolés, de cardinaux et même de conférences épiscopales approuvent ce que le magistère de l’Eglise n’a jamais approuvé. Non seulement l’accès à la sainte Eucharistie de ceux qui vivent, objectivement et publiquement, dans une situation de péché grave et ont l’intention d’y demeurer, mais aussi une conception de la conscience morale contraire à la Tradition de l’Eglise. Et il arrive ainsi — quelle douleur de le constater ! — que ce qui est péché en Pologne est juste en Allemagne, que ce qui est interdit dans l’archidiocèse de Philadelphie est permis à Malte. Et ainsi de suite. C’est l’amère constatation de B. Pascal qui vient à l’esprit : ‘Justice en deçà des Pyrénées ; injustice au-delà ; justice sur la rive gauche du fleuve, injustice sur la rive droite’. De nombreux laïcs, de grande compétence, animés d’un profond amour de l’Eglise et d’une indéfectible loyauté envers le Saint-Siège se sont adressés à leurs pasteurs et à Votre Sainteté pour être confirmés dans la sainte Doctrine des trois sacrements du mariage, de l’Eucharistie et de la confession. Et ces jours-ci, à Rome, six laïcs, originaires de tous les continents ont proposé un séminaire au titre significatif : Fare chiarezza (Faire la lumière), qui connaît un vif succès ».
[Sandro Magister, "Carlo Caffarra, prophète ignoré"]

Nous sommes donc dans des temps « où on a publiquement donné, de certains passages objectivement ambigus de l’exhortation post-synodale, des interprétations qui non seulement divergent du Magistère permanent de l’Eglise, mais s’opposent à lui … On approuve ce que le Magistère n’a jamais approuvé », pour reprendre les termes du Cardinal Caffarra, qui était, il faut le noter, un moraliste très connu et bien au fait des circonstances atténuantes.

Nous sommes dans des temps où de nombreux catholiques de saine doctrine se scandalisent à juste titre des erreurs qui semblent se répandre et des contre-témoignages qu’il nous arrive malheureusement de voir, même aux messes célébrées par le pape où, vous le savez, et justement en Amérique, un gay notoire, partisan de l’immoralité, a été admis comme lecteur (vidéo ici). Tout va très bien ? … Ou tout est-il scandaleux et très scandaleux ? Ce sont ces temps où trois évêques ont tonné contre les erreurs qui se répandent après Amoris Laetitia (cf. www.corrispondenzaromana.it) … Que dire ?

Le P. Weinandy, ces évêques, le cardinal Caffarra et les professeurs, particulièrement les théologiens qui ont écrit la correctio filialis, sont-ils donc tous incompétents en matière de théologie… Des fantaisistes … qui affirment des choses absurdes …?
Le cardinal Caffarra, j’insiste, était un grand moraliste ; il connaissait bien les circonstances atténuantes … Il connaissait bien ce que dit la doctrine morale … et pourtant il me semble que ses conclusions sont bien différentes, par exemple, de ce qu’affirme le cardinal Müller, dans sa dernière intervention où il soutient les thèses du prof. Buttiglione. A la différence de Buttiglione, le cardinal Caffarra est un grand théologien moraliste, d’une extrême compétence, professeur de théologie morale, qui fut président de l’Institut Jean-Paul II comme le montre son curriculum vitae.

Nous noterons que le cardinal Müller, spécialiste surtout d’autres secteurs de la théologie, (comme cela ressort bien de son curriculum vitae) ne possède pas ces mêmes titres dans le domaine de la théologie morale.

Je me permets de réserver à un autre moment mes réflexions sur les dernières affirmations du préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Pour l’instant, il me suffit d’avoir dit ce que vous avez pu lire ci-dessus et d’ajouter que, vu ses affirmations que nous avons rapportées, le Cardinal Caffarra n’aurait vraisemblablement pas partagé certaines des allégations du cardinal Müller … et pourtant le cardinal Caffarra connaissait très bien la théologie morale et les circonstances atténuantes …

Mais poursuivons notre réflexion sur la situation actuelle. La correctio filialis au pape affirme que l’on a admis à la sainte communion, le 15 janvier 2016, un groupe de luthériens finlandais au cours de la célébration d’une messe dans la basilique Saint-Pierre. Et tout cela suivant les règles du « Directoire œcuménique » ? Et tout cela est-il conforme à la doctrine ? ... J’ai justement pris la plume, voici quelques jours, pour montrer une erreur évidente du cardinal Schönborn sur les déclarations de saint Jean-Paul II concernant les divorcés, une erreur commise lors de la présentation d’Amoris Laetitia, qui lui avait valu l’éloge du pape (cf. apologetica-cattolica.net)

Et que fait le pape devant toutes ces situations et d’autres semblables ? Il est certainement le chef de l’Eglise visible et c’est à lui que, dans cette situation, s’est adressé le P. Weinandy, afin que l’obscurité soit éloignée de l’Eglise ; c’est à lui aussi que s’est adressé, sans recevoir de réponse, le cardinal Caffarra … et les trois cardinaux qui ont présenté les dubia … C’est à lui encore que se sont adressés, sans avoir de réponse directe, les auteurs de la correctio. Pour cette raison le mal qu’ils ont mis en évidence dans la situation de l’Eglise actuelle continue d’agir et ne semble pas avoir été extirpé. Faisons encore remarquer en passant que conseiller ceux qui sont dans le doute est une œuvre de miséricorde.

Je conclus : évitons tous de mettre la tête dans le sable et rendons-nous compte de la situation réelle, je souligne, réelle que nous vivons ; souvenons-nous qu’il n’y a ni charité, ni miséricorde sans vérité ; dans l’Evangile, il y a une phrase très significative pour notre temps : « Si eux se taisent, les pierres crieront » (Lc 19, 40). On ne peut arrêter la vérité … Et je me permets d’ajouter que si, par peur, nous nous taisons devant le mal et l’obscurité qui se répand parmi les hommes qui font partie de l’Eglise, les fidèles crieront contre nous parce que nous n’avons pas parlé !

Pour que règne le Christ !

Don Tullio Rotondo